DANONE confirme ses objectifs

16/04/2014 - 08:30 - Option Finance

(AOF) - Danone a affiché une baisse de son chiffre d'affaires de 5,2% au titre de son premier trimestre d'exercice, à 5,061 milliards d'euros. Le géant agroalimentaire français met cependant en avant la croissance de 2,2% en organique. Il dit avoir pâti d'un effet négatif de change de 8,9%, émanant notamment du peso argentin, du rouble russe, de la roupie indonésienne et du réal brésilien. Les analystes attendaient une croissance organique de 2,1% et un chiffre d'affaires de 5,142 milliards, selon Danone. Les volumes du groupe ont reculé dans chacune de ses trois zones d'activité : Europe hors CEI (-0,4%), CEI et Amérique du Nord (-3,7%) et Asie-Pacifique, Amérique latine,Proche-Orient, Afrique (-2,9%). Dans cette dernière zone, le groupe rappelle l'effet négatif de l'affaire Fonterra, du nom de son fournisseur de composés laitiers en Nouvelle-Zélande qui avait émis cette été une alerte finalement infondée sur ces ingrédients pour produits infantiles. Par activité à l'échelle du groupe, le pôle des produits laitiers, premier métier de Danone, a tiré la croissance du chiffre d'affaires, les ventes à données comparables ayant progressé de 3,9% à 2,809 milliards d'euros. La nutrition infantile a, elle, cédé 7,7% à 1,029 milliard d'euros. L'activité eaux a bondit de 8,9% à 895 millions d'euros, et la nutrition médicale s'est appréciée de 5,2% à 328 millions. En termes de perspectives, Danone a confirmé ses perspectives. Le groupe table sur le retour d'une croissance "forte, durable et rentable à partir du second semestre" 2014. Il attend, pour l'ensemble de l'année, une croissance du chiffre d'affaires de 4,5 à 5,5% à données comparables, une marge opérationnelle stable à plus ou moins 20 points de base et un free cash flow d'environ 1,5 milliards d'euros hors éléments exceptionnels. Il formule ces objectifs en se basant sur l'hypothèse d'un " contexte de consommation comparable à 2013, et marqué par des tendances de consommation atones en Europe, une inflation embarquée significative du prix du lait, et une volatilité toujours forte des devises des pays émergents, qui se traduit par une inflation accrue dans ces pays ".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial de l'industrie alimentaire : premier dans les produits laitiers frais (55 % des ventes), les eaux embouteillées (18  %) et la nutrition médicale (6 %), deuxième mondial dans la nutrition infantile (21 %) ; - Stratégie de long terme visant à simplifier le portefeuille d'activités, à renforcer la visibilité des marques, dont 5 dépassent les 500 millions d'euros de chiffre d'affaires, et à s'implanter durablement dans les pays émergents ; - Bonnes performances en termes de ventes et de rentabilité dans les " MICRUB ", ou six pays prioritaires définis par le groupe - Mexique, Indonésie, Chine, Russie, Etats-Unis et Brésil ; - Dynamisme de la division eaux, grâce aux pays émergents (relance de la marque Mizone en Chine), et redressement fort en Russie (marques Unimilk) et en Amérique (yaourts grecs sous marques Oikos et Greek) ; - Renégociation de l'accord avec le japonais Yakult, détenu à 20 % : Danone ne montera pas dans le capital mais les deux groupes poursuivront leurs joint-ventures commerciales en Inde et au Vietnam ; - Après de longues difficultés à s'implanter en Chine, obtention de résultats concrets avec le groupe laitier Mengniu Diary, la participation de Danone passant à 9,9 % ; - Meilleure visibilité du pôle Eaux (marques Evian, Badoit...), après la prise de contrôle de Sirma qui fait du groupe le leader en Turquie, onzième marché mondial en volume, et après l'ouverture d'une usine " Solok " en Indonésie; - L'une des entreprises les mieux notées au monde en terme de " responsabilité sociétale des entreprises ".

Les points faibles de la valeur

- Encore une forte exposition à l'Europe de l'ouest (39 % des ventes) où le marasme de la consommation pèse sur la croissance et la rentabilité du groupe ; - Présence internationale insuffisamment diversifiée, les [-13]ó des ventes se concentrant sur 10 pays ; 11 % en Russie, 10 % en France, 8 % au Royaume-Uni, 7 % en Chine, 6 % en Indonésie, 5 % en Espagne, Mexique, Argentine et Etats-Unis, 4 % au Brésil ; - Hausse de 10 % du prix du lait en 2013 et attendue de 4 % en 2014, due à de mauvaises conditions météorologiques et à la crise de confiance sur la qualité des laits et yaourts en Asie ; - Sensibilité aux affaires sanitaires, celle affectant, à l'été 2013, le néo-zélandais Fonterra, premier exportateur mondial de produits laitiers et fournisseur important du groupe, ayant entraîné un avertissement sur résultat pour le groupe (fort repli des ventes dans les 8 pays asiatiques touchés) ; - Perte du statut de valeur défensive en raison du tassement de la rentabilité opérationnelle, pénalisée par la baisse des ventes en Europe et par les investissements dans les process industriels et les forces de vente dans les économies émergentes.

Comment suivre la valeur

- Poursuite du plan de restructuration lancé début 2013 sur 26 pays européens, visant à 200 MEUR d'économies et à la relance des ventes, grâce à des marques phares telles Actimel, Velouté, DanUp...; - Intégration des acquisitions 2013 : entrée dans la nutrition infantile bio avec Happy Family aux Etats-Unis, achat de l'américain YoCrunch, leader des yaourts avec garniture croustillante, et montée, à hauteur de 67 %, dans le capital de Centrale laitière, numéro un du lait et des yaourts au Maroc ; - Poursuite de l'expansion en Afrique, avec l'achat de Fan Milk (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Nigeria, Togo) qui fait suite à celui de la Centrale laitière au Maroc ; - Vers une cession, partielle ou totale, de la division nutrition médicale, très rentable mais non intégrable dans le modèle économique du groupe ; - Réalisation des objectifs 2014 d'une croissance des ventes entre 4,5 et 5,5 % et d'un maintien de la marge opérationnelle ; - Société théoriquement opéable, sans actionnaire de référence, mais blocage par le biais de mesures dissuasives (droits de vote doubles, vote limité aux AG, autorisation financière en période d'offre publique...).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le secteur est soumis à de nombreux défis. Suite au scandale lié à l'introduction de viande de cheval dans des produits cuisinés étiquetés comme contenant du boeuf, les ventes de plats préparés s'effondrent sur les derniers mois. Cette affaire a impliqué aussi bien Findus que Picard ou Nestlé. A ce facteur négatif s'ajoutent des tensions entre industriels de l'agroalimentaire et distributeurs. Ces derniers réclament aux fabricants des baisses de prix ce qui pénalise les marges des industriels, qui sont confrontés aux prix élevés des matières premières (blé, lait, porc...). Selon l'ANIA (Association nationale des industries alimentaires) 5000 emplois du secteur sont menacés en 2013. FTB/ACT/