Pour Edmond de Rothschild AM, les autorités réussiront la transition du modèle chinois

25/03/2014 - 16:05 - Option Finance

(AOF / Funds) - Le changement de direction de la politique monétaire américaine en décembre 2013, bien qu'encore très modeste, a amplifié les doutes suscités par certains pays émergents, mais il ne les a pas provoqués, souligne Edmond de Rothschild AM dans ses Perspectives trimestrielles. La réduction de ses achats d'obligations (55 milliards de dollars à partir du mois d'avril) décidée par la Réserve fédérale n'aura qu'une incidence limitée sur la liquidité et la perspective de voir les taux à court terme remonter demeure, en pratique, toujours aussi lointaine (et conditionnelle), estime le gérant. Brésil, Turquie et Russie ont été victimes de la défiance des investisseurs et de leur retrait, mais les causes de cette défiance sont avant tout liées aux développements internes de ces pays ou à leurs erreurs de politique économique. Que ces dernières aient été mises en relief par la décision de la banque centrale américaine n'est qu'un aspect secondaire. Certains pays comme l'Indonésie et surtout l'Inde, qui ont ces derniers mois été actifs sur le plan de la politique monétaire, ont d'ailleurs bien mieux résisté en ce début d'année qu'ils ne l'avaient fait l'été dernier. Moins que pour tout autre, les inquiétudes sur la Chine n'ont aucun lien avec les décisions de la Fed, rappelle Edmond de Rothschild AM. Elles contribuent cependant aux interrogations sur les autres pays émergents, souvent fournisseurs de la deuxième économie mondiale. Les données statistiques chinoises montrent un ralentissement de l'activité qui traduit la volonté des autorités de freiner le crédit. Par ailleurs, la transition du modèle chinois (la diminution du poids du secteur public dans l'économie et la réforme du système bancaire) implique un coût pour la croissance. Dans le meilleur des cas, l'exercice est difficile, mais les autorités doivent prendre en compte l'endettement des collectivités locales et des circuits financiers parallèles très développés. Ces deux composantes rendent la réalisation du programme encore plus complexe et les enjeux pour les dirigeants chinois ont rarement été aussi importants, mais sous-estimer leur capacité et les moyens qu'ils ont à leur disposition a toujours été une erreur, insiste le gestionnaire d'actifs. AUT/MAF