EUROTUNNEL : l'autorité de la concurrence britannique interdit à ses bateaux de desservir Douvres

27/06/2014 - 09:02 - Option Finance

(AOF) - L'autorité britannique de la concurrence (CMA) a confirmé sa décision d'interdire à la filiale d'Eurotunnel, MyferryLink (ex SeaFrance) de desservir Douvres, et ce pour une durée de 10 ans. La CMA justifie sa décision par le fait qu'en ajoutant des services de ferries à l'activité existante du tunnel sous la Manche, Eurotunnel porterait sa part de marché à plus de la moitié et que les prix augmenteraient. Eurotunnel a jugé "aberrante" cette décision, confirmant sa volonté de faire appel. Dans un communiqué, le Groupe Eurotunnel a rappelé avoir demandé à la CMA, en juin 2013, de rechercher une convergence de vues avec sa contrepartie française sous l'égide de la Commission Européenne. Une éventualité écartée d'un revers de main par la CMA à l'époque. En outre, Eurotunnel estime qu'en retirant un concurrent du marché, la CMA organise un duopole de fait sur le secteur maritime, qui devrait se traduire par une augmentation des tarifs pour le consommateur, une baisse de recettes pour les ports de Calais et Douvres, sans parler du drame social pour les 600 salariés de MyFerryLink. " La décision de la CMA est un déni de réalité. Elle pénalise le consommateur et prive 600 personnes de travail sans réelle justification. ", a déclaré le PDG d'Eurotunnel Jacques Gounon qui s'est également étonné de la durée de l'interdiction qui va priver 600 salariés de travail " sans réelles justifications ".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Transporteur ferroviaire exploiteur de la ligne transmanche en concession jusqu'en 2086 (70 % du chiffre d'affaires), diversifié dans le fret ferroviaire (22 %) au sein de la division Europorte, 3ème britannique, et le transport maritime avec MyFerryLink ; - Investissements en infrastructures déjà réalisés, tout nouveau passage dans le tunnel générant un chiffre d'affaires additionnel pour un coût marginal mineur ; - Bonne visibilité du chiffre d'affaires ; - Redressement d'Europorte en 2013 ; - Ouverture du tunnel, à partir de 2016, à l'allemand Deutsche Bann, pour des liaisons Londres-Francfort ou Londres-Amsterdam, soit 3 à 4 millions de passagers en plus par an, contre 10 millions aujourd'hui et démarrage, en 2015, de la ligne Marseille/Londres ; - Avantage concurrentiel sur les ferries créé par les nouvelles contraintes environnementales applicables à partir de 2015 ; - Fin des litiges judiciaires ; - L'un des rares transporteurs cotés protégés contre la remontée des prix du pétrole ; - Hausse régulière du dividende.

Les points faibles de la valeur

- Activité soumise aux aléas des décisions réglementaires britanniques ou européennes ; - Concurrence des compagnies aériennes entre Paris et Londres ; - Incertitudes sur le business model du groupe à la suite de la mise en demeure par la Commission européenne d'abaisser les tarifs et de raccourcir les conventions qui allouent pour 65 ans les capacités de transport par le tunnel à certaines entreprises ferroviaires ; - Obligation faite par les autorités anglaises d'arrêter le transport maritime par MyFerryLink et interdiction à Eurotunnel de vendre les trois ferries ; - Dette financière sous contrôle mais encore significative.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité à la conjoncture économique, notamment en France, Royaume-Uni et Belgique, et aux flux touristiques entre ces pays ; - Sensibilité à la parité euro-livre sterling ; - Catalyseurs boursiers : nouvelles destinations d'Eurostar, investissements dans les tunnels alpins à l'étude et appels contre les décisions des Commissions européenne et anglaise ; - Réalisation de l'objectif d'un résultat opérationnel de 460 M en 2014 et de plus de 500 M en 2015 ; - Tour de table désormais mieux équilibré avec plusieurs institutionnels dont GSIP (20% du capital) et Goldman Sachs (17%).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Neuf géants européens de l'énergie (Enel, Eni, E.ON, Gas Natural, GasTerra, GDF Suez, Iberdrola, RWE et Vattenfall) ont proposé une série de réformes dans le cadre de la mise en place d'un plan d'urgence. En jeu : la diminution de la consommation d'énergie, du fait de la concurrence des énergies renouvelables, et la baisse des prix. Les groupes proposent, entre autre, de freiner le développement des énergies vertes lourdement subventionnées. Ils suggèrent également de relancer le marché européen du carbone et de réserver les subventions aux technologies ayant réellement besoin d'un soutien de lancement, comme l'hydrolien ou l'éolien en mer. FTB/ACT/