CREDIT AGRICOLE : cession de Crédit Agricole Bulgaria

22/01/2014 - 09:03 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole SA a annoncé la signature d'un contrat de cession de Crédit Agricole Bulgaria à la banque bulgare Corporate Commercial Bank AD. La réalisation de cette opération est sujette à l'approbation des autorités réglementaires compétentes et est par ailleurs soumise à la consultation des instances représentatives du personnel. Cette cession se traduira pour la banque française par une diminution de ses actifs pondérés de 160 millions d'euros et par un impact négatif inférieur à 1 point de base sur ses ratios de solvabilité.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Fortes positions en France et en Europe. Premier banquier de détail en France, par les dépôts des ménages et premier en Europe, par les revenus bancaires. Numéro 1 de la gestion collective en France et en Europe sous la marque Amundi ; - Confirmation du redressement sur les neuf premiers mois de 2013, grâce à la baisse générale du coût et de la charge du risque ; - Amélioration de la rentabilité de la banque de détail en France (caisses régionales et LCL, ex-Crédit Lyonnais) qui sera renforcée à partir de 2014 grâce à l'unification des systèmes d'information ; - Cession de la filiale grecque à 86,5 % Emporiki ainsi que d'autres actifs plus modestes (CLSA, Cheuvreux, parts dans Bankinter...) ; - Renforcement de la solidité financière avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 10 %, au-dessus du minimum exigé de 9 % par Bâle 3, et un effet de levier de 3,5 %, satisfaisant par rapport à la taille du bilan ; - Soutien explicite du Groupe Crédit Agricole.

Les points faibles de la valeur

- Complexité des comptes impactés par des éléments exceptionnels -cessions d'actifs, opérations de bilan ; - Faiblesse persistante du réseau international, notamment en Italie avec Cariparma, ainsi que de la division services financiers, handicapée par les pertes de la filiale italienne Agos Ducato de crédit à la consommation ; - Exposition au risque financier portugais, en raison des positions dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise ; - Maintien du paiement du dividende en actions pour l'exercice 2013 ; - Mode de gouvernance peu propice aux prises de décisions rapides ; - Interactions complexes et difficiles à appréhender pour un investisseur entre CASA, l'entité cotée détenue à 56,3 % par les caisses régionales d'une part, et le groupe Crédit Agricole d'autre part.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales -Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Tenue ou non de l'engagement du gouvernement de transférer 20 MdsEUR de la collecte du livret A vers les banques d'ici la fin 2013 ; - Risque d'augmentation de capital en liaison avec le traitement encore incertain des activités d'assurances dans le cadre du renforcement des fonds propres prudentiels Bâle 3 (Compromis danois) ; - Rumeurs d'un retrait de la cote, récurrentes mais peu fondées en raison de son coût, insupportable pour le groupe qui doit se consacrer à l'augmentation de ses fonds propres pour répondre aux exigences du dispositif Bâle 3 ; - Attente de la présentation du plan stratégique en décembre ; - Valeur de retournement, après la perte de 2012, la 2ème plus grande de l'histoire des banques françaises en 2012 (après celle de Dexia un an plus tôt).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Les grandes banques françaises sont entrées dans l'ère de l'après-crise financière. Après avoir assaini leurs bilans et renforcé leurs structures financières, tous les établissements mettent au point désormais leurs stratégies pour les trois prochaines années. La prudence est de mise en tenant compte de la faible croissance en Europe et du nouveau contexte réglementaire. La priorité est toujours la réduction des coûts. Par exemple, dans le cadre de son plan à moyen terme 2014-2016, BNP Paribas a deux nouveaux objectifs : accélérer son développement dans la gestion d'actifs et renforcer ses positions en Allemagne. Pour les groupes mutualistes Crédit Agricole et BPCE, davantage tournés vers la France l'accent sera mis sur la banque de proximité, l'évolution des modes de distribution étant au coeur de leur stratégie. FTB/ACT/