ARKEMA : acquisition dans les acryliques en Chine

23/01/2014 - 08:20 - Option Finance

(AOF) - Arkema et Jurong Chemical, un spécialiste de l'acide acrylique en Chine, ont annoncé la création de Sunke, co-entreprise dans laquelle Arkema sera majoritaire et qui regroupera les actifs du site de production d'acide acrylique de Jurong à Taixing démarré en 2012. La capacité pour Arkema sera initialement de 160 000 tonnes par an pour un investissement de 240 millions de dollars avec une option de la porter rapidement à 320 000 tonnes par an pour un investissement complémentaire de 235 millions de dollars. Cette acquisition, qui fait suite aux démarrages récents par Arkema des unités de production de résines de revêtement et de Coatex sur le site de Changshu, permettra au groupe d'accélérer le développement du pôle Coating Solutions en Chine et en Asie et d'y accompagner ses clients notamment sur les marchés très porteurs des super absorbants, des peintures, des adhésifs et du traitement de l'eau. Elle constitue une nouvelle étape majeure dans la stratégie de croissance d'Arkema et la réalisation de ses objectifs 2016 en renforçant en particulier sa position dans les pays à forte croissance. Enfin, elle dote le groupe d'une base industrielle très compétitive de monomères acryliques en Asie.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Chimiste, ancienne filiale de Total, organisé en trois pôles -matériaux haute performance pour 33 % des ventes, la chimie de spécialité pour 33 % et les peintures, avec des positions de leader mondial sur 90 % du portefeuille d'activités ; - Réduction du biais cyclique grâce au recentrage sur la chimie de spécialités et sur des marchés de niche ; - Faible taux d'endettement net, rare dans le secteur ; - Rééquilibrage géographique de la croissance vers l'Amérique du nord (35 % des ventes) et l'Asie (21 %), pour réduire la part de l'Europe (40 %) ; - Très bon historique des dirigeants en matière d'acquisitions, d'un montant de 1,6 milliard d'euros depuis l'introduction en Bourse en 2006 ; - Capacité à imposer ses prix (hausse sur la gamme Evatane d'éthylène pour l'industrie) ; - Objectif de hausse du dividende, avec un payout à 30 %, contre 25 % en 2012.

Les points faibles de la valeur

- Reprise de l'activité menacée par le manque de visibilité sur la croissance économique mondiale ; - Forte sensible à la parité euro/dollar ; - Présence encore faible dans les pays émergents par rapport aux concurrents ; - Image ternie par les difficultés de son ancien pôle vinylique Kem One qui pèseront sur les comptes 2013 ; - Conditions de marché difficiles dans les divisions Matériaux haute performance (report des projets oil-gaz et retrait de la demande dans le solaire), Gaz fluorés et Spécialités industrielles (météo défavorable) ; - Révision en baisse des perspectives de rentabilité opérationnelle pour 2013 ; - Objectifs de croissance à horizon 2016 jugés peu ambitieux.

Comment suivre la valeur

- Valeur encore cyclique malgré le recentrage sur la chimie de spécialités ; - Objectif de devenir un leader mondial de la chimie de spécialités et des matériaux avancés, avec, pour 2016, un chiffre d'affaires de 8 MdsEUR, dont 30 % réalisés dans les émergents, une marge d'EBITDA de 16% et un endettement inférieur à 40 % ; - Poursuite de la croissance en Asie et réalisation de l'objectif de 30 % des ventes en 2016 dans les émergents, et de 35 % en Europe et en Amérique du Nord ; - Sortie de produits innovants, notamment dans les énergies renouvelables, la purification de l'eau, l'allègement des matériaux et la chimie végétale ; - Attente d'acquisitions, indispensables pour réaliser l'objectif de relèvement de l'EBITDA en 2016 ; - Caractère spéculatif très réduit depuis l'entrée à hauteur de 6,05 % dans le capital du Fonds stratégique de participations, contrôlé par 4 assureurs français. Autres grands actionnaires : Total (4,2 %) et la Banque centrale de Norvège (5,4 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Selon l'Union des Industries Chimiques (UIC), l'activité de la chimie française a résisté en 2012 grâce aux exportations. Elle a ainsi progressé de 2,5% à 88,9 milliards d'euros. Au dernier trimestre, le niveau d'activité de l'industrie chimique en France est revenu à son niveau du premier trimestre 2008, son point haut d'avant la crise. La France a, une fois de plus, fait mieux que l'ensemble de l'Europe, avec un recul des volumes limité à 0,5% contre 1,5% pour l'Union européenne. Les exportations vers les marchés des pays émergents ont progressé de 5,6%, ce qui a compensé le recul de 1,5% des volumes sur le marché intérieur. Parmi les différentes activités, la chimie organique enregistre un recul de 1,2%, alors que le chiffre d'affaires des spécialités chimiques augmente de 0,2%, et celui de la chimie minérale de 5,4%. L'activité de la chimie française représente 3% des ventes de la chimie mondiale et détient la septième position dans le monde. Elle est bien loin derrière le leader, la Chine, avec 26,8% du chiffre d'affaires mondial. La chimie française se hisse toutefois au second rang en Europe, après l'Allemagne (5,7%). FTB/ACT/