EUTELSAT finalise l'acquisition de Satmex

02/01/2014 - 13:35 - Option Finance

(AOF) - Eutelsat Communications a annoncé aujourd'hui la clôture de la transaction portant sur l'acquisition de la totalité du capital de l'opérateur de satellites Satmex, après avoir reçu l'ensemble des approbations gouvernementales et réglementaires nécessaires. Comme précédemment indiqué, la transaction s'élève à 831 millions de dollars et concerne 100% du capital. Les besoins de financement liés à cette acquisition ont été couverts par l'émission, le 13 décembre dernier, d'obligations senior non assorties de sûretés à 6 ans pour 930 millions d'euros. "L'acquisition de Satmex nous permet d'accroître considérablement nos activités sur le continent américain et de renforcer notre présence sur les marchés en forte croissance. En s'appuyant sur les positions orbitales de premier plan qu'exploite Satmex, Eutelsat dispose d'une plateforme solide qui lui donne la possibilité de bénéficier d'opportunités majeures dans la région. Ces positions orbitales seront renforcées en 2015 par deux satellites de haute performance. Ces ressources seront également complétées par le satellite Eutelsat 65 West A, qui sera lancé en amont des Jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro (Brésil), pour servir les marchés des applications vidéo et des services d'accès au haut débit en Amérique latine", a commenté Michel de Rosen, PDG d'Eutelsat. Satmex est consolidé dans les comptes du Groupe à partir du 1er janvier 2014. L'impact de l'acquisition sur les objectifs d'Eutelsat sera communiqué au plus tard à l'occasion de la publication des résultats du premier semestre 2013-2014, le 14 février prochain.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Co-leader européen de l'industrie des satellites avec une part de marché de 30 % en Europe (y compris Europe centrale), présent à 69 % dans les applications video ; - Activité fondée sur des contrats à long terme offrant une bonne visibilité du carnet de commandes, à des niveaux records (4,2 ans de chiffre d'affaires) ; - Fidélité des groupes de télévision à un opérateur de satellites en raison du coût de réorientation des antennes paraboliques des clients vers une nouvelle position orbitale ; - Implantation dans les zones dynamiques : Europe Centrale, Balkans, Russie, Afrique du Nord, Moyen-Orient et Mexique; - Perspectives encourageantes dans la télévision 3D et le très haut débit (technologies nécessitant davantage de capacités satellitaires) entraînant une extension des lancements dans les prochaines années; - Levée des doutes sur les perspectives du satellite KA-SAT, porté par les contributions de l'Ukraine, la Russie, la France et l'Espagne et par un panel élargi d'applications, ainsi que sur les renégociations avec l'armée américaine, conclues de façon satisfaisante en septembre 2013 ; - Politique généreuse de redistribution de plus de 65 %.

Les points faibles de la valeur

- Forte exigence historique des investisseurs sur les perspectives de croissance depuis l'alerte sur résultats de mai 2012 ; - Nouvelle alerte sur chiffre d'affaires en mai 2013 ; - Absence du créneau de la capacité incrémentale en video jusqu'en 2015 ; - Difficultés financières de certains clients (Afrique, Moyen-Orient) et dépendance aux budgets de la défense américaine (11 % du chiffre d'affaires); - Arrêt à partir du 4 octobre 2013, sous ordre de la justice allemande, de l'utilisation de certaines fréquences avec lesquelles le groupe réalise plus de 2 % de son chiffre d'affaires ; - Offensive de la concurrence en Afrique, de la part des autres opérateurs satellitaires et des spécialistes de la fibre.

Comment suivre la valeur

- Statut de valeur de croissance remis en cause par les avertissements de mai 2012 et mai 2013 ; - Risques à terme avec le lancement prochain d'une TV connectée par Apple, Yahoo et Google et avec la diffusion de l'iTV qui menace le modèle économique des chaînes payantes, principales clientes des opérateurs satellitaires ; - Rumeurs d'une offre de rachat sur Optus Sat, filiale australienne de Singapore Telecommunications ; - Intégration du mexicain Satmex, dont l'acquisition, financée par dette, pèsera sur la situation financière du groupe ; - Evolution judiciaire en Allemagne du dossier sur les fréquences dans lequel Eutelsat a fait appel de la décision de la cour de Bonn ; - Atteinte de l'objectif 2013-2014 d'un chiffre d'affaires en hausse de plus de 2,5 %, d'une marge d'EBITDA autour de 77 %, et cela jusqu'à l'exercice 2015-2016 ; - Michel de Rosen, ex-directeur général du groupe, nouveau président depuis septembre 2013 ; - Exercice décalé clos le 30 juin ; - Valeur non opéable (25,6 % des titres au Fonds stratégique d'investissement), dont la valorisation est freinée par l'éventuel désengagement total d'Abertis (encore 5 ,6 % du capital) derrière China Investment Capital (19,4 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Signe des difficultés de la presse papier par rapport au support numérique : l'acquisition du Washington Post par le patron et fondateur d'Amazon pour 250 millions de dollars. C'est un fleuron de la presse américaine qui passe dans le giron d'un des grands gagnants de l'Internet. En 2012 le Washington Post a enregistré de mauvaises performances avec un chiffre d'affaires en recul de 7% et des pertes de 54 millions de dollars. Si les revenus de son site web progressent, ils ne permettent pas de compenser les pertes de l'édition papier. L'intérêt de cette opération pour Amazon pourrait être de fournir des contenus exclusifs dans le cadre du programme "premium", Amazon Prime, ou pour le Kindle. Autre opération qui souligne l'essor du numérique : la cession de sa presse papier par Axel Springer. Le premier groupe de presse allemand parachève ainsi sa réorientation stratégique vers le numérique. FTB/ACT/