LAFARGE : Blackstone et Cinven lorgnent des actifs

02/07/2014 - 09:04 - Option Finance

(AOF) - Les fonds Blackstone, Cinven et un fonds de pension canadien étudient l'éventualité d'une offre conjointe sur environ 5 milliards d'euros d'actifs que Lafarge et Holcim sont prêts à céder pour obtenir le feu vert à leur projet de fusion, a révélé le Financial Times. Début juin, la presse évoquait également l'intérêt de CVC Capital Partners et KKR pour les actifs que les deux géants du ciment sont obligés de céder. Lafarge et Holcim devraient dévoiler dans les semaines à venir cette liste, recensant des cimenteries et sites de production d'agrégats pour le secteur du BTP. Ces cessions, représentant à 10 à 15% de l'Ebitda combiné selon les chiffres avancés début avril, ont pour but de faciliter l'approbation du rapprochement entre Lafarge et Holcim auprès des autorités de la concurrence. Deux tiers d'entre elles concerneront des sites en Europe. Le choix de fonds d'investissement comme acheteurs évitera aux deux groupes de renforcer leurs concurrents.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial du ciment (65 % des ventes), numéro 2 des granulats et numéro 3 du béton ; - Réorientation stratégique vers les zones de croissance : 58 % des ventes dans les pays émergents (sans qu'aucun ne pèse plus de 5 % du chiffre d'affaires global), derrière l'Europe de l'ouest et l'Amérique du nord (21 % chacune) ; - Depuis 2012, réorganisation du groupe par pays où les directions gèrent les trois secteurs du groupe (ciments, granulats et bétons) avec l'appui des fonctions supports communes et création, au niveau du Comité exécutif, d'une fonction Performance et d'une performance Innovation ; - Stratégie d'innovation, pour répondre aux modes de construction plus durables, rapidement contributive aux bénéfices ; - Expansion focalisée sur les émergents où ont été implantées 9/10ème des capacités additionnelles des 5 dernières années ; - Poursuite des cessions d'actifs pour ramener l'endettement à 9 Mds fin 2014.

Les points faibles de la valeur

- Exposition à l'atonie de la croissance en Europe de l'ouest et aux risques géopolitiques dans les pays du Proche-Orient où le groupe est leader ; - Fort impact sur les résultats de la cherté de l'euro par rapport au réal brésilien, à la roupie indienne et au dollar canadien et au rand sud-africain ; - Hausse des coûts de l'énergie parfois difficile à répercuter selon les pays (l'énergie représente 25 % à 30 % des coûts de production du ciment) ; - Limitation des investissements de capacité risquant d'hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - Risque géopolitique en Russie ; - Risque d'exécution de la fusion avec Holcim ; - Note de crédit long terme hors de la catégorie " investment grade ", d'où des frais financiers élevés.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement corrélées à l'état du secteur de la construction, et donc à l'évolution des taux d'intérêt, aux facilités d'accès au crédit, au climat de confiance, et aux conditions climatiques ; - Avancée du nouveau plan stratégique visant à obtenir en 2015-2016, 1,5 Md de bénéfice opérationnel courant additionnel par des réductions de coût (600 M) et des efforts d'innovation (500 M) ; - Objectif 2014 de 8 % de rentabilité des capitaux employés, grâce à des hausses de prix dans tous les pays, des réductions de coûts de 400 M, une grande sélectivité des investissements (1,1 Md) et des désinvestissements ; - Vers une fusion, au premier trimestre 2015 avec le suisse Holcim, sur la base d'une parité d'échange d'1 pou 1 ; - Structure actionnariale particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence n'intervenant pas en action de concert : le groupe belge GBL avec 21 % du capital et, avec 14 %, le dirigeant égyptien d'Orascom Construction Industries Nassef Sawiris.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Le SFIC anticipe une nouvelle baisse de la consommation de ciment en 2014 (de 2,5%). Les volumes atteindraient ainsi 18,7 millions de tonnes, un niveau historiquement bas depuis trente ans. Du côté des travaux publics (un tiers des débouchés des cimentiers), les financements sont fragilisés par la baisse des dotations et la remise en cause de l'écotaxe. Pour le bâtiment, le SFIC anticipe une nouvelle baisse de la consommation. A ce contexte peu favorable, s'ajoutent deux menaces selon le SFIC : les importations de clinker (un constituant du ciment artificiel) qui pourraient croître à court terme et le coût de l'électricité. Les industriels estiment que la suppression du plafonnement de la contribution au service public d'électricité (CSPE), et la hausse du prix régulé de l'électricité (dispositif ANREH) va dégrader les marges opérationnelles de la profession. FTB/ACT/