EADS : 1 260 postes supprimés en France

10/12/2013 - 10:13 - Option Finance

(AOF) - Annoncé hier, le plan de restructuration d'EADS concernera 2 000 postes en Allemagne, 557 en Espagne, 450 en Grande-Bretagne et 1 260 en France, a fait savoir ce matin Thierry Baril, directeur des ressources humaines du groupe européen d'aéronautique et de défense. En tout, 5 800 postes seront supprimés sur le Vieux Continent d'ici fin 2016. Les pôles de défense et d'espace sont les seuls concernés par cette réorganisation qui verra ces activités se répartir entre trois nouvelles divisions.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un européen et numéro deux mondial de l'industrie aéronautique, spatiale et de défense, né de la fusion en 2000 du français Aerospatiale Matra, de l'espagnol Casa et de l'allemand Dasa ; - Réorganisation, à partir de 2014, en 3 divisions : aéronautique civile avec Airbus, défense et espace par l'intégration dans une entité unique des activités dispersées entre Airbus Militaire, Astrium (leader européen des programmes spatiaux) et Cassidian (électronique de défense) et, enfin Airbus Helicopters qui remplacera Eurocopter ; - Acteur de poids de l'aviation commerciale au travers de sa principale filiale, Airbus, qui donnera son nom au groupe en 2014, lors du lancement de la réorganisation sectorielle ; - Secteur bénéficiant de fortes barrières à l'entrée et d'un bon " pricing power " ; - Carnet de commandes très élevé pour Airbus commercial, de 7,1 années de livraisons hors A 350 (soit 1 265 avions à fin octobre); - Forte implantation dans les pays émergents (environ 50 % de l'activité) et auprès des compagnies aériennes de ces pays ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes et le recul des provisions sur l'A380 et l'A 350 ; - Retour de la distribution de dividendes et volonté affichée de retourner de la valeur aux actionnaires ; - Hausse sensible du flottant après les désengagements de Lagardère, de Daimler et la réorganisation de l'actionnariat.

Les points faibles de la valeur

- Activité encore trop dépendante d'Airbus (74 % des revenus et 93 % du carnet de commandes au premier trimestre 2013) ; - Risques persistants d'exécution du programme A350 et problèmes techniques sur l'EC-225 d'Eurocopter ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Fort impact des investissements et des contraintes budgétaires gouvernementales sur le fonds de roulement ; - Valeur chère à ses plus hauts historiques.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans l'activité ; - Redistribution des cartes en cours dans le secteur européen de la Défense malgré l'échec des négociations entre EADS et BAE ; - A terme, risque concurrentiel en raison des ambitions de la Chine dans l'aviation civile et l'espace ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques, notamment ceux du Bourget en juin, en Chine en septembre et à Dubaï en novembre ; - Poursuite du plan " Vision 2020 ", initié en 2009 et visant à un équilibre entre l'aviation commerciale et les autres activités, à un doublement à 25 % de la part des services dans le chiffre d'affaires, à un renforcement à l'international avec 40 % des approvisionnements hors Europe ; - Rumeurs de cession des participations minoritaires : 37,5 % dans MBDA, 30 % Arianespace et 46,3 % dans Dassault Aviation ; - Restructuration du capital, réparti depuis juin 2013 entre l'Etat français (11,96 % via la Sogepa), l'état allemand (10,69 % via GZbv) et l'état espagnol (4,12 % via SEPI), réunis par un pacte d'actionnaires.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

La Commission Européenne a mis en place un plan de soutien de 4 milliards d'euros pour le secteur aéronautique d'ici 2020, pour lui permettre de développer le futur avion " vert ". L'objectif est de poursuivre les efforts dans le cadre du plan " Clean Sky ", pour réduire de moitié les émissions de CO2 du transport aérien d'ici à 2020. Lancé en 2008, avec un budget initial de 1,6 milliard sur sept ans, ce plan aurait déjà permis d'atteindre un tiers de l'objectif. La mise au point des prochaines générations d'avions et d'hélicoptères à l'horizon 2030 est également en ligne de mire. Les petites et moyennes entreprises de l'aéronautique ainsi que les instituts de recherche universitaire bénéficieront pour près d'un tiers des subventions européennes. FTB/ACT/