La SEC inflige une amende de 208 millions USD à DEUTSCHE BANK

22/12/2006 - 13:00 - Option Finance

(AOF) - La Deutsche Bank et la SEC sont tombés d'accord sur une amende, mettant ainsi un terme à l'enquête du procureur général de New York, Eliot Spitzer, sur les transactions litigieuses effectuées par la banque pour le compte de ses clients et de sa filiale de gestion d'actifs. La banque d'investissement paiera 102 millions de dollars de dommages et intérêts aux investisseurs lésés, elle s'acquittera d'une amende de 20 millions de dollars et accordera 86 millions de dollars de réduction de commissions supplémentaires aux investisseurs, dans les cinq prochaines années. Deutsche Bank était accusé d'avoir réalisé plus de transactions que nécessaire pour les investisseurs qui avaient recours à ses services, augmentant d'autant les coûts de transaction pour ces clients. Elle aurait également conclu certaines transactions après la clôture des marchés. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

MOTS CLES DE L'ARTICLE

SEC (Securities and Exchange Commission)

La Securities and Exchange Commission est l'organisme unique de régulation des marchés financiers aux Etats-Unis. Elle a un rôle de gendarme des marchés, tout comme l'AMF en France, en particulier en terme de transparence et de déontologie des pratiques de management.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Présente dans plus de 76 pays, Deutsche Bank est la première banque privée allemande et l'un des plus importants gestionnaires d'actifs au monde. Son marché principal est l'Europe, et notamment l'Allemagne. Ses activités s'articulent autour de la banque d'investissement et des activités de banque privée et de gestion d'actifs.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Deutsche Bank est engagée dans un vaste programme de restructuration qui lui permet de diminuer ses coûts opérationnels avec à la clé 6.400 suppressions d'emplois sur des effectifs totaux de 65.400 salariés. - Le titre présente un intérêt spéculatif, des rumeurs d'OPA faisant régulièrement état d'un rapprochement avec une autre grande banque internationale. - Le groupe a annoncé que le dividende au titre de l'exercice 2005 serait de 2,50 euros contre 1,70 euro en 2004. Parallèlement, un quatrième programme de rachat d'actions consécutif a été lancé, qui permettra de racheter jusqu'à 10 % du capital avant le 31 octobre 2006.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est fortement exposé aux Etats-Unis : plus d'un quart de son résultat avant impôts est en effet réalisé outre-Atlantique, ce qui le rend sensible à l'évolution de la devise américaine. - Le réseau de détail en Allemagne est peu rentable, car confronté à la concurrence des caisses d'épargne allemandes. - Alors que les banques étrangères sortent leurs griffes en Allemagne, le groupe a perdu du terrain auprès des entreprises. - Deutsche Bank, cherchant à échapper aux limites structurelles du marché allemand en rachetant Morgan Grenfell au Royaume-Uni, puis Bankers Trust aux Etats-Unis, réalise aujourd'hui 68 % de ses revenus à l'étranger, où il emploie 52 % de ses effectifs. Cela n'empêche pas une tension d'exister entre son ambition internationale et son identité allemande incontournable. - S'il est le numéro six mondial par son total de bilan, le leader bancaire allemand n'est que le 23ème en termes de capitalisation boursière et accuse un retard en terme de retour sur fonds propres.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Deutsche Bank est très exposée à la conjoncture économique allemande. Tout signe de reprise de l'économie de cette zone sera ainsi bénéfique au titre. - La valeur est également très sensible à l'évolution des Bourses mondiales, qui influe sur les activités de gestion d'actifs et de banque de financement et d'investissement du groupe. - Plus généralement, en tant que valeur financière, Deutsche Bank est sensible à l'évolution des taux d'intérêt. - Josef Ackermann, le président du directoire de Deutsche Bank, va devoir passer une deuxième fois sur le banc des accusés dans le cadre du procès Mannesmann. Un nouveau procès est prévu pour l'été 2006 au plus tôt. Le conseil de surveillance semble faire bloc derrière Josef Ackermann accusé, avec d'autres anciens membres du conseil de surveillance du conglomérat allemand, d'avoir versé, en 2000, des primes démesurées au management.