Analyse clôture AOF France / Europe - Le CAC 40 a gagné 18% en 2013

31/12/2013 - 14:29 - Option Finance

(AOF) - L'indice CAC 40 a connu en 2013 sa deuxième année consécutive de croissance à deux chiffres. Le principal indice parisien a progressé de 18%, faisant mieux qu'en 2012, année au terme de laquelle il avait gagné 15,2%. Seules 4 valeurs du CAC 40 ont reculé : Technip, Alstom, Pernod Ricard et LVMH. Comme les autres places boursières mondiales, Paris a profité des très généreuses politiques monétaires des principales banques centrales de la planète. 2013 s'est en outre différenciée positivement des années précédentes par l'absence de nouvelles crises en Europe. Cet environnement a contribué à renforcer l'appétit pour le risque des investisseurs. Bénéficiant d'une conjoncture toujours porteuse dans l'aéronautique civile, EADS (+89%) et Safran (+55%) figurent dans le top 5 du palmarès 2013 du CAC 40. Le secteur bancaire a, lui, poursuivi son rebond pour la deuxième année consécutive, bénéficiant d'une normalisation de la situation en Europe. Crédit Agricole émerge ainsi à la cinquième place du CAC 40 avec un gain de 53% après avoir déjà bondi de près de 40% en 2012. A contrario, le secteur du luxe a connu une année difficile. LVMH a en effet perdu 4,5% depuis le 1er janvier, tandis que Rémy Cointreau a cédé 26%. Le premier a été pénalisé par le ralentissement de la croissance des ventes de sa marque Louis Vuitton (LV), son principal centre de profit. Le propriétaire du cognac Rémy Martin a, lui, souffert du ralentissement de l'économie chinoise et des mesures anti-corruption prises par Pékin. Pour sa dernière séance de l'année, le principal indice parisien a clôturé en hausse de 0,47% à 4 295,95 points.

Ailleurs en Europe et dans le monde

Le bilan 2013 pour les bourses européennes est largement positif, celles-ci affichant dans leur quasi-totalité des progressions à deux chiffres. Grâce à la solidité de son économie, le Dax allemand a terminé à proximité de ses plus hauts historiques et enregistré la meilleure performance parmi les principales bourses : +25,5%. La place francfortoise devance par ailleurs nettement Paris (+18%) et Londres (14,4%). Wall Street a également connu une nouvelle année faste, lui permettant d'enregistrer record sur record. L'indice Dow Jones s'apprête ainsi à finir 2013 sur une progression d'environ 25%, soit sa meilleure performance depuis 1996. Quant au S&P 500, l'indice de référence des gérants, il devrait finir en hausse d'environ 30%. Il faut remonter à 1997 pour trouver trace d'une progression plus importante. Le Nasdaq Composite a quant à lui progressé de 37%. En Extrême-Orient, Tokyo s'est distingué avec un gain annuel de 56,7%, soit sa meilleure performance depuis 1972. Le Kabuto-Cho a bénéficié à plein de la politique monétaire agressive de la Banque du Japon pour sortir le pays de la déflation. En revanche, la Bourse de Shanghai a perdu 6,8%, soit sa troisième année de baisse en quatre ans. Les investisseurs s'inquiètent du ralentissement de la croissance de la locomotive de l'économie mondiale.

Les plus fortes hausses et les plus fortes baisses de 2013

De retour dans le CAC 40 depuis le 23 décembre, Alcatel-Lucent a fini l'année en tant que plus forte progression du principal indice parisien et du SBF 120 avec un gain de 225%. Depuis sa sortie du CAC 40 fin décembre 2012, l'action de l'équipementier télécoms a été multipliée par plus de 3, portant sa capitalisation boursière - qui bénéficie aussi de la récente levée de fonds - à 9,1 milliards d'euros. Ce retour en grâce s'explique principalement par la mise en oeuvre du plan stratégique Shift, présenté en juin. Celui-ci se traduit par le recentrage du groupe sur les réseaux IP et l'accès à très haut débit, accompagné d'importantes réductions de coûts et d'effectifs (10 000 emplois), mais aussi par l'assainissement de son bilan. Deuxième du palmarès 2013 du SBF 120 grâce à un bond de plus de 167%, Plastic Omnium a également frappé très fort. Innovant, leader dans ses métiers, rentable et fortement internationalisé, le groupe contrôlé par la famille Burelle fait partie de la fine fleur des équipementiers automobiles français. Au moment où l'industrie automobile française traverse une crise profonde, le groupe affiche une santé qui détonne dans la filière. A l'instar de groupes comme Valeo et Faurecia, Plastic Omnium a pu s'appuyer sur son exposition à l'international, tout en étant bien placé pour profiter de l'amélioration du marché automobile européen. De l'autre côté du palmarès, Technip a le triste privilège d'être la lanterne rouge du CAC 40, avec un repli de près de 20%. 2013 aura en fait été mouvementée pour le secteur des services parapétroliers dans son ensemble, ainsi qu'en témoigne également le fort repli enregistré par le spécialiste de l'ingénierie sismique CGG qui reste, lui, sur deux profit warning en l'espace de cinq semaines. La fin d'année a également été délicate pour Technip, avec la divulgation de perspectives prudentes pour 2014 dans sa division "subsea" peu avant Noël. Soitec enregistre pour sa part le recul le plus prononcé de l'indice SBF 120 : -45%. Le groupe a été pénalisé par le déclin de ses activités SOI (silicium sur isolant), une technologie utilisée dans la fabrication de microprocesseurs pour les PC, marché qui connaît actuellement une baisse structurelle. Dans le même temps, sa diversification dans la production de systèmes solaires photovoltaïques à concentration génère des coûts, mais pas encore de chiffre d'affaires. Le groupe se trouve en outre dans une situation financière difficile.

Les perspectives des marchés actions

Le CAC 40 devrait croître de 13% et atteindre 4 640 points d'ici fin décembre 2014, selon un sondage réalisé par Reuters auprès d'une cinquantaine d'analystes et gérants et publié début décembre. Les gestionnaires d'actifs estiment que la réduction des rachats d'actifs ne devrait pas interrompre le rally des actions. A l'occasion des nombreuses présentations des perspectives 2014 pour les marchés, les sociétés de gestion d'actifs privilégient dans leur grande majorité les actions européennes aux actions américaines en raison d'une valorisation plus intéressante. L'année prochaine, la croissance des bénéfices devrait être le moteur des Bourses. Elle est attendue autour de 10%. Cette classe d'actifs devrait également continuer de bénéficier de politiques monétaires qui resteront accommodantes.

Matières premières

L'or a mis un terme en 2013 à 12 années de progression ininterrompue, perdant 28% de sa valeur depuis 1er janvier. L'once de métal jaune évoluait aux alentours des 1 200 dollars aujourd'hui. Valeur refuge par excellence, l'or a fait les frais d'une normalisation de la situation sur les marchés financiers, qui ont connu des crises à répétition ces dernières années. Les investisseurs ont redirigé leurs fonds vers des actifs plus rentables, comme les actions. Ce repli est également le reflet de l'amélioration de la situation économique outre-Atlantique et de l'absence d'inflation.

L'euro

L'euro cotait 1,3778 face au dollar peu après 13h30 ce mardi, à comparer avec 1,3186 un an plus tôt. Il rebondit pour la deuxième année consécutive. La monnaie unique a même touché en fin de semaine dernière un plus haut de deux ans à 1,3894. L'euro a profité en 2013 d'une stabilisation des marchés financiers européens, qui avaient été secoués ces dernières années par plusieurs crises. La devise européenne doit également sa vigueur à une politique monétaire de la BCE moins agressive que celles de la Fed et de la Banque du Japon.

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LEXIQUE

Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index)  : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois. FTB/MAF/5