CARREFOUR s'offre Dia France pour 600 millions d'euros

23/06/2014 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - Carrefour a annoncé dans un communiqué avoir signé une promesse d'achat pour la reprise des 600 magasins Dia, numéro 3 du hard-discount en France, sur la base d'une valeur d'entreprise de 600 millions d'euros. Avec plus de 800 magasins totalisant près de 550 000 mètres a ce jour, DIA France a enregistré en 2013 un chiffre d'affaires sous enseignes de 2,3 milliards d'euros. Soucieux de relancer son expansion, Carrefour souligne, dans ce même communiqué, que cette opération contribuerait à la croissance de son réseau multiformat sur le marché domestique. Cette transaction permettrait, en outre, selon le géant de la distribution de mieux répondre aux besoins de ses clients en leur offrant des services plus adaptés. Le groupe précise que "la réalisation de la transaction est subordonnée à la signature d'accords finaux suite à la consultation des instances représentatives du personnel de Dia France et à l'approbation des autorités de la concurrence compétentes".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Premier distributeur européen et deuxième mondial avec quatre grands marchés, France pour 48 % des ventes, le reste de l'Europe pour 26 %, l'Amérique latine pour 18 %, puis l'Asie ; - Retour positif depuis 2012 à la stratégie historique de prix bas toute l'année sous l'impulsion de Georges Plassat à la présidence et Noël Prioux en charge des activités France ; - En 2013, reconquête des parts de marché en France (20,3 %), après 10 ans de recul face à Leclerc ; - 3 grands axes stratégiques : décentralisation (redonner du pouvoir au directeur de magasin) et différenciation (disparition possible du nom Carrefour des magasins de proximité), puis focalisation des investissements sur un nombre plus limité de pays, enfin, valorisation de l'immobilier en exploitant les réserves foncières ; - Lancement d'une stratégie immobilière après le rachat à Klépierre des 127 galeries marchandes jouxtant les hypermarchés Carrefour en France, Espagne et Italie : création d'une société dédiée, Carmila, relance des investissements, en rénovation et en extension pour les galeries commerciales en Europe et en expansion au Brésil, et mise en place de revenus locatifs récurrents ; - Forte diminution de l'endettement en 2013.

Les points faibles de la valeur

- Des parts de marché en France encore inférieures au passé ; - Sensibilité aux monnaies brésilienne et argentine ; - Difficultés à tenir les marges en Italie et en Chine où la consommation s'est repliée ; - Conditions de marché défavorables à l'introduction de l'enseigne brésilienne Atacadao et manque de visibilité sur une alliance stratégique avec la Chine ; - Absence de stratégie Internet ; - Relative cherté de la valeur par rapport à ses pairs britanniques ou américains.

Comment suivre la valeur

- Baisse du pouvoir d'achat des consommateurs dans les pays européens où Carrefour est présent (Belgique, Espagne, France et Italie) et ralentissement de la croissance des pays émergents ; - Sensibilité aux parités euro/monnaies d'Amérique latine et d'Asie ; - Spéculations sur la relance en Chine et à Taïwan, éventuellement par une introduction en Bourse ou un partenariat ; - Poursuite du redressement des enseignes françaises ; - Impact positif des activités immobilières à partir de 2015 ; - Renforcement de l'actionnariat du groupe avec l'entrée de la famille Moulin, propriétaire des Galeries Lafayette, à hauteur de 6,1 % du capital, aux côtés des actionnaires de concert Groupe Arnault et du fonds Colony (14,48% du capital et 19,98% des droits de vote à eux deux).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

Même si l'année 2014 est jugée comme étant difficile, les trois distributeurs indépendants attendent une croissance de leur activité cette année. Leclerc table ainsi sur une progression de 3,5% à 4% de son chiffre d'affaires, Intermarché entre 3 à 3,5 % et Système U de 2,5%. Pour résister les acteurs du hard-discount ont deux solutions. Ils peuvent proposer une offre minimale mais imbattable sur les prix, et revenir ainsi aux fondamentaux du hard-discount. Aldi a opté pour cette stratégie. Ils peuvent également se rapprocher des magasins de proximité, comme Lidl, qui a choisi de renoncer au hard discount. Cette stratégie est néanmoins risquée car la concurrence est très vive dans le " soft discount ". FTB/ACT/