BOUYGUES contre-attaque face à ILIAD

05/12/2013 - 16:36 - Option Finance

(AOF) - Bouygues semble décidé à ne pas laisser Iliad prendre le dessus avec son offre d'accès à la 4G (très haut débit mobile) sans surcoût. Bouygues Telecom, qui se targue d'avoir la plus importante couverture 4G du territoire français ("plus de 63% de la population française" et 2 113 villes contre moins de 900 pour Orange), a ainsi annoncé ce jeudi qu'il proposera bientôt des accès à Internet à très haut débit sur téléphones mobiles dans les forfaits de sa filiale à prix réduits, B&You. " Bouygues Telecom avait décidé, pour Noël, de transformer ses récents succès 4G en généralisant l'accès à la plupart de ses offres ", indique aujourd'hui l'opérateur sur le blog de la marque. " Les récents mouvements de nos concurrents nous amènent à prendre la parole avec un peu d'avance ", ajoute-t-il sans nommer Iliad ou sa marque commerciale Free. Mardi dernier, Iliad annonçait qu'il allait proposer la 4G sans augmenter ses tarifs. L'abonnement Free mobile sans engagement restera ainsi à 19,99 euros, ou 15,99 euros pour les abonnées à la Freebox, tout en incluant l'accès au réseau 4G. Dans la foulée, le ministre français du Redressement productif Arnaud Montebourg et sa ministre déléguée à l'Economie numérique Fleur Pellerin avaient publié mercredi un communiqué s'inquiétant de prix trop bas sur la 4G en France. De telles annonces commerciales de Free, " alors que son réseau reste en construction [...] apparaît comme un pari audacieux et risqué ", écrivaient-ils. Avant d'ajouter : " L'offre de 4G dans son ensemble risque d'apparaître douteuse aux yeux des consommateurs, si la qualité de service n'était pas au rendez-vous, ou si la couverture s'avérait insuffisante sur de larges parts du territoire français ". En filigrane apparaît, selon Kepler Cheuvreux, la crainte d'un sous-investissement. Le gouvernement tient, selon le broker, à éviter une guerre des prix et cherche, à l'inverse du mouvement des cinq dernières années, à privilégier le développement des infrastructures à long terme plutôt que le seul consommateur. Des prix trop bas réduiraient en effet les profits des opérateurs, mettant en péril leurs capacités à investir, donc à innover et à développer les réseaux. (E.B) FTB/ACT/