CNP ASSURANCES : création du numéro 5 français de la gestion d'épargne salariale

03/01/2014 - 11:06 - Option Finance

(AOF) - La fusion des sociétés de gestion d'épargne salariale Fongepar SA et Inter Expansion, filiales respectives de CNP Assurances et d'Humanis, a reçu l'agrément de l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) et de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF). La nouvelle entité Inter Expansion-Fongepar est détenue à 65% par le groupe de protection sociale Humanis et à 35% par le premier assureur de personnes en France CNP Assurances. Le nouvel ensemble affiche 600 000 comptes épargnants et plus de 4 milliards d'euros d'encours gérés au titre de l'épargne salariale, devenant ainsi le numéro 5 de ce secteur en France. Selon les dernières données au 30 juin 2013 de l'Association française de la gestion financière, Inter Expansion se classait au septième rang (2,66 milliards d'euros d'encours gérés) et Fongepar à la neuvième place (1,59 milliards d'euros). Le marché est dominé par Amundi (39,5 milliards d'euros) et Natixis AM (20,72 milliards). Le troisième acteur, BNP PIP, est nettement décroché : 10 milliards d'euros. Inter Expansion-Fongepar devance AXA IM et ses 4,2 milliards d'encours. "Ce rapprochement (...) illustre notre volonté d'optimiser notre gestion afin d'assurer le meilleur service au juste coût à chacun de nos clients", a déclaré Gilles de Margerie, directeur général adjoint du groupe Humanis, en charge notamment des finances et du pôle épargne. "La fusion Inter Expansion et Fongepar est l'occasion de proposer une offre élargie de services et de prestations", a ajouté Xavier Larnaudie-Eiffel, directeur général adjoint de CNP Assurances.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader français de l'assurance-vie des particuliers avec 20 % du marché ; - Diversification à l'international (49% du produit net d'assurances en France, 40 % en Amérique latine et 11 % dans le reste du monde, essentiellement en Europe) ; - Transition de l'offre vers les produits de risques assurantiels-prévoyance, santé et assurance emprunteurs (leader sur l'assurance des prêts)-, aux marges plus élevées ; - Baisse du risque au bilan (baisse de l'exposition à la dette des pays périphériques de la zone euro, renforcement des fonds propres) ; - Bonne couverture de la marge de la solvabilité (298 % y compris les plus-values latentes, 170 % de marge " Solabilité 2 ") ; - Accord de distribution jusqu'en 2021 avec le réseau bancaire du Brésilien Caixa Seguros sur un marché très dynamique (plus de 20 % du bénéfice net), seul vrai relais de croissance de l'assureur, comme en témoigne la hausse de 22 % des revenus semestriels 2013 ; - Valeur peu chère en Bourse.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité faible sur le marché français (70 % du CA) où la collecte a reculé en 2012; - Concurrence très forte des produits d'épargne bancaires (Livrets A, LDD...) ; - Faible dynamique à moyen terme du marché de l'épargne (marchés financiers volatils, évolutions dans la fiscalité de l'épargne, maturité des contrats, accélération des départs à la retraite liés au " Papy Boom ", baisse de la consommation...) ; - Sensibilité à la dévaluation du real brésilien ; - Remise en cause par la BPCE (Banque Postale-Caisses d'Epargne) de l'accord de distribution des produits de la CNP par les Caisses d'Epargne à partir du 1er janvier 2016 ; - Exposition à la crise chypriote par le biais de la filiale à 50,1 % CNP Laiki Insurance Holding qui a pesé sur la rentabilité nette du groupe en début d'année ; - Refus de la direction de donner des objectifs annuels, mal compris de certains investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Revenus des assureurs fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt d'une part, par les tendances du marché de la retraite, de la santé et de l'épargne d'autre part ; - Risque lié à l'environnement législatif : réflexions en cours sur une obligation d'investir dans l'immobilier résidentiel qui serait imposée aux assureurs en contrepartie de l'avantage fiscal offert aux porteurs de contrats ; - Vacillement du plan stratégique en quatre points dont le premier (renforcement des partenariats Banques Populaires-Caisses d'épargne) est remis en cause par la BPCE (autres points : déploiement des assurances emprunteurs et prévoyance, développement de la prévoyance collective auprès des TPE/PME, renforcement des parts de marché au Brésil) ; - Evolution des négociations avec la BPCE ; - Obtention de contrats dans le financement des infrastructures, en partenariat avec Natixis ; - Intégration du brésilien Prévisul, dont CNP a acquis 70 % du capital en mars 2013 ; - Pacte d'actionnaires publics regroupant 77,6 % du capital : intérêt des minoritaires peu défendus.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Au mois de juillet le secteur français de l'assurance-vie s'est bien redressé avec une collecte nette (différence entre les cotisations et les prestations) de 1,9 milliard d'euros. Sur les sept premiers mois de l'année, la collecte nette s'est élevée à 9,6 milliards d'euros. L'assurance-vie française avait précédemment subi un mois de juin marqué par une décollecte de 300 millions d'euros et une année 2012 exécrable (avec une décollecte nette de 3,6 milliards d'euros). Elle a profité de la baisse de rémunération de l'épargne réglementée (Livret A et LDD) et des livrets bancaires. En juillet la collecte nette du Livret A a chuté de 82% (sur un an), à 380 millions d'euros. Au niveau européen, Moody's constate que la majorité des plus grands assureurs européens ont réduit leur levier financier entre 2007 et 2012. Ils utilisent une partie de leur trésorerie excédentaire pour réduire leur endettement. Cette stratégie, plus conservatrice en termes de gestion du capital, résulte non seulement de l'incertitude économique en Europe continentale mais aussi de résultats inférieurs à leurs niveaux d'avant la crise. FTB/ACT/