MICHELIN confirme ses objectifs porté par un bénéfice net en hausse

29/07/2014 - 10:04 - Option Finance

(AOF) - Michelin a vu son résultat net bondir de 23% au premier semestre à 624 millions d'euros. Les ventes nettes ressortent en recul de 4,7% à 9,67 milliards d'euros en raison d'un effet de change défavorable et d'un écart de périmètre de -58 millions d'euros. Le résultat opérationnel avant éléments non récurrents s'établit à 1,16 milliard d'euros en hausse de 16%, contre 1,15 milliard l'an dernier, et la marge opérationnelle avant éléments non récurrents ressort à 12% des ventes nettes. Le groupe de pneumatiques a affiché des volumes en hausse de 1,9 %, dans un contexte de ralentissement de la croissance des marchés au deuxième trimestre, notamment en Poids lourd et, comme annoncé, en Génie civil. Selon le consensus médian compilé par Michelin, les analystes attendaient un bénéfice net de 681 millions d'euros sur un chiffre d'affaires de 9,85 millions d'euros. De son côté, le cash flow libre demeure, selon le groupe, "en ligne avec la saisonnalité habituelle" mais s'élève pourtant à -243 millions d'euros, alors qu'il demeurait positif l'an dernier, à pareille époque, à 147 millions d'euros. S'agissant des perspectives pour l'exercice en cours, le groupe, par l'intermédiaire de son Président directeur général, Jean-Dominique Senard, maintient sa perspective de croissance des volumes autour de 3 %, en ligne avec les marchés pour l'année 2014. Le groupe confirme son objectif d'un résultat opérationnel avant éléments non récurrents en croissance hors effets devises, d'une rentabilité des capitaux employés supérieure à 11 % et d'une génération d'un cash flow libre structurel supérieur à 500 millions d'euros. Le programme d'investissements est maintenu autour de 2 milliards d'euros. A mi-parcours, le plan de compétitivité 2012-2016 atteint 60 % de son objectif.

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Les points forts de la valeur

- Leader mondial des pneumatiques, à peu près à égalité avec Bridgestone et Goodyear (autour de 15 % du marché chacun) avec une rapide montée en puissance dans les économies émergentes ; - Chiffre d'affaires équilibré entre tourisme (52 %), poids lourds (31 %) et spécialités (17 %), avec une montée en puissance de l'Amérique du nord y compris Mexique (36 %), l'Europe représentant encore 40 % et le reste du monde 36 % ; - Activité réalisée aux trois quarts sur le marché des pneus de remplacement, moins cyclique que la " première monte " et moins sensible à la santé des constructeurs automobiles ; - Positionnement différenciant sur le pneu de spécialités (aéronautique, agriculture, génie civil, mines, deux roues de compétition) et montée en gamme avec le pneu " premium ", deux fois plus margé que le pneu classique ; - Forte capacité de recherche et d'innovation, y compris dans les process de production, avec une forte automatisation dans les sites industriels européens ; - Préservation des marges et politique de prix très réactive aux fluctuations des prix de matières premières ; - Redéploiement de la base de production industrielle dans les pays émergents qui devrait avoir un impact positif sur les comptes à partir de 2014 ; - Avancées dans les " pneus verts " à faible résistance au roulement qui devraient représenter 40 % du marché du tourisme, contre 10 % aujourd'hui ; - Situation financière plus solide que celle de ses concurrents, renforcée en 2013 avec un désendettement net quasi-total, d'où une hausse du taux de distribution, à 35 %.

Les points faibles de la valeur

- Exposition au marché automobile européen, très déprimé ; - Fort impact de la cherté de l'euro sur le bénéfice 2013 ; - Faible visibilité dans l'activité poids lourds dont le marché est attendu stable en 2014 et 2015 après un recul en 2013 ; - Rentabilité insuffisante de l'activité première monte ; - Faible valorisation boursière chronique liée au verrouillage du capital et à la faible génération de cash flows destinés aux investissement de capacités pour accompagner la montée en gamme.

Comment suivre la valeur

- Performances de la " première monte " étroitement liées à celles du marché automobile mondial et activité de remplacement sensible au taux de chômage ; - Diminution de la sensibilité au cours du caoutchouc naturel (1/3 des achats), aux noirs de carbone et aux matières premières dérivées du pétrole (40 % des achats) grâce à la moindre dépendance aux fournisseurs (" in-house solutions ") ; - Evolution de la compétitivité des sites français qui devrait s'améliorer avec la signature d'accords sociaux d'aménagement du temps de travail ; - Evolution des parts de marché en Chine où le groupe a investi 1,2 Md dans une usine dans la zone de Shenyang ; - Application du programme des ambitions majeures pour 2020 : améliorer d'au moins 10 % la performance des produits, améliorer l'efficacité énergétique, atteindre un retour sur capitaux employés de 15 % au moins ; - Réalisation des objectifs 2014 d'une hausse des volumes de 3 % et d'un rendement des capitaux (ROCE) supérieur à 11 % ; - Société en commandite par actions, statut juridique peu apprécié par les investisseurs car il bloque toute tentative d'OPA.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Sur les dernières années les équipementiers automobiles ont su évoluer. Alors qu'ils étaient précédemment considérés par les constructeurs comme de simples sous-traitants, ils ont su s'émanciper de ces clients et améliorer leur valeur ajoutée. Ils ont investi les nouveaux marchés porteurs et incorporent aujourd'hui un fort niveau de technologies dans les pièces qu'ils livrent. Le rapport de force s'est donc inversé : les constructeurs sont souvent devenus, pour une part croissante de leur production, de simples assembleurs, de plus en plus dépendants de leurs fournisseurs. L'exemple de Valeo est particulièrement parlant. Le groupe, qui parie beaucoup sur l'innovation, mise sur la réduction des émissions de CO2 et la conduite dite autonome ou intuitive, pour consolider ses positions. FTB/ACT/