360 AM juge judicieux de jouer le resserrement monétaire américain

13/12/2013 - 11:35 - Option Finance

(AOF / Funds) - Une asymétrie des politiques monétaires commence à se manifester de part et d'autre de l'Atlantique, avec d'un côté la Réserve fédérale américaine qui envisage sérieusement le début d'un resserrement monétaire et de l'autre la Banque centrale européenne, qui réitère au contraire sa volonté de garder les taux à des niveaux bas pour longtemps, souligne Michaël Lévy, Responsable de la multigestion chez 360 AM. Alors que cette double inflexion devrait ralentir la progression des actions américaines et insuffler un regain haussier pour les actions européennes, l'écart de performance entre les deux zones continue de se creuser. Le début du mois de décembre est assez symptomatique de cette faiblesse aux yeux de l'expert : les bonnes nouvelles macro-économiques aux Etats-Unis ont provoqué des craintes de "tapering" imminent. Pourtant, au 6 décembre, l'Eurostoxx a cédé 3,5% ce mois-ci, alors que le S&P est encore en territoire positif. Et, dans le même temps, l'Euro s'est de nouveau apprécié. Cette divergence sensible du comportement des marchés boursiers peut s'expliquer par deux grilles de lecture bien distinctes. Alors que les investisseurs utilisent les fondamentaux économiques pour valoriser les actions, il semble que seules les politiques monétaires soient prises en compte pour déterminer l'allocation d'actifs et évaluer l'orientation des devises ou des métaux précieux. Il n'en reste pas moins que l'asymétrie des politiques monétaires vers laquelle nous nous dirigeons ouvre la voie à deux scenarii, estime Michaël Lévy. Soit les investisseurs prennent acte de la différence fondamentale qui existe entre les deux zones géographiques, en termes de santé économique. Dans ce cas le dollar doit se renforcer, ce qui placera les entreprises européennes en meilleure position relative, avec un regain de compétitivité à l'export. Soit le marché s'en tient à des considérations purement monétaires, auquel cas il devra reconnaître qu'avec une banque centrale américaine en avance sur le processus de resserrement monétaire par rapport à la BCE, l'afflux des liquidités doit commencer à jouer en faveur des grandes valeurs européennes. Dans les deux cas, il semble judicieux de jouer le resserrement monétaire américain, en "achetant" par exemple des indices tels que le CAC ou le MIB (Italie), moins risqués que l'Ibex. Tout en couvrant les risques d'un nouveau stress sur la zone euro, par une position longue en dollar, et, profitant du faible niveau de volatilité, par l'achat d'options à la baisse sur l'indice S&P 500. AUT/MAF