ORANGE rachète Atheos dans le domaine de la cyberdéfense

06/01/2014 - 14:05 - Option Finance

(AOF) - Orange a annoncé ce lundi l'acquisition, par sa filiale Orange Business Services, de la société Atheos créée en 2002, spécialisée dans "la gestion des identités et de la sécurité des systèmes d'information en France". Atheos compte aujourd'hui 130 consultants intervenant chez ses clients afin de mettre en place une stratégie de défense informatique. En acquérant Atheos, Orange Business Services devient la plus importante société européenne de services dans le marché de la cyberdéfense, précise l'opérateur historique français dans son communiqué. Par cette acquisition, Orange Business Services dit renforcer deux aspects primordiaux de son activité : le contrôle d'accès et la lutte contre les fuites d'information, ainsi que la cyberdéfense active : identification avancée des failles et des vulnérabilités, détection et interprétation des signaux faibles d'attaque, gestion des crises et intervention sur site. " Nous connaissons une croissance forte et continue depuis notre création en 2002. Rejoindre Orange Business Services et bénéficier de son expérience d'opérateur d'infrastructures critiques est l'occasion pour Atheos de prendre une nouvelle dimension. Nous avons la conviction qu'Orange CyberDefense apporte une réponse crédible et attendue par les grandes entreprises et les administrations ", a déclaré Michel Van Den Berghe, Directeur Général et fondateur d'Athéos.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Troisième opérateur mobile sous la marque Orange et premier fournisseur d'accès Internet ADSL en Europe ; - L'un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales, sous la marque Orange Business Services ; - Relais de croissance avec le développement rapide dans les pays émergents et le succès des smartphones (gros consommateurs d'Internet mobile) ; - Redéploiement géographique dans les pays émergents permettant de compenser un marché ultra concurrentiel en Europe.

Les points faibles de la valeur

- Cadre réglementaire défavorable, marqué par une pression accrue des instances régulatrices, voire politiques et intervention de l'Etat dans la stratégie du groupe, par exemple en bloquant la vente de DailyMotion ; - L'un des opérateurs historiques européens le plus " challengé " sur son marché domestique avec l'arrivée de Free Mobile sur le subventionné en 2013 ainsi que l'agressivité de SFR, d'où une forte perte et un recul persistant du chiffre d'affaires dans le mobile ; - Sorties de trésorerie significatives pour financer les licences 4G ; - Branche de services aux entreprises en difficulté : limitation des dépenses informatiques et de télécommunication dans un contexte économique incertain ; - Rejet, en juillet 2013, par la justice, d'une contestation fiscale qui entraînerait pour le groupe une hausse de 2,1 MdsEUR de sa dette nette, d'où un risque de dégradation de la note de cette dernière par Moody's ; - Environnement très concurrentiel dans le mobile pour la filiale polonaise TPSA (8 % du chiffre d'affaires) dont la rentabilité devrait baisser en 2013 ; - Doutes des investisseurs en la capacité du groupe à réaliser le plan " Conquêtes 2015 ".

Comment suivre la valeur

- Avancée du plan d'économies des coûts lancé début 2013, fondé sur un recul de 20 % de la distribution indirecte, sur l'externalisation de la hotline et sur la différenciation des services selon l'abonnement ; - Réalisation des objectifs du plan " Conquêtes 2015 " : 300 millions de clients d'ici à 2015, doublement du chiffre d'affaires issu des pays émergents avec un objectif de 5 à 7 milliards d'euros d'acquisitions d'ici 3 ans ; - Rationalisation du portefeuille d'actifs avec des désengagements au Portugal (retrait partiel du capital de l'opérateur portugais Sonaecom) et en République dominicaine (entrée de cash attendue à 700 MEUR au moins en 2014) ; - Rumeurs de placement d'une partie de la joint-venture EE au Royaume-Uni qui renforcerait la trésorerie du groupe et faciliterait son programme d'acquisitions ; - Après l'accord SFR-Bouygues, éventualité d'un partage de réseau avec Free, qui serait positif pour les deux parties ; - Valeur de rendement dans un secteur boursier considéré comme structurellement déflationniste par les analystes ; - Atteinte des objectifs 2013 d'un bénéfice opérationnel courant supérieur à 7 Mds et d'un repli des coûts compris entre 600 et 900 MEUR ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (13,45 % directement et 13,5 % par le FSI), ce qui affecte la valorisation boursière.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Opérateurs télécoms

Le marché européen des télécoms se consolide progressivement sous l'effet d'un recul de l'activité dans la plupart des pays du continent. Alors que les Etats-Unis ne comptent que trois opérateurs majeurs, la présence sur le marché européen d'un nombre élevé d'opérateurs pèse sur les marges des intervenants. La Commission Européenne est favorable à des mesures pour transformer le marché aujourd'hui morcelé en un marché unique concurrentiel. Pour cela elle souhaite en finir avec la multitude de règles disparates. Le prochain rachat de la filiale allemande du groupe néerlandais KPN, E-Plus, par le groupe espagnol Telefonica aura valeur de test. Si cette opération est bien validée par la Commission Européenne cela signifiera que seuls trois opérateurs mobiles peuvent exister en Allemagne, premier marché des télécommunications européen. FTB/ACT/