ESSILOR en queue du CAC 40, l'objectif de croissance organique 2013 n'a pas été atteint

17/01/2014 - 09:13 - Option Finance

(AOF) - Sans surprise, les investisseurs sanctionnent Essilor, qui n'a pas atteint en 2013 son objectif de croissance organique de ses ventes. L'action du numéro un mondial de l'optique ophtalmique plie de 3,72% à, 78,27 euros, affichant ainsi la plus forte baisse de l'indice CAC 40. L'année dernière Essilor a enregistré une hausse de 1,5% de son chiffre d'affaires de 5,065 milliards d'euros, ressortant en dessous du consensus Thomson Reuters de 5,15 milliards. La croissance organique des ventes du numéro un mondial de l'optique ophtalmique s'est élevée à 2,1%, inférieure à sa prévision de 6%. Le groupe avait pourtant déjà abaissé à plusieurs reprises son objectif de croissance l'année dernière. Essilor, qui tablait sur plus de 7% au début de l'année, avait revu en baisse en août son objectif, parlant d'une hausse "proche" de 7%, avant de le réduire une nouvelle fois fin octobre. Essilor a imputé sa croissance décevante en 2013 à une forte concurrence et à une conjoncture économique peu porteuse dans certaines régions. Cette dernière s'est traduite par un ralentissement du marché de l'optique. Au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires est ressorti à 1,25 milliards d'euros, soit une croissance de 1,8 %, dont 3 % de croissance organique, 4,3% d'effet de périmètre et un impact négatif des variations de change de 5,5%. Pour l'année, Essilor table sur une " légère progression " du résultat opérationnel (avant paiement en actions, frais de restructuration, autres produits et autres charges, et avant dépréciation des écarts d'acquisition).

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des verres ophtalmiques avec 40 % du marché, soit 1 milliard de Terriens équipés avec des verres du groupe (marques Varilux, Crizal, Nikon) ; - Bonne répartition géographique entre l'Europe (33 %), l'Amérique du Nord (39 %), l'Amérique latine (8 %) et le reste du monde ; - Marché très porteur : vieillissement de la population dans les pays développés et croissance des classes moyennes dans les pays émergents ; - Leadership acquis principalement grâce à un rythme soutenu d'innovations (50 % du CA réalisé avec des produits de moins de 3 ans) et d'acquisitions qui relègue les concurrents au rang de " suiveurs " ; - Adoption très forte de chaque lancement par les opticiens ; - Deux nouveaux piliers stratégiques : conquête du milieu de gamme et pénétration du marché des lunettes pré-montées ou " readers " (déjà 7 % des ventes 2012, derrière les équipements -4 %- et l'optique -89 %) ; - Développement dans les émergents par " maillage " au travers de partenariats et d'acquisition, avec un objectif de 25 % de chiffre d'affaires pour 2015 ; - Après le renforcement dans les verres solaires (acquisition de 50 % du singapourien Polycore puis de l'américain Costa), rachat en 2014, pour 1,73 MdUSD, de l'intégralité de Transitions Optical, co-entreprise américaine avec PPG, qui sera très relutif sur le bénéfice ; - Structure financière extrêmement solide avec un cash-flow supérieur à 10 % du chiffre d'affaires.

Les points faibles de la valeur

- Valeur toujours à ses plus hauts historiques d'où un faible rendement (inférieur à 2%) et une rareté des points d'entrée ; - Très forte exigence des investisseurs sur les perspectives de croissance, notamment après le " cru " 2012 et sa hausse de 19 % des ventes, d'où la sanction opérée en octobre après l'annonce d'une faible hausse des ventes au 30 septembre 1993 ; - Concurrence de la chirurgie ophtalmologique et des lentilles de contact.

Comment suivre la valeur

- Valeur de croissance défensive (achat de lunettes pouvant être reporté mais pas annulé) apparentée au marché de la santé ; - Soumission aux effets de change : part importante du chiffre d'affaires en dollar ; - Attente d'une acquisition majeure dans le marché des lentilles de contact ; - Réalisation de l'objectif d'une hausse du chiffre d'affaires autour de 6 % en 2013 et d'ne marge comprise entre 17,9 % et 18,3 % : - Groupe théoriquement opéable mais très valorisé en Bourse et hostilité à attendre du personnel, premier actionnaire avec 8,3 % du capital et 14,3 % des droits de vote.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens de consommation

Les géants de la grande consommation misent sur l'innovation et les produits haut de gamme pour améliorer leurs performances en dépit de la crise. Procter & Gamble (marques Pampers, Gillette, Ariel, Duracell...) a lancé un nouveau produit en France sur le créneau des lessives unidoses, un an après le lancement aux Etats-Unis. Son concurrent Henkel va, lui aussi, lancer une nouvelle génération de dosettes. Procter & Gamble a récemment développé des innovations dans le haut de gamme, en particulier avec ses couches Pampers Active Fit et son nouveau dentifrice Oral-B Pro-Expert. FTB/ACT/