IPSEN : Mayroy place avec succès environ 7% du capital

20/03/2014 - 08:41 - Option Finance

(AOF) - Mayroy, actionnaire majoritaire d'Ipsen, avait annoncé hier sa volonté de céder 7% du capital du laboratoire pharmaceutique afin de racheter la participation minoritaire d'Opera Finance Europe dans son propre capital. La holding luxembourgeoise a confirmé ce matin le placement privé institutionnel de près de 5,9 millions d'actions Ipsen, soit approximativement 7% du capital, à un prix de 29,50 euros par titre. Opera Finance Europe est une société luxembourgeoise contrôlée par Véronique Beaufour et ses descendants qui détient aujourd'hui 16,15% du capital de Mayroy. Le rachat du solde de la participation d'Opera Finance Europe sera financé par l'attribution par Mayroy d'actions Ipsen représentant environ 4% du capital d'Ipsen. Ces actions seront bloquées sur un compte séquestre pendant une durée de 12 mois suivant la réalisation de l'opération. Ipsen a placé un ordre d'achat dans ce placement et acquerra lors du règlement-livraison 842 542 actions correspondant à 1% de son capital aux fins de l'annulation de ces titres. Cette opération porte le flottant d'Ipsen d'environ 30% à 40%, la participation de Mayroy s'établissant désormais à environ 57,6% du capital et 73,3% des droits de vote d'Ipsen. La participation indirecte de Beech Tree (l'actionnaire de contrôle de Mayroy) dans Ipsen est légèrement reluée. Mayroy a souscrit un engagement de conservation de ses autres actions Ipsen d'une durée de 12 mois.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Société familiale biopharmaceutique visant à devenir leader dans le traitement des maladies invalidantes et se développant dans les franchises de neurologie, endocrinologie et uro-oncologie ; - Activité équilibrée entre l'endocrinologie (25 % des ventes), la neurologie (19 %), l'uro-oncologie (26 %), trois secteurs plus margés que la médecine générale (26 %)et moins exposés à la concurrence des grands laboratoires ; - Forts investissements en R&D, supérieurs à 20 % du chiffre d'affaires, avec une avance technologique dans les peptines et les toxines (très peu d'acteurs dans ces domaines) ; - Poursuite de la rationalisation du portefeuille sur les franchises clés Somatuline (endocrinologie) et Dysport (neurologie) ; - Intérêt croissant pour le Tasquinimod (cancer de la prostate) en phase clinique III ; - Encore du potentiel de développement dans les pays émergents, avec un chiffre d'affaires encore très européen (41 % en Europe de l'Ouest et 26 % en Europe de l'Est), l'Amérique du nord ne pesant que 6 %, loin derrière le reste du monde (27 %).

Les points faibles de la valeur

- Perte de confiance des investisseurs depuis l'été 2010 après une série de déboires (incertitudes sur l'approbation du Taspoglutide, arrêt des études cliniques de phase II dans l'acromégalie et les tumeurs neuro-endocriennes, départ surprise de Jean-Luc Belingard, artisan du repositionnement d'Ipsen...) ; - Lourde restructuration dans le réseau commercial en France dont les effets ne seront pas positifs avant 2014 ; - Accidents industriels dans la fabrication de l'Increlex, produit par Lonza et distribué par Ipsen ; - Forte dépendance au Dysport (challenger du Botox), commercialisé aux Etat-Unis ; - Poursuite de la baisse des ventes en médecine de ville (Smecta, Forlax, Tanakan...) et pressions gouvernementales sur le prix des médicaments en Europe ; - Avertissement sur le chiffre d'affaires de la division " médecine de spécialité " (73 % des ventes 2012) ; - Appauvrissement du pipeline ces dernières années.

Comment suivre la valeur

- Statut de valeur de croissance et défensive remis en cause par les déceptions récentes sur le pipeline ; - Attente pour la fin 2013 des résultats des tests sur le Tasquinimod ; - Stratégie de la nouvelle direction opérationnelle depuis mars 2013 (arrivée d'un DGD auprès de Marc de Garidel) qui a réorganisé la société en deux divisions, l'une pour la médecine générale, l'autre pour la médecine de spécialité ; - Réorganisation des forces commerciales aux Etats-Unis avec pour objectif la rentabilité en 2014 ; - Accueil par la communauté médicale américaine de l'étude positive de l'effet de Somatuline sur les symptômes associés aux cancers neuro-endocrinaux ; - Atteinte de l'objectif 2013 d'une marge opérationnelle de 16 % du chiffre d'affaires ; - Spéculations sur des opérations de fusions-acquisitions pour dynamiser la croissance ; - Incertitudes sur la stratégie de la famille fondatrice Beaufour (68,3 % des actions et 81,5 % des droits de vote) : rachat des minoritaires ou élargissement du flottant ?

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Selon le cabinet spécialisé IMS Health, la reconfiguration du marché pharmaceutique mondial va se renforcer sur la période 2012-2016. Les deux tiers de la croissance proviendront désormais des pays émergents contre la moitié sur la période 2007-2011. L'autre moteur de croissance pour les acteurs est l'innovation et l'enregistrement de nouvelles molécules. Même si la taille du marché potentiel est plus limitée, ces nouveaux produits contribueront à hauteur de 115 à 125 milliards de dollars à un apport de chiffre d'affaires supplémentaire sur la période 2012-2016. Ils permettront de compenser les pertes de chiffre d'affaires (120 à 130 milliards de dollars) liées à la transformation des grands produits en génériques. FTB/ACT/