BNP PARIBAS en tête du CAC 40 après l'accord aux Etats-Unis

01/07/2014 - 09:20 - Option Finance

(AOF) - BNP Paribas (+3,2% à 51,15 euros) a pris à la tête du CAC 40 lors des premières minutes de cotation. La banque est parvenue à un règlement global de l'enquête portant sur certaines transactions en dollars concernant des pays soumis aux sanctions des Etats-Unis, dont les grandes lignes sont conformes aux derniers articles de presse. Surtout, l'impact des pénalités financières sur sa solvabilité et son dividende sont plus faible que prévu par le marché. Elle estime ainsi que son ratio de fonds propres durs selon " Bâle 3 plein " devrait rester de l'ordre de 10% au 30 juin 2014, en ligne avec les objectifs annoncés dans le plan de développement 2014-2016. Il s'élevait à 10% au premier trimestre. Cette estimation tient compte notamment d'un résultat net hors éléments exceptionnels solide au deuxième trimestre et de l'intention de la banque d'ajuster le niveau de dividende pour 2014 au niveau de celui de 2013, soit 1,50 euro par action. Il s'agit d'une bonne surprise car certains analystes envisageaient la suppression de ce dividende. Sans les pénalités américaines, le dividende aurait été de l'ordre de 2 euros par action, a précisé ce matin le management. BNP Paribas a aussi confirmé les objectifs de son plan de développement 2014-2016, annoncé en mars 2014." En particulier, les États-Unis demeurent un marché stratégique pour le Groupe et nous comptons continuer à y développer nos activités de banque de détail, d'investment solutions et de banque de financement et d'investissement (BFI) au cours des années à venir. " a déclaré Jean-Laurent Bonnafé, Administrateur Directeur général de BNP Paribas. Le plan prévoit que cette région contribue au produit net bancaire à hauteur de 12% en 2016, contre 10% en 2013. Concernant l'accord avec les autorités américaines, BNP Paribas SA a reconnu sa responsabilité pour avoir enfreint certaines lois et réglementations des Etats-Unis relatives à des sanctions économiques à l'encontre de certains pays et aux enregistrements des opérations liées. Dans ce cadre, elle a accepté de payer un total de 8,97 milliards de dollars (6,6 milliards d'euros). Compte tenu des sommes déjà provisionnées (1,1 milliard de dollars) ce montant donnera lieu à la comptabilisation d'une charge exceptionnelle de 5,8 milliards d'euros dans les comptes du deuxième trimestre 2014. Elle a par ailleurs accepté une suspension temporaire, pour une durée d'un an à compter du 1er janvier 2015, de certaines opérations directes de compensation en dollars, portant principalement sur le périmètre de l'activité de financement du négoce international de matières premières, pour la partie pétrole et gaz, dans certaines implantations. BNP Paribas conservera cependant ses licences dans le cadre de ses accords avec les autorités américaines, et n'anticipe " aucune incidence sur sa capacité opérationnelle ou commerciale à répondre aux besoins de la quasi-totalité de ses clients ". En 2015, les activités du périmètre concerné seront compensées en dollars via une banque tierce et non par l'intermédiaire de la succursale de BNP Paribas à New York. " Toutes les mesures nécessaires sont prises pour assurer une transition sans difficulté et éviter tout impact significatif pour les clients concernés ", a souligné BNP Paribas. La banque a de plus rappelé qu'une partie de l'activité de compensation en dollars du groupe est déjà réalisée via des banques tierces.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Première banque de dépôt en Europe continentale avec 4 marchés domestiques (Belgique, France, Italie et Luxembourg). Leader mondial en assurance des emprunteurs, septième asset manager européen, sixième banque privée mondiale, leader des prêts syndiqués pour la zone Europe,Moyen-Orient et Afrique, leader mondial dans l'aéronautique... ; - Parmi les groupes bancaires de taille mondiale les plus résistants à la crise ; - Diversification équilibrée des revenus entre banque de détail pour 63 % (les [-13]ó du bénéfice d'exploitation), banque d'investissement (21 % des revenus et du résultat) et gestion d'actifs (16 % et 11 %) ; - Renforcement du plan d'économies " Simple & Efficient " qui vise 2,8 Mds de réduction des coûts entre 2013 et 2015 ; - ROE (rendement des fonds propres) parmi les plus élevés au monde ; - Mise en conformité des capitaux propres prudentiels avec les règles bientôt exigées des banques européennes, avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 10,3 % en 2013, supérieur aux 9 % requis par Bâle III, et un ratio de levier de 3,7 %, supérieur aux 3 % exigés.

Les points faibles de la valeur

- Volatilité du titre, comme toutes les valeurs financières, aux soubresauts des crises en zone euro ; - Présence encore faible dans les pays émergents ; - Rentabilité encore en retard par rapport aux niveaux d'avant crise et affectée en 2013 par des amendes aux Etats-Unis ; - Montée des coûts de transformation de la banque dans le cadre du plan d'efficacité et de transformation ; - Faiblesse persistante de la France et l'Italie, deux grands marchés pour la banque ; - Risque élevé d'une amende record aux Etats-Unis ; - Dividende au titre de 2013 inférieur aux attentes ; - Risque de baisse du cours en cas de cession de sa participation par l'Etat belge ; - Plan stratégique 2014-2016 jugé peu innovant par les investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales - Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Exécution du " Plan de développement 2014-2016 " : - ROE (retour sur fonds propres) de 10 % au moins, - croissance des bénéfices par action de 10 % par an, - économies en année pleine de 2,8 Mds , - en banque de détail, croissance en Allemagne et Turquie, redimensionnement du réseau d'agences et montée de la banque privée, en financements et investissements, développement en Asie-Pacifique et Amérique du nord ; - Valeur considérée par les gérants et analystes comme " best in class " de son secteur ; - Capital éclaté mais pratiquement non opéable en raison de la présence d'actionnaires publics, notamment l'Etat belge premier actionnaire (10,3 %), devant les salariés (6,2 %), Axa (2,9 %) et le grand duché de Luxembourg (1 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

S&P relativise la solidité financière des banques françaises. Si elle est supérieure à celle des banques d'Europe du Sud, elle demeure derrière celles des pays d'Europe du Nord. Toutes les banques sont engagées dans la bataille digitale, à travers leurs banques en ligne, pour tirer la croissance dans les années à venir. La majorité des banques françaises mise également sur les marchés émergents. La Société Générale veut poursuivre son développement en Europe de l'Est et en Afrique. BNP Paribas va accélérer son expansion en Asie-Pacifique, en particulier en Chine, mais aussi en Turquie et en Europe centrale. Quant au groupe BPCE, il souhaite se développer en Afrique subsaharienne. En revanche le Crédit Agricole, va poursuivre son recentrage sur sa banque de proximité en France suite à ses mésaventures en Grèce. FTB/ACT/