Analyse clôture AOF France / Europe - Forte progression du CAC 40 après la Fed

19/12/2013 - 17:58 - Option Finance

(AOF) - Les marchés européens ont progressé, la décision surprise de la Fed de commencer à réduire ses rachats d'actifs dès janvier ayant été interprétée comme un vote de confiance dans les perspectives économiques américaines. Surtout que cette annonce s'accompagne de la volonté de l'institution de conserver durablement ses taux directeurs à leur faible niveau actuel. Seules 5 valeurs de l'indice CAC 40 ont fini en repli. A Paris, Dassault Aviation a reculé après son échec au Brésil. Le CAC 40 a gagné 1,64% à 4 177,03 points tandis que le Footsie Eurotop 100 a progressé de 1,63% à 2 596,93 points. A Stockholm, la compagnie aérienne scandinave SAS a perdu 2,78% à 17,50 couronnes suédoises, pénalisée par des perspectives prudentes. Invoquant un environnement de marché dégradé, le transporteur, détenu à 50% par les Etats danois, norvégien et suédois, a reculé d'un an ses objectifs financiers à moyen terme (en 2015-2016 et non plus en 2014-2015), dont la réalisation d'une marge opérationnelle de plus de 8%, contre 3,3% sur 2012-2013. Cette mauvaise nouvelle a relégué au second plan le retour dans le vert des comptes annuels du groupe, une première depuis 2007. A Paris, le titre Dassault Aviation s'est, lui, replié de 2,92% à 893,15 euros dans des volumes très réduits (227 titres échangés) après l'annonce par les autorités brésiliennes de l'acquisition de 36 Saab Grippen pour 4,5 milliards de dollars. Moins onéreux, le monomoteur du constructeur suédois grille ce faisant la politesse au Rafale pour la deuxième fois, la Suisse en ayant acquis 22 exemplaires, soit un investissement de 2,6 milliards d'euros, en septembre dernier. Ainsi le fleuron de Dassault Aviation peine-t-il à convaincre à l'export, et c'est également une mauvaise nouvelle pour Thales, Safran et EADS. Le titre Derichebourg a, lui, progressé de 4,71% à 2,21 euros, ramenant ainsi sa perte depuis le début de l'année à un peu plus 30%, après l'autorisation hier par la Commission européenne du projet d'acquisition de Servisair (sa branche aéroportuaire) par Swissport. "La finalisation de cette opération prévue d'ici le 31 décembre 2013 va contribuer au désendettement du groupe", a-t-il souligné dans son communiqué. Les négociations exclusives entre Derichebourg et Swissport avaient débuté fin juillet. Cette opération de 450 millions d'euros se traduira par "un désendettement de 300 millions d'euros avant même la cession", avait précisé Derichebourg avant l'agrément de Bruxelles.

Les chiffres macroéconomiques

La Fed a décidé hier soir d'amorcer la réduction de son programme d'achats d'actifs pour un montant de 10 milliards de dollars. Prenant acte de l'amélioration du marché de l'emploi et s'attendant à ce qu'elle se poursuive, l'institution en rachètera 75 milliards de dollars par mois à partir de janvier contre 85 milliards actuellement. La Fed a par ailleurs affiché sa volonté de maintenir durablement inchangés les taux directeurs, actuellement proches de 0%. Son président Ben Bernanke a indiqué qu'il resterait à leur niveau actuel longtemps après que le taux de chômage soit passé sous les 6,5%. Il s'était élevé à 7,3% en novembre. 379 000 nouveaux demandeurs d'emplois ont été comptabilisés au terme de la semaine close le 14 décembre. Le consensus Reuters tablait sur 334 000, après 369 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 368 000). L'indice d'activité de la Fed e Philadelphie pour le secteur manufacturier est, lui, ressorti à 7 en décembre, après 6,5 le mois dernier. Les économistes tablaient sur 10. Les ventes de logements anciens sont de leur côté ressorties à 4,9 millions unités en novembre, contre 5,12 millions en octobre et un consensus de 5 millions. Enfin, l'indice des indicateurs avancés du Conference Board a progressé de 0,8% en novembre, contre 0,2% en octobre et un consensus de 0,6%. A la clôture, l'euro est en léger repli face au dollar à 1,3663.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC). D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation "core". La Fed privilégie l'indice PCE "core" qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses). Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement. Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index)  : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois. FTB/MAF/5