VILMORIN prend le contrôle du thaïlandais Seed Asia

20/03/2014 - 18:15 - Option Finance

(AOF) - Vilmorin & Cie a conclu la prise de contrôle intégral de la société Seed Asia, dont le siège est basé à Bangkok (Thaïlande). Le montant de la transaction n'a pas été communiqué. Spécialisée depuis plus de 20 ans dans la création, la production et la distribution de maïs tropical hybride, Seed Asia figure parmi les rares acteurs locaux indépendants pour cette espèce, a indiqué le semencier français. Représentant environ 8 % du marché thaïlandais, Seed Asia affiche en 2013 un chiffre d'affaires en croissance à 9 millions de dollars, dont 40% réalisés à l'international (Cambodge, Myanmar, Sri Lanka, etc.). Seed Asia dispose de deux entités opérationnelles, en Thaïlande et au Cambodge, ainsi que d'installations de recherche et de production. L'acquisition de Seed Asia s'inscrit dans la stratégie de Vilmorin & Cie visant à internationaliser ses activités en semences de maïs. Elle lui permet de s'implanter sur une nouvelle zone à fort potentiel, l'Asie du Sud-Est, qui représente près de 9 millions d'hectares de maïs. Vilmorin & Cie accède ainsi à des ressources génétiques propriétaires en maïs tropical de grande qualité, également adaptées à d'autres zones, parmi lesquelles l'Inde, le Brésil, le sud de la Chine et l'Afrique. Vilmorin & Cie bénéficiera complémentairement des accords de collaboration existants entre Seed Asia et des instituts de recherche ainsi que des universités, notamment aux Philippines, au Brésil et aux Etats-Unis. "Les équipes marketing et commerciales présentes sur place nous permettront par ailleurs de bénéficier d'une base de commercialisation pour l'Asie du Sud-Est immédiatement opérationnelle. Avec cette opération, nous franchissons ainsi un cap important dans notre stratégie mondiale en semences de maïs", a déclaré Emmanuel Rougier, Directeur Général Délégué de Vilmorin & Cie.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Quatrième semencier mondial, dans le maïs et le blé (55 % des ventes), et numéro deux dans les semences potagères (39 %), les semences pour jardin ne pesant plus que 9 % ; - Renforcement des positions hors d'Europe (54 % du chiffre d'affaires), soit 28 % aux Amériques, 9 % en Afrique-Moyen-Orient et 9 % en Asie-Océanie ; - Tendances sectorielles porteuses : accroissement démographique, changement des modes alimentaires, réduction des surfaces cultivées dans le monde, hausse des prix alimentaires ; - Positionnement stratégique opportun avec un renforcement sur les régions à forte croissance (grandes cultures en Chine, en Inde et en Afrique du sud, avec l'acquisition de Link Seed ; potagères aux Etats-Unis) ; - Partenariat stratégique avec l'allemand KWS Saat au sein de Genective, dans la recherche sur les OGM pour maïs ; - Acquisition de la totalité du capital de l'indien Bisco BioSciences, ce qui donnera au groupe plus de 10 % du marché indien des semences de maïs ; - Capacité à maintenir ses marges avec des investissements élevés en R&D, de 180 MEUR en 2012-2013, et 240 MEUR en intégrant les partenariats ; - Structure financière saine avec un gearing de 28 %.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité aux déclarations des concurrents Monsanto, Syngenta et KWS ; - Position de challenger face à l'américain Pioneer, leader du marché du maïs en Europe ; - Volatilité du marché du maïs aux Etats-Unis ; - Faible visibilité sur les arbitrages entre semences de fermes et semences commerciales et entre maïs/soja ; - Recul du résultat en 2012.

Comment suivre la valeur

- Activité saisonnière dont les résultats sont liés à l'évolution des surfaces cultivées et à celle des prix des matières premières agricoles ; - Ambition de devenir la référence mondiale en semences de blé, en se développant aux Etats-Unis, en Australie, en Amérique du sud et en Asie ; - Réalisation de l'objectif d'une croissance des revenus de plus de 8 % et d'une marge opérationnelle de 11 % à fin juin 2013 ; - Exercice à cheval clos le 30 juin dont les comptes seront publiés le 8 octobre ; - Valeur non opéable, détenue à 72,4 % par la coopérative Limagrain.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le secteur est soumis à de nombreux défis. Suite au scandale lié à l'introduction de viande de cheval dans des produits cuisinés étiquetés comme contenant du boeuf, les ventes de plats préparés s'effondrent sur les derniers mois. Cette affaire a impliqué aussi bien Findus que Picard ou Nestlé. A ce facteur négatif s'ajoutent des tensions entre industriels de l'agroalimentaire et distributeurs. Ces derniers réclament aux fabricants des baisses de prix ce qui pénalise les marges des industriels, qui sont confrontés aux prix élevés des matières premières (blé, lait, porc...). Selon l'ANIA (Association nationale des industries alimentaires) 5000 emplois du secteur sont menacés en 2013. FTB/ACT/