SOLVAY révise ses objectifs long terme à la baisse

27/11/2013 - 08:59 - Option Finance

(AOF) - Solvay a annoncé ce matin la révision à la baisse de son objectif de résultat opérationnel courant (Rebitda) à l'horizon 2016. Ayant tablé sur 3 milliards d'euros en avril 2012, le chimiste belge cible désormais une fourchette comprise entre 2,3 et 2,5 milliards. Ressorti à 2,07 milliard d'euros l'an passé, le Rebitda devrait diminuer à 1,65 milliard cette année en raison de la non-poursuite des activités dans les chloro-vinyles. "La divergence des scénarios macro-économiques entre les différentes régions du monde et les écarts de compétitivité liés au coût d'accès à l'énergie favorisent les décisions d'investissements en Amérique de Nord et en Asie. Ce contexte offre à Solvay de réelles opportunités pour transformer sa vision en valeur", a toutefois estimé Jean-Pierre Clamadieu, Président du Comité Exécutif de Solvay, selon lequel la transformation de l'entreprise "progresse rapidement". Celle-ci est aujourd'hui "très différente de celle présentée l'année dernière. En capitalisant sur ses atouts, sa culture de l'excellence et un portefeuille d'activités plus robuste, Solvay devrait réaliser en moyenne sur les trois prochaines années une croissance annuelle de plus de 10% de son Rebitda, dépassant ainsi la croissance attendue du secteur, tout en améliorant la rentabilité de ses capitaux investis", a-t-il poursuivi. Solvay prévoit d'investir de manière sélective 700 à 800 millions d'euros par an lors des trois prochaines années, dont plus des deux tiers seront dédiés aux moteurs de croissance que constituent Consumer Chemicals et Advanced Materials.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe franco-belge " pure player " de la chimie de spécialités après la vente des activités pharmaceutiques à Abbott et le rachat de Rhodia en 2011, numéro en France devant Arkema ; - Forte présence à l'international : 42 % en Europe, 20 % en Amérique du Nord, 10 % en Amérique du sud (présent au Brésil depuis 90 ans) et 26 % ailleurs (depuis 30 ans en Chine) ; - Très large palette de produits dans la chimie et les plastiques, destinés à des marchés variés, comme les biens de consommation, la construction, l'automobile, l'énergie, l'eau, l'environnement ou l'électronique ; - 90 % du CA réalisé dans des activités où le groupe est parmi les trois leaders mondiaux du secteur ; - Capacité à répercuter la hausse des matières premières et du dollar sur ses prix, et donc à préserver ses marges ; - Environ 30 % de l'activité inscrite dans une démarche de développement durable ; - Management reconnu pour sa qualité ; - Structure financière très saine destinée prioritairement aux investissements.

Les points faibles de la valeur

- Groupe belge encore peu connu des investisseurs français, notamment particuliers, malgré le rachat de Rhodia ; - Sensibilité à la conjoncture européenne, notamment dans la construction et l'automobile, débouchés des polymères et des " essential chemicals ", d'où une faible visibilité sur l'activité et un recul de la rentabilité opérationnelle au premier semestre 2013 et un ajustement à la baisse des prévisions par la direction; - Forte dépendance au prix des matières premières, et plus particulièrement à celui des dérivés du pétrole (benzène...) ; - Difficultés au Brésil et, en Europe, dans le vinyle ; - Vers une extinction progressive de l'activité de vente de crédits carbone avec l'arrêt du protocole de Kyoto ; - Alourdissement de la dette début 2013 en raison du gonflement des stocks.

Comment suivre la valeur

- Valeur cyclique et volatile ; - Probables acquisitions, dans les pays émergents ou en Amérique du nord ; - Risques de concurrence des dérivés des gaz de schiste sur le polyamide et le PVC en Europe et des pays émergents dans le domaine des polymères de spécialité ; - Retombées en termes de synergies et d'économies du partenariat dans le PVC avec INEOS, sous forme de joint-venture à parts égales ; - Tenue des objectifs 2013, d'un maintien de la rentabilité opérationnelle ; - Attente de la journée investisseurs qui, en novembre, permettra d'avoir plus de précisions sur les perspectives du groupe ; - Valeur cotée sur Euronext Paris et Bruxelles, non opéable car détenue à 30 % par la société de portefeuille belge Solvac.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Selon l'Union des Industries Chimiques (UIC), l'activité de la chimie française a résisté en 2012 grâce aux exportations. Elle a ainsi progressé de 2,5% à 88,9 milliards d'euros. Au dernier trimestre, le niveau d'activité de l'industrie chimique en France est revenu à son niveau du premier trimestre 2008, son point haut d'avant la crise. La France a, une fois de plus, fait mieux que l'ensemble de l'Europe, avec un recul des volumes limité à 0,5% contre 1,5% pour l'Union européenne. Les exportations vers les marchés des pays émergents ont progressé de 5,6%, ce qui a compensé le recul de 1,5% des volumes sur le marché intérieur. Parmi les différentes activités, la chimie organique enregistre un recul de 1,2%, alors que le chiffre d'affaires des spécialités chimiques augmente de 0,2%, et celui de la chimie minérale de 5,4%. L'activité de la chimie française représente 3% des ventes de la chimie mondiale et détient la septième position dans le monde. Elle est bien loin derrière le leader, la Chine, avec 26,8% du chiffre d'affaires mondial. La chimie française se hisse toutefois au second rang en Europe, après l'Allemagne (5,7%).

Pharmacie - Santé

Selon le cabinet spécialisé IMS Health, la reconfiguration du marché pharmaceutique mondial va se renforcer sur la période 2012-2016. Les deux tiers de la croissance proviendront désormais des pays émergents contre la moitié sur la période 2007-2011. L'autre moteur de croissance pour les acteurs est l'innovation et l'enregistrement de nouvelles molécules. Même si la taille du marché potentiel est plus limitée, ces nouveaux produits contribueront à hauteur de 115 à 125 milliards de dollars à un apport de chiffre d'affaires supplémentaire sur la période 2012-2016. Ils permettront de compenser les pertes de chiffre d'affaires (120 à 130 milliards de dollars) liées à la transformation des grands produits en génériques. FTB/ACT/