SUEZ ENVIRONNEMENT monte à 100% d'Agbar en rachetant la participation de La Caixa

18/07/2014 - 08:59 - Option Finance

(AOF) - Suez Environnement a conclu un accord-cadre avec La Caixa afin d'acquérir le solde de sa participation de 24,14% détenue au sein d'Agbar (eau), en échange de 22 millions de nouvelles actions Suez Environnement et d'un paiement en numéraire de 299 millions d'euros. La Caixa détiendra 4,1% du capital du spécialiste du traitement de l'eau et des déchets, devenant le deuxième actionnaire du groupe en nombre d'actions. Il a par ailleurs exprimé son intention d'accroître à court terme sa participation au sein de Suez Environnement à hauteur de 7%. La Caixa s'est engagée à conserver ses titres Suez Environnement pendant quatre ans et disposera d'un représentant au conseil. En parallèle, Caixa utilisera ce cash afin d'acquérir auprès d'Agbar, une participation de 15% de l'entreprise assurant le contrat de gestion de l'eau et de l'assainissement pour l'aire métropolitaine de Barcelone, Aigues de Barcelona, et auprès de Suez Environnement, une participation de 14,5% au sein d'Aguas de Valencia. Cette transaction a un impact limité sur la dette nette du groupe, a assuré Suez. Elle est créatrice de valeur pour les actionnaires de Suez Environnement, avec une contribution positive sur le résultat net part du Groupe (plus de 25 millions d'euros à compter de 2015), ainsi que sur le résultat net par action, notamment grâce à une structure simplifiée du groupe et à la réduction des intérêts minoritaires.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro deux mondial des services à l'environnement, intervenant dans l'eau pour 49 % et les déchets pour 51 % sous sa propre marque et sous les marques Degrémont, Lyonnaise des eaux, SITA ; - Organisation en trois divisions : l'eau Europe (30 % des revenus), les déchets Europe (45 %) et les activités internationales ; - 3 grands moteurs de croissance : l'urbanisation, la gestion de la rareté des ressources, renforcement des réglementations ; - Métiers (et contrats) de long terme assurant une bonne visibilité et forte barrière à l'entrée en raison de l'intensité capitalistique ; - Montée en puissance de l'international (35 % du chiffre d'affaires en Europe hors France et 29 % ailleurs dans le monde) ; - Fort potentiel de développement du modèle de gestion déléguée dans le monde (moins coûteux pour les clients que celui de la régie), avec des renégociations de contrats satisfaisantes en France, Chili et Espagne ; - Obtention de nombreux contrats long terme fin 2013, notamment dans les déchets au Royaume-Uni ; - Stricte discipline financière, notée A3 par Moody's, et versement en cash du dividende 2013 ;

Les points faibles de la valeur

- Secteur des " utilities " à la peine en Bourse : inquiétudes sur la pression tarifaire des autorités publiques en Europe et sur les conséquences règlementaires de l'accident nucléaire au Japon en mars 2011 ; - Marasme persistant de l'activité traitement des déchets, liée à la situation économique ; - Contexte économique peu porteur à court terme, avec des pressions sur les marges dans l'eau et une baisse des volumes et du prix des matières premières secondaires dans les déchets ; - Incertitudes sur les renouvellements de contrats, soit un dixième du portefeuille chaque année.

Comment suivre la valeur

- Activités fortement consommatrices de capitaux : secteur présentant traditionnellement un niveau d'endettement élevé et donc une sensibilité aux taux d'intérêt ; - Environnement réglementaire incertain dans l'Union européenne où les collectivités publiques font pression sur les prix et encadrent de plus en plus strictement le traitement de l'eau et des déchets ; - Avancée du plan 2016, organisé en 4 priorités stratégiques : hausse annuelle de 10 % du chiffre d'affaires dans l'eau, valorisation des déchets (2 tonnes valorisées pour 1 tonne éliminée), développement international ciblé avec une hausse de 6 à 8 % des facturations et conquête de la clientèle industrielle pour compenser la reprise de la gestion de l'eau par les collectivités locales, avec une hausse annuelle de 10 % du chiffre d'affaires ; - Réalisation des objectifs 2014 d'un résultat brut d'exploitation en hausse de 2 % au moins et d'un cash flow de 1 Md, permettant des investissements ciblés, notamment en Chine, Inde, Afrique du nord et Italie ; - Forte hausse attendue du dividende servi au titre de 2014 ; - Retour des spéculations sur un rapprochement avec Veolia, renforcées par le remaniement du capital en 2013, détenu par GDF-Suez (35,68 % des titres), suivi par GBL-Groupe Bruxelles Lambert (7,20 %), la Caisse des dépôts et consignations (2 %) et, à hauteur de moins de 2 % chacun, Areva, CNP Assurances et Sofina.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Pénalisés par la conjoncture, les énergéticiens européens engagent des cessions d'actifs et des restructurations. En Allemagne, le développement massif des énergies renouvelables marginalise les centrales conventionnelles. Allié à une baisse de la demande, il fragilise les géants allemands. Au total, E.ON, RWE, Vattenfall Allemagne et EnBW ont annoncé environ 25.000 suppressions d'emplois ces dernières années. En Italie, la chute de la demande d'énergie a entraîné une accélération des cessions d'actifs. En Espagne, en 2013, le développement de la production hydraulique n'a, qu'en partie, compensé les mauvaises performances des centrales thermiques et nucléaires, affectées par la baisse de la demande. Iberdrola compte réduire au minimum ses investissements en Espagne et les orienter en priorité vers d'autres marchés comme le Royaume-Uni et les Etats-Unis. FTB/ACT/