SUEZ ENVIRONNEMENT : contrat de 30 ans au Royaume-Uni

06/01/2014 - 18:39 - Option Finance

(AOF) - Suez Environnement a indiqué ce lundi après la clôture que sa filiale britannique SITA UK et ses partenaires Sembcorp Utilities UK et Itochu Corporation avaient signé un contrat de 30 ans et de 1,4 milliard d'euros avec la Merseyside Waste Disposal Authority (MWDA). Ce contrat fait suite à l'appel d'offres pour lequel ils avaient été retenus en avril dernier porte sur la valorisation énergétique de déchets ménagers au Royaume-Uni. " Le consortium SITA Sembcorp UK est ainsi chargé du financement, de la construction et de l'exploitation d'une nouvelle infrastructure destinée à gérer plus de 430 000 tonnes de déchets ménagers résiduels chaque année, dont la valorisation devrait produire une quantité d'énergie suffisante pour alimenter l'équivalent de 63 000 foyers ", précise Suez Environnement dans son communiqué. Sur l'ensemble de sa durée, le contrat représente un chiffre d'affaires d'environ 1,4 milliard d'euros et pourra atteindre 2 milliards d'euros si l'on y ajoute les revenus provenant de la gestion des déchets de tiers et de la vente de l'électricité produite par l'unité de valorisation des déchets. SITA Sembcorp UK consacrera un budget de plus de 295 millions d'euros à la création de la nouvelle infrastructure, qui comprendra une nouvelle station de transfert desservie par une liaison ferroviaire située à Knowsley et une nouvelle unité de valorisation énergétique à Teesside. Celle-ci devrait permettre de créer 75 emplois permanents et de fournir du travail à des centaines de personnes pendant la phase de construction.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro deux mondial des services à l'environnement ; - Montée en puissance de l'international (25 % du chiffre d'affaires); - 3 grands moteurs de croissance : l'urbanisation, la gestion de la rareté des ressources, renforcement des réglementations ; - Métiers (et contrats) de long terme assurant une bonne visibilité ; - Fort potentiel de développement du modèle de gestion déléguée dans le monde (moins coûteux pour les clients que celui de la régie) ; - Stricte discipline financière, notée A3 par Moody's.

Les points faibles de la valeur

- Secteur des " utilities " à la peine en Bourse : inquiétudes sur la pression tarifaire des autorités publiques en Europe et sur les conséquences réglementaires de l'accident nucléaire au Japon en mars 2011 ; - Sensibilité de l'activité de traitement des déchets à la situation économique, ce qui remet en cause le statut " défensif " de la valeur ; - Contexte économique peu porteur à court terme, avec des pressions sur les marges dans l'eau et une baisse des volumes et du prix des matières premières secondaires dans les déchets ; - Performances plutôt solides au 1er semestre 2013 malgré un environnement économique défavorable ; - Nécessité de conquérir la clientèle industrielle pour compenser la reprise de la gestion de l'eau par les collectivités locales.

Comment suivre la valeur

- Activités fortement consommatrices de capitaux : secteur présentant traditionnellement un niveau d'endettement élevé et donc une sensibilité aux taux d'intérêt ; - Environnement réglementaire incertain dans l'Union européenne où les collectivités publiques font pression sur les prix et encadrent de plus en plus strictement le traitement de l'eau et des déchets ; - Obtention ou non, d'ici l'automne, du contrat de valorisation des déchets de l'ouest de Londres ; - Avancée du plan 2016, organisé en 4 priorités stratégiques : hausse annuelle de 10 % du chiffre d'affaires dans l'eau, valorisation des déchets (2 tonnes utilisées pour 1 tonne éliminée), développement international ciblé avec une hausse de 6 à 8 % des facturations et conquête de la clientèle industrielle pour compenser la reprise de la gestion de l'eau par les collectivités locales, avec une hausse de 10 % du chiffre d'affaires ; - Décote par rapport à Veolia, souvent jugée injustifiée par les analystes, mais surcote par rapport à ses homologues britanniques ; - Réalisation des objectifs 2013 d'un chiffre d'affaires au moins égal au précédent, d'un résultat brut d'exploitation au moins égal à 2,55 MdEUR et d'un montant d'investissements nets de 1,3 MUSD ; - Valeur non opéable, mais capital remanié en juillet 2013, après la fin du pacte d'actionnaires entre GDF-Suez et d'autres grands actionnaires : le premier détient désormais 35,68 % des titres, suivi par GBL-Groupe Bruxelles Lambert (7,20 %), la Caisse des dépôts et consignations (2 %) et, à hauteur de moins de 2 % chacun, Areva, CNP Assurances et Sofina.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Neuf géants européens de l'énergie (Enel, Eni, E.ON, Gas Natural, GasTerra, GDF Suez, Iberdrola, RWE et Vattenfall) ont proposé une série de réformes dans le cadre de la mise en place d'un plan d'urgence. En jeu : la diminution de la consommation d'énergie, du fait de la concurrence des énergies renouvelables, et la baisse des prix. Les groupes proposent, entre autre, de freiner le développement des énergies vertes lourdement subventionnées. Ils suggèrent également de relancer le marché européen du carbone et de réserver les subventions aux technologies ayant réellement besoin d'un soutien de lancement, comme l'hydrolien ou l'éolien en mer. FTB/ACT/