REMY COINTREAU : résultats semestriels en repli, prévisions prudentes

26/11/2013 - 08:27 - Option Finance

(AOF) - Rémy Cointreau a réalisé au premier semestre 2013-2014 un résultat net en baisse de 20% à 69,3 millions d'euros. Hors éléments non récurrents, le résultat net ressort à 85,5 millions, en recul de 3,4% Le résultat opérationnel courant est en baisse de 6,2% à 132,7 millions. En organique, le repli est de 7,3%. Le consensus Reuters tablait sur 124 millions. Le numéro deux français des spiritueux derrière Pernod Ricard a été affecté par la forte baisse de ses ventes de cognac en Chine. En octobre dernier, le groupe avait dévoilé un chiffre d'affaires de 558 millions, en baisse organique de 3,6%. Dans un environnement incertain en Europe, dans un contexte de fort ralentissement en Chine, toujours affectée par le niveau des stocks dans la distribution, et de visibilité faible sur l'évolution à court terme dans le pays, la conjoncture du second semestre sera moins favorable, a prévenu le groupe familial. Selon lui, cette situation pèsera sur le résultat opérationnel courant de l'exercice qui devrait enregistrer une baisse significative à deux chiffres, après de nombreuses années de croissance régulière et soutenue. Le groupe reste confiant à moyen et long terme sur l'Asie et, sur la Chine en particulier, son potentiel de développement reste intact.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le cognac sous la marque Remy Martin (60 % des ventes), diversifié dans les liqueurs et spiritueux (21 %, avec Cointreau, Passoa et Metaxa, le rhum Mount Gay et le whisky Bruichladdich) et des marques partenaires ; - Positionnement international, les Etats-Unis, très dynamiques, étant 2ème marché du groupe (33 % des ventes dans les Amériques dont 27 % en cognac), derrière l'Asie-Pacifique (39 %) et devant le reste du monde ; - Positionnement sur le haut de gamme premium et super premium, avec les gammes Centaure très recherchées dans les pays émergents ; - Cognac considéré comme un article de luxe " abordable " et vecteur de réussite ; - Rythme de croissance le plus élevé dans le secteur des Spiritueux ; - Situation financière saine, renforcée par la cession de Larsen " Le cognac des Vikings " au finladais Altia.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité sur la croissance européenne ; - Fortes expositions des liqueurs aux marchés matures ; - Attentisme des clients en Chine durant la phase de transition du nouveau gouvernement élu en octobre 2013, marquée par des mesures contre les comportements ostentatoires ; - Difficultés du singapourien Dynasty Fine Wines, détenu à 26% ; - A court terme, risque de baisse du chiffre d'affaires, le groupe assainissant ses stocks de cognac en Chine pour préserver son pouvoir prix ; - Manque de taille critique par rapport aux concurrents et forte dépendance au cognac.

Comment suivre la valeur

- Valeur de croissance, associée au secteur du luxe ; - Forte saisonnalité des ventes et sensibilité au risque devises ; - Volonté de relancer les liqueurs et spiritueux ainsi que la pénétration en Amérique latine et en Afrique ; - Remontée, à partir de début 2014, des ventes de cognac en Chine ; - Exercice de décalé, clos le 31 mars, avec versement du dividende le 1er octobre ; - Aspect spéculatif limité, la famille Hériard Dubreuil déterminée à garder le contrôle du groupe, avec 50,81 % des actions et 68 % des droits de vote.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le secteur est soumis à de nombreux défis. Suite au scandale lié à l'introduction de viande de cheval dans des produits cuisinés étiquetés comme contenant du boeuf, les ventes de plats préparés s'effondrent sur les derniers mois. Cette affaire a impliqué aussi bien Findus que Picard ou Nestlé. A ce facteur négatif s'ajoutent des tensions entre industriels de l'agroalimentaire et distributeurs. Ces derniers réclament aux fabricants des baisses de prix ce qui pénalise les marges des industriels, qui sont confrontés aux prix élevés des matières premières (blé, lait, porc...). Selon l'ANIA (Association nationale des industries alimentaires) 5000 emplois du secteur sont menacés en 2013. FTB/ACT/