AIRBUS GROUP : 2013, année faste

13/01/2014 - 11:45 - Option Finance

(AOF) - C'est la principale raison de la remarquable tenue du titre, plus forte hausse du CAC 40 l'an passé. Airbus a dépassé ses objectifs commerciaux en 2013, établissant même un record historique avec la livraison de quelque 626 gros-porteurs, dont 493 issus de la famille A320. Une famille florissante comme en témoigne le succès sans précédent enregistré par l'A320 NEO (New Engine Option), leader sur le segment des monocouloirs, qui effectuera son premier vol dans le courant de l'année. Autre record : les 1 619 commandes brutes enregistrées au terme du dernier exercice, le douzième de hausse consécutive s'agissant des livraisons. Dans le détail, 377 A320 CEO (Current Engine Option), 876 A320 NEO, 77 A330, 239 A350 XWB (pour rappel, cet appareil, principal concurrent du Boeing 777 "Dreamliner", a effectué son vol initial en juin dernier) et 50 A380 (tous commandés par Emirates lors du dernier Salon de Dubaï) ont été commandés. "L'année a été marquée également par une valeur globale des commandes brutes enregistrées par Airbus jamais atteinte auparavant (240,5 milliards de dollars aux prix catalogue)", a souligné le groupe européen d'aéronautique et de défense. Et d'ajouter : "Fin 2013, le carnet de commandes affichait un niveau record pour l'industrie, avec 5 559 appareils d'une valeur de 809 milliards de dollars aux prix catalogue, soit l'équivalent de huit années de production." Last but not least, la part de marché d'Airbus (pour les appareils de plus de 100 sièges) s'élevait à 51% l'an passé. Définitivement un grand cru.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un européen et numéro deux mondial de l'industrie aéronautique, spatiale et de défense, né de la fusion en 2000 du français Aerospatiale Matra, de l'espagnol Casa et de l'allemand Dasa ; - Réorganisation, à partir de 2014, en 3 divisions : aéronautique civile avec Airbus, défense et espace par l'intégration dans une entité unique des activités dispersées entre Airbus Militaire, Astrium (leader européen des programmes spatiaux) et Cassidian (électronique de défense) et, enfin Airbus Helicopters qui remplacera Eurocopter ; - Acteur de poids de l'aviation commerciale au travers de sa principale filiale, Airbus ; - Secteur bénéficiant de fortes barrières à l'entrée et d'un bon " pricing power " ; - Carnet de commandes très élevé pour Airbus commercial, de 7,1 années de livraisons hors A 350 (soit 1 265 avions à fin octobre); - Forte implantation dans les pays émergents (environ 50 % de l'activité) et auprès des compagnies aériennes de ces pays ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes et le recul des provisions sur l'A380 et l'A 350 ; - Retour de la distribution de dividendes et volonté affichée de retourner de la valeur aux actionnaires ; - Hausse sensible du flottant après les désengagements de Lagardère, de Daimler et la réorganisation de l'actionnariat.

Les points faibles de la valeur

- Activité encore trop dépendante d'Airbus (74 % des revenus et 93 % du carnet de commandes au premier trimestre 2013) ; - Risques persistants d'exécution du programme A350 et problèmes techniques sur l'EC-225 d'Eurocopter ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Fort impact des investissements et des contraintes budgétaires gouvernementales sur le fonds de roulement ; - Valeur chère à ses plus hauts historiques.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans l'activité ; - Redistribution des cartes en cours dans le secteur européen de la Défense malgré l'échec des négociations entre EADS et BAE ; - A terme, risque concurrentiel en raison des ambitions de la Chine dans l'aviation civile et l'espace ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques, notamment ceux du Bourget en juin, en Chine en septembre et à Dubaï en novembre ; - Poursuite du plan " Vision 2020 ", initié en 2009 et visant à un équilibre entre l'aviation commerciale et les autres activités, à un doublement à 25 % de la part des services dans le chiffre d'affaires, à un renforcement à l'international avec 40 % des approvisionnements hors Europe ; - Rumeurs de cession des participations minoritaires : 37,5 % dans MBDA, 30 % Arianespace et 46,3 % dans Dassault Aviation ; - Restructuration du capital, réparti depuis juin 2013 entre l'Etat français (11,96 % via la Sogepa), l'état allemand (10,69 % via GZbv) et l'état espagnol (4,12 % via SEPI), réunis par un pacte d'actionnaires.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

La Commission Européenne a mis en place un plan de soutien de 4 milliards d'euros pour le secteur aéronautique d'ici 2020, pour lui permettre de développer le futur avion " vert ". L'objectif est de poursuivre les efforts dans le cadre du plan " Clean Sky ", pour réduire de moitié les émissions de CO2 du transport aérien d'ici à 2020. Lancé en 2008, avec un budget initial de 1,6 milliard sur sept ans, ce plan aurait déjà permis d'atteindre un tiers de l'objectif. La mise au point des prochaines générations d'avions et d'hélicoptères à l'horizon 2030 est également en ligne de mire. Les petites et moyennes entreprises de l'aéronautique ainsi que les instituts de recherche universitaire bénéficieront pour près d'un tiers des subventions européennes. FTB/ACT/