PEUGEOT : interrogations sur la date de départ de Philippe Varin (presse)

27/01/2014 - 08:42 - Option Finance

(AOF) - Philippe Varin pourrait céder sa place à Carlos Tavares à la tête de PSA Peugeot Citroën dès le mois de mars, a indiqué samedi Reuters citant de sources proches du dossier. Le constructeur n'a encore jamais précisé à quelle date l'ancien numéro deux de Renault, qui a rejoint le directoire de PSA en janvier, prendrait la tête du premier groupe automobile français, a rappelé l'agence de presse. Certains observateurs estiment que la succession pourrait être annoncée dès le 19 février, date de l'annonce des résultats annuels du groupe et des grandes lignes d'une augmentation de capital. Cependant, Philippe Varin souhaite en poste jusqu'à la visite en France du président chinois, Xi Jinping, en mars, a indiqué une source à Reuters. Dans une interview au Figaro de samedi, le président du conseil de surveillance du groupe, Thierry Peugeot, a déclaré que le conseil décidera bientôt de la date officielle de la relève. Prié de dire s'il fallait accélérer cette nomination, Thierry Peugeot a répondu: "Le conseil devra prendre la décision de la date de nomination à la présidence du directoire de Carlos Tavares prochainement." Interrogé sur la place de la famille fondatrice de PSA dans le nouveau tour de table avec l'Etat et Dongfeng qui se dessinera après l'augmentation de capital en préparation, Thierry Peugeot a répondu que "la famille suivra l'augmentation de capital" dans une mesure qui reste à déterminer, a-t-il ajouté. "A titre personnel, je souhaite qu'elle l'accompagne au maximum de ses moyens."

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Deuxième constructeur européen derrière Volkswagen, avec 14 % du marché sous les marques Peugeot et Citroën, et septième mondial, avec une accélération de la croissance en Chine, au Brésil et en Russie ; - Management visionnaire sur la problématique des économies d'énergie pour les petites voitures ; - Accélération des ventes en Chine, première destination commerciale en 2014, où près d'1 million de voitures seront assemblées en 2015 après le démarrage d'une 3ème usine puis 4ème usine sur place ; - Stratégie de montée en gamme dans les pays émergents.

Les points faibles de la valeur

- Un des constructeurs les plus exposés à un marché européen (environ 60% de volumes) frappé par la chute des immatriculations ; - Fortes pertes de parts de marché en France, avec un recul des ventes de 5 % en 2013 ; - Dépréciation des actifs automobiles de 4,7 milliards d'euros début 2013 qui reflète la succession d'erreurs stratégiques des dernières années : segmentation de produits pris en tenaille entre le " low cost " et le haut de gamme, forte pression sur les prix sur le segment B, trop lente internationalisation, plus de 3 milliards d'euros consacrés au rachat d'actions en un peu plus de 10 ans... - Risques d'exécution du plan de redressement (plus de 11 000 suppressions de postes entre mai 2012 et mi-2014) en raison d'une structure de coûts encore élevée, et du caractère " politique " du dossier, l'Etat ayant apporté sa garantie à la banque PSA Finance, jusqu'en 2015, avec l'accord de la Commission européenne ; - Alliance insuffisante avec General Motors, d'un point de vue industriel (risque de révision en baisse des synergies attendues) et actionnarial (trop limitée mais pouvant inciter les autres partenaires BMW et Mitsubishi à déliter leurs liens) ; - Situation financière très tendue, qui nécessite une augmentation de capital de l'ordre de 3 MdsEUR, attendue pour le début 2014, dilutive pour la part des actionnaires ;

Comment suivre la valeur

- Valeur ultra-cyclique, dépendant directement de la conjoncture économique et de la consommation des ménages européens ; - Interrogations sur le succès du crossover urbain 208 et de la 301, d'une part, du plan de restructuration d'autre part ; - Elargissement à la Russie ou l'Amérique latine de l'alliance avec GM, pour l'heure limitée à l'Europe et dont les synergies attendues, de 2 milliards d'euros à terme, ne seront effectives qu'à partir de 2014 ; - Manque de lisibilité sur la stratégie du groupe malgré la réduction de moitié des pertes au premier semestre 2013 ; -Interrogations sur les modalités de l'augmentation de capital et de la part éventuellement réservée à l'Etat et/ou au chinois Dongfeng ; - Incertitudes sur la gouvernance et l'unité de la famille Peugeot (30,3 % du capital et 45,1 % des droits de vote) ainsi que sur la direction opérationnelle.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

L'agence de notation Moody's est optimiste pour le marché automobile mondial. Elle prévoit une croissance de 4,8% des ventes automobiles mondiales en 2014 grâce à une demande chinoise plus forte que prévue. Elle a également réévalué dernièrement ses prévisions de croissance pour 2013 à 3,2%. L'agence continue d'anticiper une baisse des ventes de 5% des véhicules particuliers en Europe cette année. Elles devraient ensuite bénéficier d'un rebond de 3% en 2014. Moody's estime qu'en Europe occidentale, la faible demande et la surcapacité vont continuer de peser sur les marges des constructeurs français, Renault et PSA, et de l'italien Fiat. Les constructeurs américains devraient être mieux lotis. Ils devraient conserver leurs marges dans les douze à dix-huit prochains mois. Néanmoins une concurrence accrue et le ralentissement de la croissance américaine pourraient peser sur leur rentabilité. FTB/ACT/