ORANGE : résultat en baisse, la marge se stabilise au premier trimestre

29/04/2014 - 08:23 - Option Finance

(AOF) - Orange a publié ce mardi avant l'ouverture de la Bourse de Paris des résultats en repli au titre de son premier trimestre 2014. L'opérateur historique français de télécommunication affiche ainsi une baisse de 3,4% de son Ebitda retraité d'un certain nombre de charges exceptionnelles à 3,017 milliards d'euros. Son chiffre d'affaires de la période a, pour sa part, abandonné 4,6% à 9,804 milliards d'euros, et cédé 3,8% à données comparables. La marge d'Ebitada a ainsi progressé de 40 points de base à 30,8% du chiffre d'affaires en données historiques. Elle est restée stable à données comparables. Le groupe s'est félicité de ces chiffres, saluant notamment une forte dynamique commerciale en France sur le segment de la téléphonie mobile et de la fibre optique qui ont permis de ralentir la baisse du chiffre d'affaires et de conserver les marges. L'activité et les gains d'abonnés étaient aussi soutenus en Espagne, en Pologne, en Afrique et au Moyen-Orient sur les trois premier mois de l'année. " Les efforts continus sur notre structure de coûts nous permettent de stabiliser dès le premier trimestre notre taux de marge et de confirmer nos objectifs annuels pour 2014 " a déclaré Stéphane Richard, PDG d'Orange. Le groupe table ainsi toujours sur un Ebitda retraité compris entre 12 et 12,5 milliards d'euros sur l'ensemble de l'exercice 2014, ainsi que sur un ratio retraité de dette nette rapportée à l'Ebitda proche de 2. " Dans ce cadre, le Groupe poursuit une politique d'acquisition sélective en se concentrant sur les marchés sur lesquels il est déjà présent ", ajoute le groupe qui a reçu le 9 avril dernier 1,05 milliard d'euros d'Altice pour la vente de sa filiale en République dominicaine. Sous réserve de l'approbation par l'assemblée générale, Orange entend verser un dividende annuel de 0,60 euro par action au titre de l'exercice 2014 en cours, dont 0,20 euro sera versé en décembre 2014.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Troisième opérateur mobile sous la marque Orange et premier fournisseur d'accès Internet ADSL en Europe ; - L'un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales, sous la marque Orange Business Services ; - Relais de croissance avec le développement rapide dans les pays émergents et le succès des smartphones (gros consommateurs d'Internet mobile) ; - Capacité à accroître la base clients dans les trois pays clés du groupe -France, Espagne et Pologne- et à maintenir son avance technologique dans la fibre et le 4 G ; - Redéploiement géographique dans les pays émergents permettant de compenser un marché ultra concurrentiel en Europe.

Les points faibles de la valeur

- Cadre réglementaire défavorable, marqué par une pression accrue des instances régulatrices, voire politiques et intervention de l'Etat dans la stratégie du groupe, par exemple en bloquant la vente de DailyMotion ; - L'un des opérateurs historiques européens le plus " challengé " sur son marché domestique avec l'arrivée de Free Mobile sur le subventionné en 2013 ainsi que l'agressivité de SFR, d'où une forte perte et un recul persistant du chiffre d'affaires dans le mobile ; - Sorties de trésorerie significatives pour financer les licences 4G ; - Difficulté à stabiliser le chiffre d'affaires de la téléphonie fixe en France et celui des services aux entreprises ; - Rejet, en juillet 2013, par la justice, d'une contestation fiscale qui entraînerait pour le groupe une hausse de 2,1 MdsEUR de sa dette nette, d'où un risque de dégradation de la note de cette dernière par Moody's ; -Environnement très concurrentiel dans le mobile pour la filiale polonaise TPSA (8 % du chiffre d'affaires) ; - Doutes des investisseurs en la capacité du groupe à réaliser le plan " Conquêtes 2015 ". −

Comment suivre la valeur

- Valeur de rendement dans un secteur boursier considéré comme structurellement déflationniste par les analystes ; - Réalisation des objectifs du plan " Conquêtes 2015 " : 300 millions de clients d'ici à 2015, doublement du chiffre d'affaires issu des pays émergents avec un objectif de 5 à 7 milliards d'euros d'acquisitions d'ici 3 ans ; - Rationalisation du portefeuille d'actifs avec des désengagements au Portugal, en République dominicaine (entrée de cash attendue à 700 MEUR au moins en 2014) et rumeurs de cessions d'actifs dans le segment " entreprises " et en Afrique ; - Rumeurs d'introduction en Bourse de la joint-venture EE au Royaume-Uni qui faciliterait les 'acquisitions, notamment en Espagne où le groupe serait intéressé par Yoigo et Jazztel ; - Spéculations, en France, sur un partage de réseau avec Free ou sur un rachat de Virgin ainsi que sur un rapprochement industriel avec Netflix ; - Avancée du plan d'économies des coûts lancé début 2013, fondé sur un recul de 20 % de la distribution indirecte, sur l'externalisation de la hotline et sur la différenciation des services selon l'abonnement ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (13,45 % directement et 13,5 % par le FSI), ce qui affecte la valorisation boursière.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Opérateurs télécoms

Le marché européen des télécoms se consolide progressivement sous l'effet d'un recul de l'activité dans la plupart des pays du continent. Alors que les Etats-Unis ne comptent que trois opérateurs majeurs, la présence sur le marché européen d'un nombre élevé d'opérateurs pèse sur les marges des intervenants. La Commission Européenne est favorable à des mesures pour transformer le marché aujourd'hui morcelé en un marché unique concurrentiel. Pour cela elle souhaite en finir avec la multitude de règles disparates. Le prochain rachat de la filiale allemande du groupe néerlandais KPN, E-Plus, par le groupe espagnol Telefonica aura valeur de test. Si cette opération est bien validée par la Commission Européenne cela signifiera que seuls trois opérateurs mobiles peuvent exister en Allemagne, premier marché des télécommunications européen. FTB/ACT/