Chaque inflexion du discours de la Fed pourra alimenter la volatilité des marchés obligataires, estime EdRAM

22/11/2013 - 16:23 - Option Finance

(AOF / Funds) - La Réserve fédérale souhaite éviter le retour de comportements à risque (spécifiquement visés dans le discours de mai de Ben Bernanke), souligne Philippe Uzan, Directeur des gestions Long Only d'Edmond de Rothschild Asset Management. Une hausse des taux d'intérêt à long terme était peut-être l'objectif inavoué de la Fed quand a été annoncé en juin l'ajustement prochain de ses interventions mensuelles, mais la progression des taux a été brutale (100 points de base en quatre mois). Les taux hypothécaires en ont subi le contrecoup avec des conséquences directes sur l'activité et les transactions dans l'immobilier. Quel que soit le souhait de Janet Yellen, prochaine présidente de la Fed, de sortir d'une politique monétaire non-conventionnelle, son double mandat imposera ses contraintes à travers les tendances du marché de l'emploi, en progrès modéré, et de l'évolution des prix, en ralentissement. A ces données s'ajoute l'incertitude qui entoure la situation budgétaire au Congrès (le budget 2013-2014 n'est pas voté) et le plafond de la dette fédérale. Il faudra attendre janvier et février, alors que la Fed doit accompagner le remarquable déclin du déficit public (tombé à 4% du PIB), résultat de baisses des dépenses et d'augmentations des impôts. D'ici-là, la Réserve fédérale poursuivra, comme en septembre et en octobre, sa politique d'achat de titres de la dette publique (et de titres hypothécaires), mais suivra une voie étroite où chaque statistique, chaque inflexion de son discours pourra alimenter la volatilité du marché obligataire. Après avoir été de 1,8% en mai et avoir atteint 2,9% en septembre, la rémunération d'une obligation à 10 ans est retombée à 2,5% pour remonter récemment à 2,75% après les derniers chiffres de l'emploi. AUT/MAF