CARREFOUR dopé par le rachat de 127 centres commerciaux à KLEPIERRE

27/01/2014 - 16:16 - Option Finance

(AOF) - Carrefour enregistre l'une des plus importantes progressions de l'indice CAC 40, gagnant 2,46% à 25,63 euros après l'annonce vendredi de la signature d'un accord avec Klépierre. Ce contrat porte sur le rachat par le distributeur de 127 centres commerciaux en Europe détenus par le spécialiste de l'immobilier commercial et attenant à ses hypermarchés. Les deux groupes avaient confirmé le 8 novembre dernier être en pourparlers à ce sujet, et le 16 décembre Carrefour avait annoncé la création de sa propre société spécialisée dans l'immobilier commercial. Cette nouvelle société gèrera ces 127 établissements, dont le loyer annuel brut est évalué à 135 millions d'euros, ainsi que 45 autres sites déjà détenus par Carrefour. Ces 45 sites sont évalués à 700 millions d'euros et dégagent un loyer brut d'environ 45 millions d'euros par an. L'ensemble des 172 sites placés sous la responsabilité de cette nouvelle entité, dont le nom n'est pas encore connu, représente 800 000 mètres carrés de surface commerciale. Le financement de la société sera assuré par fonds propres pour un montant de 1,8 milliard d'euro, dont 42% émanant de Carrefour et le solde par des investisseurs institutionnels. Il sera aussi assuré à hauteur de 900 millions d'euros par dette. Carrefour, qui avait vendu 150 de ses propriétés en 2000 à Klépierre, pour un montant de 1,15 milliard d'euros, souhaite par ce projet " rétablir un "écosystème" intégrant l'ensemble de chaque site commercial au bénéfice de ses clients. Son succès repose notamment sur la rénovation, la modernisation et l'extension coordonnées de ses sites ". L'immobilier commercial représente une importante source de revenus pour de nombreux distributeurs concurrents de Carrefour. Auchan tire ainsi un quart de son Ebitda grâce à sa filiale dédiée, Immochan.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Premier distributeur européen et deuxième mondial avec trois grands marchés, l'Europe pour les [-13]ó des ventes, l'Amérique latine, pour 18 %, puis l'Asie ; - Retour à la stratégie historique du distributeur en 2012 sous l'impulsion de la nouvelle direction avec Georges Plassat à la présidence et Noël Prioux en charge des activités France ; - 3 grands axes stratégiques : décentralisation (redonner du pouvoir au directeur de magasin) ; différenciation (disparition possible du nom Carrefour des supermarchés et des magasins de proximité) ; focalisation des investissements sur un nombre plus limité de pays et valorisation de l'immobilier en exploitant les réserves foncières ; - Relance des investissements, en rénovation en France, en expansion au Brésil et en Chine, avec l'ouverture programmée de 20 hypermarchés en 2013 ; - Retour à une rentabilité élevée au premier semestre 2013, grâce au redressement en France et aux cessions ; - Forte diminution de l'endettement au premier semestre 2013.

Les points faibles de la valeur

- Des parts de marché en France encore inférieures au passé ; - Sensibilité aux monnaies brésilienne et argentine ; - Difficultés à tenir les marges en Europe du sud, Italie notamment, et en Asie ; - Part encore élevée de la France (48 % du chiffre d'affaires) tandis que celle des pays émergents reste plus faible que celle de Casino ; - Absence de stratégie Internet ; - Prudence des investisseurs après une succession d'avertissements sur résultats.

Comment suivre la valeur

- Baisse du pouvoir d'achat des consommateurs dans les pays européens où Carrefour est présent (Belgique, Espagne, France et Italie) et ralentissement de la croissance des pays émergents ; - Sensibilité aux cours des matières agricoles et, plus ponctuellement, aux crises alimentaires ; - Spéculations sur la relance en Chine et à Taïwan, éventuellement par une introduction en Bourse ou un partenariat ; - Vers la cotation d'une part minoritaire de l'enseigne brésilienne Atacadao, qui permettra un doublement à 200 du parc des " cash & carry " au Brésil, où le groupe est n° 2 ; - Spéculations sur un rachat à Klépierre d'une centaine de galeries marchandes en France, Espagne et Italie, dont les revenus locatifs stabiliseraient les résultats du groupe ; - Obtention, fin 2013, d'un résultat opérationnel courant aux alentours de 2,2 MdsEUR ; - Incertitudes à long terme sur l'actionnariat du groupe, depuis l'entrée, en 2011, de Groupe Arnault et du fonds Colony (14,48% du capital et 19,98% des droits de vote à eux deux) qui devraient, à la fin 2013, simplifier leur structure de détention.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

Selon les données de Kantar Worldpanel, la consommation alimentaire a démontré sa capacité de résistance l'an passé. En effet, le secteur des produits de grande consommation (PGC) et des produits frais LS (Laitiers & Surgelés) a bénéficié d'une croissance de 2,1% en France, portée par la progression des volumes. La stratégie de prix bas a été payante sur notre territoire en 2012. Leclerc a bénéficié de son image d'enseigne la moins chère et a affiché de meilleures performances que ses concurrents. Son activité en France a progressé de 7% (hors carburant) à 32,3 milliards d'euros et de 7,5% avec carburant, à 40,7 milliards. A 18,6%, sa part de marché, qui a gagné 0,7 point l'an passé, se rapproche de celle de son principal concurrent, Carrefour. Ce dernier détient une part de marché de (20,6%) sur le marché français. En revanche l'activité de Casino a reculé de 0,8% en France, et même de 7,7% pour les seuls hypermarchés Géant. FTB/ACT/