AB SCIENCE : nette hausse des charges opérationnelles en 2013

29/04/2014 - 14:39 - Option Finance

(AOF) - AB Science a publié hier soir ses résultats 2013 et son chiffre d'affaires au premier trimestre 2014. La perte nette de la société de biotechnologie s'est élevée au 31 décembre 2013 à 14,611 millions d'euros, contre 10,985 millions un an plus tôt. La perte opérationnelle s'est également creusée, passant de 10,613 à 13,772 millions. Le groupe a été pénalisé par le bond de 31,4% des charges opérationnelles lié à l'augmentation des frais R&D. Les produits d'exploitation (le chiffre d'affaires), exclusivement constitués du chiffre d'affaires lié à l'exploitation d'un médicament en médecine vétérinaire, se sont élevés à 1,933 million, en hausse de 44,2%. Autre bonne nouvelle : AB Science a annoncé l'invalidation par le conseil d'État du redressement fiscal subi en 2013. Cette décision se traduit d'une part par l'annulation des provisions constituées par la société à cet égard (678 000 euros) et, d'autre part, lui donne droit à un remboursement de 217 000 euros au titre de 2012 ainsi qu'à la levée de la caution bancaire (554 000 euros) qui s'y rattache. Au premier trimestre 2014, le chiffre d'affaires s'est élevé à 503 000 euros, en baisse de 12%. Il provient de l'exploitation commerciale du masitinib en médecine vétérinaire en Europe et aux Etats-Unis. Sa baisse s'explique par l'excédent de chiffre d'affaires observé au premier trimestre 2013 du fait de la constitution de stocks par de nouveaux distributeurs du masitinib. De ce fait, les 2 trimestres ne sont pas comparables. Le total de la trésorerie et des actifs financiers courants s'élève à 28,901 millions d'euros au 31 mars 2014, contre 31,445 millions au 31 décembre 2013.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Société biopharmaceutique intégrée développant des thérapies ciblées sur le cancer, les maladies inflammatoires et les maladies du système nerveux central ; - Stratégie créatrice de valeur permettant de conserver l'intégralité des revenus d'exploitation ; - Positionnement de niche sur les inhibiteurs de protéines kinases ou IPK, une nouvelle classe de molécules thérapeutiques qui modifient les voies de signalisation intracellulaire ; - Création, à l'été 2013, d'un consortium de recherche sur l'utilisation du masitinib dans Alzheimer, avec l'Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique), et l'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), dont le financement, octroyé par la BPI couvrira la première " phase III " ; - Culture entrepreneuriale et actionnariat stable ; - Trésorerie suffisante pour couvrir 3 ans de financement.

Les points faibles de la valeur

- Profil de risque élevé en raison d'une stratégie de croissance dépendant d'une molécule phare : le masitinib, pour le traitement du cancer du pancréas ; - Risque réglementaire lié au critère binaire des essais cliniques et taux d'échec élevé pour le traitement du cancer du pancréas (70 % de la valorisation) ; - Pas de chiffre d'affaires et de cash flow opérationnel attendus avant 2017 ; - Forte volatilité du cours ; - Faible flottant ; - Pas de dividende.

Comment suivre la valeur

- Les sociétés de biotechnologie sont des sociétés jeunes qui ne dégagent pas encore de bénéfices tandis que la commercialisation ne démarre qu'après plusieurs années de développement. D'où un risque et une volatilité boursière très élevés ; - Cours boursier corrélé aux annonces sur le masitinib, " blockbuster " dont le succès génèrerait 1 milliard de revenus d'ici 2019 ; - Publication fin octobre 2013 des résultats pour l'étude de phase III évaluant l'effet du candidat médicament phare, le masitinib, en association avec Gemzar (traitement de référence du groupe américain Eli Lilly) sur la survie globale chez les patients atteints de cancer du pancréas ; - Décision avant fin 2013 des autorités européennes sur les IPK contre le cancer gastro-intestinal et le cancer du pancréas, les analystes tablant sur une autorisation immédiate pour le premier ; - Société contrôlée par les dirigeants-fondateurs à hauteur de 53,5 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Selon le cabinet spécialisé IMS Health, la reconfiguration du marché pharmaceutique mondial va se renforcer sur la période 2012-2016. Les deux tiers de la croissance proviendront désormais des pays émergents contre la moitié sur la période 2007-2011. L'autre moteur de croissance pour les acteurs est l'innovation et l'enregistrement de nouvelles molécules. Même si la taille du marché potentiel est plus limitée, ces nouveaux produits contribueront à hauteur de 115 à 125 milliards de dollars à un apport de chiffre d'affaires supplémentaire sur la période 2012-2016. Ils permettront de compenser les pertes de chiffre d'affaires (120 à 130 milliards de dollars) liées à la transformation des grands produits en génériques. FTB/ACT/