ERAMET : résultats en baisse et perspectives prudentes au premier trimestre

29/04/2014 - 09:08 - Option Finance

(AOF) - Eramet a publié un chiffre d'affaires en repli de 10,4% au titre de son premier trimestre 2014, à 714 millions d'euros en raison du recul de l'activité de toutes ses divisions. Le groupe minier invoque notamment des arrêts de maintenance programmés dans son segment Eramet Manganèse. En termes de perspectives, Eramet table sur une progression de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre, par rapport au premier. Mais il s'attend en revanche à ce que son résultat opérationnel courant du premier trimestre soit du même ordre que celui du deuxième semestre 2013. " Les programmes d'amélioration de la productivité et de réduction des coûts à tous les niveaux du Groupe se poursuivront durant l'année 2014 ", conclut le groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Fortes positions mondiales dans ses trois activités : manganèse (par le biais de sa filiale Comilog, mines au Gabon et usines en France et Norvège, 45 % du chiffre d'affaires), nickel (mines en Nouvelle Calédonie et Indonésie, 26 % des ventes) et alliages et aciers spéciaux à hautes performances (29 %) ; - Répartition géographique équilibrée des ventes entre l'Europe pour 46 %, l'Asie pour 29 % et l'Amérique du Nord pour 20 %, l'acier (carbone et inox) représentant le premier débouché du groupe, pour 55 % du chiffre d'affaires, devant le secteur spatial-aéronautique (14 %) ; - Diversification depuis 2001 dans le titane et le zircon par une joint-venture avec Mineral Deposits (projet au Sénégal) et dans un projet de terres rares - lithium, niobium...- au Gabon ; - Fin du conflit judiciaire entre Romain Zaleski (12,8 % du capital d'Eramet au nom de la société Carlo Tassara) et la famille Duval (37,06 %); - Marge de manoeuvre financière pour d'éventuelles acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- Absence de taille critique face aux géants miniers ; - Nouvelle concurrence en Nouvelle Calédonie : ouverture de deux sites de production de nickel, l'un exploité par le Suisse Xstrata, l'autre par le Brésilien Vale ; - Sensibilité au climat social en Nouvelle Calédonie et au risque géopolitique au Gabon, entraînant une prime de risque élevée en Bourse ; - Dégradation de la rentabilité de la branche nickel en raison de la baisse des prix de vente, affectés par les excédents de production en provenance de l'Indonésie et des Philippines, et du recul de la demande chinoise ; - Cyclicité des trois activités et volatilité des résultats (principaux clients en sidérurgie) ; - Risque d'une perte nette à la fin 2013 et dégradation des ratios de crédit ; - Titre près de ses plus bas depuis dix ans.

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation à l'évolution des cours du nickel et du manganèse ; - Eventualité d'une entrée de l'état gabonais au capital d'Eramet ; - Evolution des projets dans le nickel : gisements de Weda Bay en Indonésie et de Prony et Creek Pernod en Nouvelle-Calédonie, centrale électrique de Doniambo ; - Atteinte des objectifs 2015 d'une marge opérationnelle courante de 10 % ; - Valeur non opéable, Areva ayant revendu au Fonds stratégique d'investissement sa participation de 25,68 %, la famille Duval détenant par ailleurs 37,06 % du capital.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Procurant des marges intéressantes, la production de minerai de fer séduit les grands acteurs. BHP Billiton a annoncé une treizième année de production record avec 187 millions de tonnes sorties de ses mines, un chiffre qui a bondi de 17%. Du fait de dizaines de millions de tonnes supplémentaires produites, le marché du minerai de fer pourrait devenir excédentaire dès 2013. En effet, la Chine, qui représente le premier importateur en consommant 60% de la production mondiale, affronte un ralentissement de sa croissance. En juin dernier, ses importations de minerai étaient au plus bas depuis quatre mois. Pourtant le brésilien Vale assure qu'il ne constate aucun signe d'affaiblissement de la demande chinoise. Pour preuve : Vale, Rio Tinto et BHP, qui fournissent à eux trois 70% de la production mondiale, comptent poursuivre leurs investissements dans le secteur. FTB/ACT/