VIVENDI refuse l'entrée de son siège à un huissier mandaté par Colette Neuville

02/04/2014 - 18:32 - Option Finance

(AOF) - Dans un bref communiqué, Vivendi annonce que dans le cadre du projet de cession de SFR, et à la demande de Colette Neuville, un huissier a voulu intervenir au siège du groupe mercredi pour avoir accès à des documents. Au vu du caractère " extravagant " de cette démarche, les avocats de Vivendi ont opposé un refus à cette intrusion " perturbatrice " et saisiront le juge des référés, a précisé le groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe intervenant dans les télécoms avec SFR et GVT (55 % du chiffre d'affaires), les médias avec Canal + (24 %), et l'édition musicale avec Universal ; - Fortes positions dans la téléphonie fixe et mobile avec SFR (deuxième français) et GVT (leader brésilien), dont les valorisations sont portées par la perspective de la scission du groupe en 2 entités ; - Arrivée bien perçue de Vincent Bolloré au capital pour insuffler un changement stratégique ; - Fin du long conflit avec Lagardère autour de Canal+, conclu par la reprise, fin 2013, des 20 % de Lagardère dans la chaîne cryptée, pour près de 1 MdEUR ; - Vers une réduction de la décote de holding après la scission du groupe en 2 unités, télécoms et médias, dès la mi-2014 ; - Forte réduction de l'endettement, attendu vers 6 MsEUR d'ici la fin de l'année, contre plus de 17 MdsEUR au 30 juin.

Les points faibles de la valeur

- Incertitudes sur le profil futur du groupe après les cessions de 2013 : 85 % de sa participation dans la filiale jeux Activision-Blizzard, pour un montant de 6,2 mdsEUR (elle reviendra à 12 % à terme), Maroc Télécom... ; le projet de scission du groupe, d'ici mi-2014, en deux entités cotées, l'une pour les télécoms (SFR), probablement pour le 1er juillet, l'autre pour les médias (actifs UMG, Canal+ et GVT qui possède une filiale de télévision au Brésil) ; - Critiques des investisseurs sur le manque de pouvoir réel du directoire.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité au risque politique, notamment pour les cessions d'actifs télécoms ou télévisuels, et les réclamations fiscales à Bercy ; - Evolution des opérations de scission, de la consultation des salariés et des Conseils de surveillance au vote par l'assemblée générale ; - Extension en Europe et en Asie du rebond du marché américain de la musique après 15 ans de recul de la valeur du marché mondial ; - Spéculations sur l'avenir de SFR qui, une fois coté le 1er juillet, pourrait être racheté par un tiers, fusionner avec Numéricable, signer un accord de partage de réseau avec Bouygues Telecom... ; - Interrogations sur l'utilisation du cash tiré des cessions -désendettement et/ou rachat d'actions et/ou rachat des minoritaires de Canal+ ?-, les spéculations sur un retour aux actionnaires d'une partie des profits de cessions portant jusqu'à 4 MdsEUR ; - Spéculations sur la promotion de Vincent Bolloré, de la vice-présidence à la présidence du Conseil de surveillance, une fois les opérations de scission réalisées ; - Capital éclaté, le premier actionnaire étant le Groupe Bolloré avec 5 %, mais peu susceptible d'être soumis à OPA, en raison de la présence, à hauteur de 3,52 %, du FSI.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Signe des difficultés de la presse papier par rapport au support numérique : l'acquisition du Washington Post par le patron et fondateur d'Amazon pour 250 millions de dollars. C'est un fleuron de la presse américaine qui passe dans le giron d'un des grands gagnants de l'Internet. En 2012 le Washington Post a enregistré de mauvaises performances avec un chiffre d'affaires en recul de 7% et des pertes de 54 millions de dollars. Si les revenus de son site web progressent, ils ne permettent pas de compenser les pertes de l'édition papier. L'intérêt de cette opération pour Amazon pourrait être de fournir des contenus exclusifs dans le cadre du programme "premium", Amazon Prime, ou pour le Kindle. Autre opération qui souligne l'essor du numérique : la cession de sa presse papier par Axel Springer. Le premier groupe de presse allemand parachève ainsi sa réorientation stratégique vers le numérique. FTB/ACT/