ACCOR se réorganise en deux pôles

27/11/2013 - 08:23 - Option Finance

(AOF) - Accor a annoncé la redéfinition de son modèle économique autour de deux pôles stratégiques, pour une meilleure efficacité opérationnelle et une croissance durable. Le premier pôle est baptisé HotelServices. Il s'agira d'un opérateur hôtelier et franchiseur, avec un modèle économique centré sur la génération de redevances et sur l'optimisation du compte de résultat. Le deuxième pôle s'intitule HotelInvest. Ce dernier sera propriétaire et investisseur hôtelier, avec un modèle économique visant l'amélioration du rendement des actifs et l'optimisation du bilan. Dans ce cadre, Accor entend mettre en place une stratégie immobilière hôtelière disciplinée, tournée vers la création de valeur, se traduisant notamment par l'arrêt du développement en location et la fin des cessions d'hôtels en propriété, à l'exception des actifs structurellement sous-performant. Le groupe hôtelier a annoncé une nouvelle organisation construite par zone géographique, cohérente sur tous les marchés, à des coûts de gestion réduits. Les marques du Groupe sont regroupées par segment. Enfin, Accor se dotera d'un comité exécutif renouvelé, composé de 10 membres, dont les 5 responsables opérationnels des régions. "Accor est une entreprise unique dans son secteur, dotée d'atouts essentiels pour tirer profit de nombreuses opportunités. La réussite du groupe nécessite aujourd'hui un projet nettement plus ambitieux pour une création de valeur durable. Ceci implique une transformation profonde à la fois de son modèle économique et de son organisation, avec une mise en oeuvre rapide, et le maintien du cap sur la durée. Avec cette nouvelle stratégie, notre objectif est de révéler tout le potentiel de Accor à travers ses deux métiers historiques, au service de la création de valeur pour les actionnaires", a commenté Sébastien Bazin, PDG du groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Premier opérateur hôtelier mondial et numéro un en Europe, avec 31 % du marché (hors France, 31 % également) ; - Bonne diversification dans l'hôtellerie entre les segments économique (Ibis, Adagio) milieu (Novotel, Mercure), haut de gamme (Pullman, Sebel) et luxe (Sofitel) ; - Sortie du low cost avec la cession de Motel 6, vendu en 2012 ; - Réussite commerciale d'IBIS, dont 90 % du parc a été rénové et qui contribue à la moitié des résultats du groupe ; - Forte position en Asie-Pacifique (23 % du parc hôtelier), dont la part dans le chiffre d'affaires s'accroîtra, les projets d'ouverture d'hôtels s'y concentrant à hauteur de 50 %, devant l'Europe (26 %), l'Amérique latine (16 %) et l'Afrique-Moyen-Orient (8 %) ; - Retour aux bénéfices à la fin du premier semestre 2013 ; - Structure financière solide, renforcée par le désendettement en 2012 et 2013.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité des segments " haut et milieu de gamme " à la conjoncture ; - Retard de la croissance en Asie-Pacifique et sensibilité à l'économie européenne, française notamment ; - Retards dans l'avancée du plan stratégique visant à porter à 90 % d'ici 2013, la part des hôtels gérés en contrat de management ou en franchise, contre plus de 50 % à mi-2013 ; - Montée en puissance des OTAs (Online Travel Agency) qui assurent plus de 10 % des ventes de chambres, ce qui limite la capacité du groupe à fixer les prix ; - Atonie des RevPars (revenus par chambre) en Europe ; - Part trop faible (14 %) du haut de gamme dans le parc hôtelier du groupe, contre 32 % de l'hôtellerie au niveau mondial ; - Turn-over élevé à la tête les directions opérationnelles.

Comment suivre la valeur

- Activité cyclique encore sensible à la conjoncture européenne, lisible par le taux d'occupation des hôtels et le RevPar ; - Avancée du plan de développement 2013-2016 : ouverture de 30000 à 35000 chambres par an, notamment dans le luxe (Sofitel et Pullman) afin de porter le nombre de chambres à 550000, restructuration des actifs hôteliers avec la poursuite des cessions de murs (800 hôtels) et une nouvelle organisation par marques en Europe ; - Retombées au cours du second semestre 2013 du plan d'économies de 100 MEUR sur 2013-2014 ; - Avancée de l'objectif de 50 % des revenus dans les BRIC en 2017, contre 23 % en 2012 ; - Modernisation du système de réservation directe qui assure la moitié des revenus du groupe, pour contrer la concurrence des OTAs ; - Interrogation sur l'avenir de la chaîne française HôtelF1, le groupe voulant sortir du low cost ; - Spéculations de cession à moyen-terme de la branche Sofitel ; - Arrivée, saluée en Bourse, fin août 2013, du nouveau président Sébastien Bazin, également dirigeant du fonds Colony ; - Evolution du capital, détenu à 21,4 % par les fonds Colony/Eurazeo (30 % des droits de vote), le groupe pouvant intéresser un concurrent souhaitant se renforcer en Europe sur le milieu de gamme et sur l'hôtellerie économique.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

Selon l'Organisation mondiale du Tourisme (OMT), sur le premier semestre, le nombre d'arrivées de touristes internationaux a dépassé les attentes, et s'est renchéri de 5% sur un an, pour atteindre, environ 500 millions. Le dynamisme est particulièrement marqué dans les pays émergents, avec une croissance de 6% des arrivées. La hausse est de 4% dans les pays développés. Grâce à un bond de 10% des voyages dans les régions centrales et orientales, les performances en Europe sont meilleures que prévues. Ailleurs l'Asie du Sud-Est (+12% de voyages) et l'Asie du Sud (+7%) séduisent également les voyageurs. Les voyages sur le continent africain ont poursuivi leur progression (+4%), grâce à la reprise continue en Afrique du Nord (+4%) et aux destinations subsahariennes (+4%). En revanche, les Caraïbes et l'Amérique du Sud n'ont pas enregistré de bons résultats. Les voyageurs sont de plus en plus souvent asiatiques (+31% de Chinois) ou russes (+22%). FTB/ACT/