Malgré les nouvelles intentions affichées, il est peu probable que la Banque Centrale franchisse le pas d'un Quantitative Easing

26/03/2014 - 18:22 - Sicavonline
Malgré les nouvelles intentions affichées, il est peu probable que la  Banque Centrale franchisse le pas d'un Quantitative Easing

Les pronostics de Jens Weidmann, le président de la très orthodoxe Bundesbank, quant à de prochaines mesures de quantitative easing initiées par la BCE ont eu de quoi surprendre. Ils laissent espérer que la banque centrale européenne marche enfin sur les brisées de la BoJ et de la FED en matière d'assouplissement quantitatif. Mais selon Thibault Prévay, le Directeur de la Gestion Taux chez Quilvest Gestion, de la parole aux actes la route sera longue.

Les récents propos de Jens Weidmann, membre du conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) et président de la Bundesbank, ont surpris les marchés. Pourtant fervent défenseur de l'orthodoxie monétaire, Jens Weidmann a déclaré qu'il s'attendait à ce que la BCE engage désormais des mesures d'assouplissement quantitatif, à l'image du « quantitative easing » mené par la Réserve Fédérale américaine ces dernières années. Pour Thibault Prébay, Directeur de la Gestion Taux chez Quilvest Gestion « jusqu'ici, la Banque Centrale est restée très consensuelle vis-à-vis des desiderata des dirigeants allemands, qui restaient très hostiles à toute forme d'expansionnisme monétaire non-conventionnel. Aujourd'hui, compte tenu du risque déflationniste sérieux auquel est exposée la zone euro, mais aussi du niveau très élevé de la monnaie unique, le discours est en train d'évoluer ». Toutefois, Thibault Prébay estime que le changement de ton des gouverneurs de la BCE a peu de chances de se transformer en actes. « Cela n'aura pas d'impact immédiat sur les marchés et sur l'économie réelle. Même si les marchés financiers restent attentifs aux annonces de la BCE, on s'aperçoit que les décisions de la Banque Centrale ont toujours été trop timides pour pouvoir produire un véritable déclic. Malgré les nouvelles intentions affichées, il est peu probable que la Banque Centrale franchisse immédiatement le pas d'un quantitative easing `à l'américaine'. Dans le meilleur des cas, la BCE va très probablement abaisser son taux directeur de 10 à 15 points de base ». Enfin, selon Thibault Prébay, « en zone euro, nous sommes dans une situation où les liquidités à faible coût sont volumineuses, mais trop peu redéployées dans l'économie. Cela contribue à expliquer les difficultés rencontrées par l'économie européenne dans son redémarrage. Le facteur devise joue aussi un rôle important. L'amplitude d'action de la BCE étant bien moindre que celle de la FED, la parité EUR/USD est essentiellement influencée par la politique monétaire américaine. Très peu par la politique monétaire européenne. Oscillant entre 1,36 et 1,39 dollars depuis le début de l'année, le niveau de la monnaie unique est handicapant. Il altère la compétitivité à l'international des entreprises européennes, un effet devise négatif qui pourrait se manifester dans les résultats du premier trimestre ».

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