INGENICO gagne 10%, projet d'acquisition de GlobalCollect apprécié

03/07/2014 - 09:07 - Option Finance

(AOF) - Les investisseurs saluent à l'ouverture le projet d'Ingenico (+10,29% à 71,13 euros) d'acquérir GlobalCollect, un spécialiste des services de paiement, en particulier dans le commerce en ligne transfrontalier. Le groupe technologique français est entré en négociations exclusives auprès de ses actionnaires, menés par Welsh, Carson, Anderson & Stowe ("WCAS"), pour le racheter pour une valeur d'entreprise de 820 millions d'euros. Basé à Amsterdam (Pays-Bas), le groupe a développé une expertise reconnue dans les services de paiement, en particulier dans le commerce en ligne transfrontalier, permettant ainsi aux grandes marques de vendre leurs produits sur Internet à travers le monde. Il fournit aux marchands une solution complète et intégrée en assurant directement la connexion avec les fournisseurs de paiement domestiques opérant dans 170 pays et en acceptant 150 méthodes de paiement locales. Au cours de l'exercice 2013, GlobalCollect a enregistré un chiffre d'affaires brut de 305 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires net de 111 millions d'euros et un Ebitda ajusté de 50 millions d'euros. Le spécialiste des solutions de paiement intégrées souligne que cette acquisition représenterait une étape significative dans l'exécution de la stratégie. Elle lui permettrait de rééquilibrer sa couverture géographique vers le marché nord-américain sur l'ensemble de la chaîne de valeur du paiement, tout en accentuant son exposition aux marchés à forte croissance d'Asie Pacifique et d'Amérique Latine. Il accédera par ailleurs à près de 600 e-commerçants internationaux de premier plan. Ingenico enregistrera de plus sa proposition de valeur aux activités de collecte et de règlement électroniques, en renforçant considérablement sa présence dans l'écosystème des transactions sans carte. Elle lui permettra enfin d'accélérer la transformation de son business modèle vers les services de paiement, avec un chiffre d'affaires pro forma issu des services de paiement qui devrait plus que doubler, pour excéder 500 millions d'euros. L'acquisition devrait avoir un impact positif d'environ 15% sur le bénéfice par action d'Ingenico Group (avant PPA) dès 2015. La transaction devrait être financée avec de la trésorerie existante pour 220 millions d'euros et de la dette bancaire pour 600 millions d'euros. En intégrant en année pleine cette acquisition, l'objectif de chiffre d'affaires pro forma 2016 estimé serait attendu en hausse à plus de 2,2 milliards d'euros avec une marge d'Ebitda supérieure à 20%. La finalisation de la transaction devrait intervenir au début du quatrième trimestre 2014, sous réserve de l'approbation des autorités de réglementation et de concurrence compétentes.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro deux mondial des terminaux de paiement sécurisés, opérant en Europe (43 % des ventes), Asie-Pacifique (17 %), Amérique latine (14 %), Asie-Pacifique (17 %), le reste du monde (Balkans, Turquie, Afrique, Moyen-Orient pour 18 %) les opérations centrales étant implantées en France (8 %) ; - Modification du business model, vers une stratégie " multi-canal ", d'offre de bouquet de services de traitement des transactions sur n'importe quel support. D'où une réorganisation commerciale en 3 divisions - Ingenico Smart Terminals, Ingenico Payment Services ex-Ogone et Ingenico Mobile Solutions ; - Régression à terme de la part des terminaux de paiement (67 % des revenus) au profit des services de transactions et maintenance (28 %) qui, après les acquisitions de Xiring, TNET et Ogone, pourrait être renforcée par d'autres acquisitions ; - Présence sur toute la chaine de paiements, du magasin au portable en passant par Internet ; - Forte capacité d'innovation, notamment dans le haut de gamme de technologies de paiement sans contact autour de Roam Data (NFC) ; - Situation financière saine d'où le succès récent de l'émission obligataire de 450 M ; - Politique de distribution attrayante avec un pay-out de 37 %.

Les points faibles de la valeur

- Solidité du " business model " correctement valorisée en Bourse ; - Interrogations sur la sécurité de la technologie NFC (Near Field Communication, i.e. sans fil à courte portée) pouvant nuire à la valeur ; - Emergence d'autres technologies de paiement sans contact à partir d'un mobile (Square/Starbuck) ; - Relative cherté de la valeur à ses plus hauts depuis 14 ans.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité boursière aux déclarations de son concurrent américain Verifone ; - Ambition 2013-2016 : stratégie d'offre de services de paiement multicanaux, en s'appuyant sur Ogone, visant des revenus supérieurs à 1,8 Md et une marge opérationnelle supérieure à 20 % ; - Retombées des investissements de promotion de l'offre multicanal Easycash-Ogone-Axis et du partenariat industriel et commercial avec Samsung ; - Réalisation des objectifs 2014 d'une croissance organique entre 10 et 15 % et d'une marge opérationnelle supérieure à 21 % ; - Caractère relativement spéculatif renforcé par le retrait partiel du capital de Safran, dont la position a été réduite de moitié, début 2013, à 10,2 % du capital et 17 % des droits de vote.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

Le marché français des services informatiques a légèrement reculé de 0,3% en 2013, et représente 30 milliards d'euros. Néanmoins, les performances opérationnelles des principaux acteurs se sont généralement améliorées l'an passé. GFI Informatique a affiché un chiffre d'affaires en hausse de 11,3% à 742,7 millions d'euros, et un bénéfice net en progression de 16,4%, à 13,5 millions d'euros. En 2014, le marché français du conseil et services informatiques devrait afficher une croissance de 1,4% selon le Syntec numérique. Sur les cinq dernières années, les fusions et acquisitions ont été limitées dans le secteur. Pourtant, après la reprise d'Euriware (Areva) par Capgemini, le rapprochement entre Steria et Sopra marque la reprise du mouvement de consolidation. Certains analystes estiment que cette évolution est rendue nécessaire par la baisse progressive de l'intensité capitalistique du secteur et le ralentissement de sa croissance organique. Les intervenants doivent également satisfaire les nouveaux besoins de leurs clients dans les services à la mobilité, l'informatique en nuage ("cloud computing") ou les réseaux sociaux. FTB/ACT/