ORANGE : la France pénalise encore l'activité, le dividende 2014 attendu en nette baisse

06/03/2014 - 09:10 - Option Finance

(AOF) - Les résultats de l'opérateur Orange sont ressortis légèrement inférieurs au consensus au terme de son exercice annuel 2013. Son résultat net part du groupe a bondi de 128,4% à 1,873 milliard d'euro et le résultat d'exploitation a gagné 30,1% à 5,288 milliards. En revanche, l'Ebitda retraité a reculé de 8,2% à 12,649 milliards d'euros alors que le consensus Reuters tablait sur 12,65 milliards. Enfin, le chiffre d'affaires de l'opérateur de télécommunications historique français a abandonné 5,8% (-4,5% en organique) à 40,981 milliards d'euros. Les analystes tablaient en moyenne sur 41,19 milliards. L'activité du groupe est toujours pénalisée par l'activité en France, son marché historique représentant près de 49% de son chiffre d'affaires total l'année dernière. dans l'Hexagone, les ventes d'Orange ont reculé de 6,6% sur la période, en données publiées comme en données comparables. Le recul est aussi marqué en Pologne (-8,6% en organique), troisième marché géographique du groupe, et sur le segment des entreprises (-5,3% en organique). A l'international, le revenu a souffert des effets négatifs de change (-5,9% en publié, -0,5% en organique). Le groupe s'est tout de même félicité de la baisse de ses coûts et de l'atteinte de son objectif de cash flow opérationnel à 7 milliards d'euros. Il indique par ailleurs une hausse de 2,4% de son nombre de clients à l'échelle du groupe, pour atteindre un total de 236,3 millions. Il est en outre parvenu à attirer 1 million de client sur la 4G en France, avec une couverture de 50% de la population. En termes de perspectives, Orange table sur un Ebitda 2014 compris entre 12,1 et 12,6 milliards d'euros, avant la cession de ses activités en République dominicaine. Il précise que cela correspond à la stabilisation du taux d'EBITDA retraité par rapport à 2013. Le groupe entend par ailleurs proposer un dividende de 0,60 euro pour l'exercice 2014, contre 0,80 euro pour l'exercice 2013 récemment clos.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Troisième opérateur mobile sous la marque Orange et premier fournisseur d'accès Internet ADSL en Europe ; - L'un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales, sous la marque Orange Business Services ; - Relais de croissance avec le développement rapide dans les pays émergents et le succès des smartphones (gros consommateurs d'Internet mobile) ; - Capacité à accroître la base clients dans les trois pays clés du groupe -France, Espagne et Pologne- et à maintenir son avance technologique dans la fibre et le 4 G ; - Redéploiement géographique dans les pays émergents permettant de compenser un marché ultra concurrentiel en Europe.

Les points faibles de la valeur

- Cadre réglementaire défavorable, marqué par une pression accrue des instances régulatrices, voire politiques et intervention de l'Etat dans la stratégie du groupe, par exemple en bloquant la vente de DailyMotion ; - L'un des opérateurs historiques européens le plus " challengé " sur son marché domestique avec l'arrivée de Free Mobile sur le subventionné en 2013 ainsi que l'agressivité de SFR, d'où une forte perte et un recul persistant du chiffre d'affaires dans le mobile ; - Sorties de trésorerie significatives pour financer les licences 4G ; - Difficulté à stabiliser le chiffre d'affaires de la téléphonie fixe en France et celui des services aux entreprises ; - Rejet, en juillet 2013, par la justice, d'une contestation fiscale qui entraînerait pour le groupe une hausse de 2,1 MdsEUR de sa dette nette, d'où un risque de dégradation de la note de cette dernière par Moody's ; -Environnement très concurrentiel dans le mobile pour la filiale polonaise TPSA (8 % du chiffre d'affaires) ; - Doutes des investisseurs en la capacité du groupe à réaliser le plan " Conquêtes 2015 ". −

Comment suivre la valeur

- Valeur de rendement dans un secteur boursier considéré comme structurellement déflationniste par les analystes ; - Réalisation des objectifs du plan " Conquêtes 2015 " : 300 millions de clients d'ici à 2015, doublement du chiffre d'affaires issu des pays émergents avec un objectif de 5 à 7 milliards d'euros d'acquisitions d'ici 3 ans ; - Rationalisation du portefeuille d'actifs avec des désengagements au Portugal, en République dominicaine (entrée de cash attendue à 700 MEUR au moins en 2014) et rumeurs de cessions d'actifs dans le segment " entreprises " et en Afrique ; - Rumeurs d'introduction en Bourse de la joint-venture EE au Royaume-Uni qui faciliterait les 'acquisitions, notamment en Espagne où le groupe serait intéressé par Yoigo et Jazztel ; - Spéculations, en France, sur un partage de réseau avec Free ou sur un rachat de Virgin ainsi que sur un rapprochement industriel avec Netflix ; - Avancée du plan d'économies des coûts lancé début 2013, fondé sur un recul de 20 % de la distribution indirecte, sur l'externalisation de la hotline et sur la différenciation des services selon l'abonnement ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (13,45 % directement et 13,5 % par le FSI), ce qui affecte la valorisation boursière.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Opérateurs télécoms

Le marché européen des télécoms se consolide progressivement sous l'effet d'un recul de l'activité dans la plupart des pays du continent. Alors que les Etats-Unis ne comptent que trois opérateurs majeurs, la présence sur le marché européen d'un nombre élevé d'opérateurs pèse sur les marges des intervenants. La Commission Européenne est favorable à des mesures pour transformer le marché aujourd'hui morcelé en un marché unique concurrentiel. Pour cela elle souhaite en finir avec la multitude de règles disparates. Le prochain rachat de la filiale allemande du groupe néerlandais KPN, E-Plus, par le groupe espagnol Telefonica aura valeur de test. Si cette opération est bien validée par la Commission Européenne cela signifiera que seuls trois opérateurs mobiles peuvent exister en Allemagne, premier marché des télécommunications européen. FTB/ACT/