LVMH : repli de la rentabilité opérationnelle courante au premier semestre

24/07/2014 - 18:40 - Option Finance

(AOF) - LVMH a connu au premier semestre une baisse de 4% de son résultat net part du groupe à 1,51 milliard d'euros et de 5% de son résultat opérationnel courant à 2,576 milliards d'euros. Il ressort ainsi en dessous du consensus Reuters de 2,81 milliards. La marge opérationnelle courante du numéro un mondial du luxe est ressortie à 18%, en nette baisse par rapport au premier semestre 2013 où elle s'était élevée à 19,8%. L'impact négatif de change est élevé sur le semestre, a souligné LVMH. Les ventes ont atteint 14 milliards d'euros, en progression de 3 %. La croissance organique des ventes est, elle, ressortie à 5 %. " Avec une croissance organique des ventes de 3 %, le second trimestre affiche des tendances comparables à celles du premier trimestre dans les différentes régions du monde à l'exception du Japon qui avait connu une avancée particulièrement rapide sur les trois premiers mois de l'année ", a précisé le numéro un mondial du luxe. Le consensus était de 3% pour la croissance organique du deuxième trimestre. Elle est également inférieure à celle du premier trimestre : +6%. Un acompte sur dividende de 1,25 euro sera mis en paiement le 4 décembre 2014. " Malgré un environnement économique incertain en Europe, LVMH poursuivra ses gains de parts de marché grâce aux nombreux lancements de produits prévus d'ici la fin de l'année, à son expansion géographique dans les marchés porteurs et à sa rigueur de gestion ", a indiqué le groupe en guise de perspectives.

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Les points forts de la valeur

- Leader mondial du luxe, notamment dans le champagne et le cognac et dans la maroquinerie, l'un des leaders mondiaux dans les parfums et les cosmétiques (Dior, Givenchy, Guerlain, Kenzo) et le numéro trois dans la joaillerie et l'horlogerie (Bulgari, Tag Heuer, Dior et Hublot) ; - Positions concurrentielles très solides avec des marques fortes (Louis Vuitton, leader mondial incontesté, au taux de croissance et à la rentabilité exceptionnels, Dior, Givenchy et Guerlain) ; - Répartition équilibrée des activités entre les vins et spiritueux (14 %), la mode et la maroquinerie (33 %), les parfums et cosmétiques (13 %), les montres et joaillerie (7,5 %), la distribution (31 %) ; - Dynamisme des vins et spiritueux, les ventes de champagne en Asie compensant la morosité européenne, celles de cognac étant en forte hausse en Chine et aux Etats-Unis ; - Contrôle étroit des canaux de distribution avec un réseau mondial composé de DFS, Miami Cruise, Sephora et Le Bon Marché qui profite du tourisme en Asie ; - Croissance soutenue par le dynamisme de la zone Asie- 30 % des ventes et 15 % en Grande Chine (Chine Continentale, Hong Kong et Macao) ; - Marge opérationnelle régulièrement supérieure à 20 % ; - Situation financière très saine avec un cash flow de près de 3 Mds fin 2013.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité à la parité euro-dollar et euro-yen qui peut contraindre le groupe à relever le prix de ses articles en monnaie locale, en cas de cherté de l'euro ; - Marché mondial du luxe en ralentissement en 2014, notamment en Chine et en Russie ; - Déséquilibre entre les branches, la maroquinerie apportant environ 50 % des bénéfices du groupe grâce à une marge opérationnelle de 45 %, tandis que les ventes de vins et spiritueux restent affectées par le marasme en Chine ; - Cherté de la valeur en Bourse, de plus en plus arbitrée en faveur de Gucci, Richemont ou Swatch ; - Faiblesse du rendement.

Comment suivre la valeur

- Corrélation de l'activité aux flux touristiques et forte saisonnalité des ventes traditionnellement élevées en fin d'année ; - Profitabilité du groupe tirée aux [-13]ó par les divisions Maroquinerie, Vins & spiritueux et joaillerie ; - Retour à une croissance plus forte de la maroquinerie, notamment en Chine avec des produits sans logo ; - Poursuite du renforcement dans le capital d'Hermès, à hauteur de 23,1 %, malgré l'hostilité des actionnaires familiaux et l'amende imposée au groupe par l'AMF ; - Incertitudes sur l'avenir capitalistique du groupe familial (46,5 % du capital, directement et indirectement et 62,4 % des droits de vote) dont le président prépare la transmission.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Le marché mondial du luxe est promis à un bel avenir. Estimé à 330 millions aujourd'hui, le nombre de consommateurs de produits de luxe devrait passer la barre des 400 millions en 2020, selon une étude du cabinet Bain & Company. Les 50 millions de clients chinois ne représentent que 14% de la clientèle mondiale du secteur, tout en assurant 28% des dépenses. Ils représentent les premiers consommateurs mondiaux avec ceux du Moyen-Orient. Les nouvelles technologies, avec la révolution du mobile, du big data et des objets connectés, représentent de formidables opportunités pour le secteur. L'exploitation des données (Big data) permet ainsi aux acteurs de développer des produits exclusifs, sur mesure. FTB/ACT/