AREVA creuse son sillon en Chine

09/12/2013 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Areva a annoncé ce matin la signature d'une série d'accords-clés avec China National Nuclear Corporation (CNNC) et China General Nuclear Power Corporation (CGN). Ceux-ci ont vocation à renforcer le partenariat franco-chinois dans le nucléaire civil et dans les technologies vertes. En consortium avec le groupe allemand Siemens, Areva a notamment signé un contrat pour la fourniture de systèmes de contrôle-commande numériques afin d'équiper les réacteurs à eau pressurisée 5 et 6 de la centrale atomique de Fuging. Les travaux sur le réacteur 5 doivent débuter l'an prochain, ceux sur le 6 en 2015. Baptisé "TELEPERM[-87]©XS", le système de contrôle-commande numériques fourni par Areva répond aux critères de sûreté est déjà certifié en France, en Chine, en Finlande, en Allemagne, aux Etats-Unis, en Russie, au Brésil, en Argentine, en Espagne, en Suède, en Suisse, en Hongrie, en Bulgarie et en Slovaquie. Et le groupe dirigé par Luc Oursel de préciser : "80 systèmes TELEPERM[-87]©XS ont été fournis ou sont en cours d'installation dans 16 pays et pour 14 designs de réacteurs." Areva et CNNC ont en outre signé une lettre d'intention dans l'amont du cycle du combustible afin d'étudier la création d'une co-entreprise visant à doter la Chine d'une usine de fabrication et de transformation d'alliages de zirconium. Cette joint venture pourrait produire, pour le marché chinois, jusqu'à 600 tonnes d'alliages de zirconium par an à l'horizon 2017. Enfin, Areva et CGN, partenaires historiques dans le domaine de l'énergie nucléaire, ont signé un accord de coopération dans le secteur des énergies renouvelables. Selon les termes de cet accord, AREVA identifiera avec CGN les opportunités commerciales dans l'éolien en mer, la biomasse, le solaire à concentration thermique et le stockage d'énergie. "C'est dans le secteur de l'éolien en mer que les deux groupes collaboreront en priorité", a précisé le géant français de l'énergie. AREVA apportera son expertise en tant que fabricant d'éoliennes marines et CGN contribuera en tant qu'investisseur, développeur et opérateur de parcs pour de futurs projets, prioritairement en Chine et en Europe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial du cycle nucléaire, intervenant en France (35 % du chiffre d'affaires), ailleurs en Europe (26 %), aux Amériques (19 %), en Asie-Paifique (18 %), et en Afrique-Moyen-Orient (2 %) ; - Modèle économique intégré, résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités mines/amont, enrichissement et recyclage), récurrent à près de 80 % grâce aux activités de maintenance et de services, le carnet de commandes étant cinq fois supérieur au chiffre d'affaires; - Présence dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse), en complément de l'offre nucléaire ; - Renforcement de l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques avec l'accroissement du flottant depuis la cotation sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement).

Les points faibles de la valeur

- Dossier très politique, d'où des incertitudes pour les investisseurs ; - Sensibilité aux risques géopolitiques en Afrique, notamment au Niger où la production d'uranium a dû être stoppée deux mois en 2013 ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Echec de la cession de la filiale australienne Canberra ; - Valeur sensible au débat sur la sûreté nucléaire. Plans de relance nucléaire remis en cause dans les pays développés ; - Chantier de l'EPR pesant sur les résultats en raison d'une succession de provisions conséquentes. ; - Flottant étroit, égal à 4,02 % du capital.

Comment suivre la valeur

- Certification du réacteur ATMEA1, développé avec Mitsubishi, sélectionné pour le site de Sinop en Turquie et présélectionné en Argentine et au Brésil ; - Retombées des accords de coopération avec les chinois CNNC et CGNPC dans le retraitement des déchets et dans la construction de deux réacteurs ; - Ouverture d'ici 2015 de la mine géante d'Imouraren au Niger ; - Cession à l'automne de la filiale informatique Euriware ; - Réalisation des objectifs 2013 d'une croissance du chiffre d'affaires des activités nucléaires de 3 à 6 %, d'un excédent brut d'exploitation supérieur à 1,1 Md, hors impact es cessions et d'un cash-flow opérationnel libre avant impôts à l'équilibre ; - Avancée du " plan d'action 2016 " : sélectivité des investissements, renforcement de la structure financière, fourniture de solutions destinées à la base installée, réduction de la base de coûts de 10 % à compter de 2015 et amélioration du besoin en fonds de roulement ; - Certification du réacteur ATMEA1, développé avec Mitsubishi - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = 1er fournisseur d'EDF ; EDF = 1er client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats ; - Valeur non opéable, détenue par l'Etat à hauteur de 86,5 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Neuf géants européens de l'énergie (Enel, Eni, E.ON, Gas Natural, GasTerra, GDF Suez, Iberdrola, RWE et Vattenfall) ont proposé une série de réformes dans le cadre de la mise en place d'un plan d'urgence. En jeu : la diminution de la consommation d'énergie, du fait de la concurrence des énergies renouvelables, et la baisse des prix. Les groupes proposent, entre autre, de freiner le développement des énergies vertes lourdement subventionnées. Ils suggèrent également de relancer le marché européen du carbone et de réserver les subventions aux technologies ayant réellement besoin d'un soutien de lancement, comme l'hydrolien ou l'éolien en mer. FTB/ACT/