IMERYS : les change pèsent mais la rentabilité s'accroît au premier semestre

30/07/2014 - 18:14 - Option Finance

(AOF) - Imerys a publié mercredi soir des résultats globalement en hausse marqués par une hausse de ses marges. Le spécialiste des minéraux industriels pour le secteur de la construction a affiché au premier semestre 2014 un résultat net part du groupe en hausse de 2,2% à 131,5 millions d'euros. Dans le même temps, son résultat opérationnel courant a progressé de 1,5% à 247,7 millions d'euros, permettant à sa marge de gagner 50 points de base, à 13,5% du chiffre d'affaires. Ce dernier a cependant reculé de 2,3% à 1,838 milliard d'euros. Hors effets de change et de périmètre, la croissance de l'activité a atteint 4,4%. Le groupe invoque notamment la dégradation de plusieurs devises, comme le dollar américain, le yen japonais, le réal brésilien, la roupie indienne et le rand sud-africain, face à l'euro. Imerys ajoute que l'environnement économique est resté très disparate en termes de croissance. Si l'Amérique du Nord a globalement enregistré une bonne dynamique, les pays émergents affichent toujours une croissance faible. Enfin en Europe, des signes de redressement commencent à se faire sentir. En termes de perspectives, Imerys table sur une croissance de son résultat courant net en 2014, malgré l'effet de change défavorable. Le second semestre ne marque pour le moment pas de changement de conjoncture par rapport au premier.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des minéraux industriels, intervenant dans les solutions pour l'énergie et spécialités (34 % des ventes), la filtration et additifs de performance (30 %, les céramiques (19 % des ventes) et les minéraux de haute résistance (17 %) ; - Grande diversification des débouchés (biens de consommation : 41 %, construction : 31 % et équipement industriel : 28 %) et bonne répartition géographique (47% du CA en Europe de l'Ouest, 26 % dans les pays émergents, 22 % en Amérique du nord et 5 % au Japon-Australie) ; - Réorganisation opérationnelle menée en 2013 et sortie progressive du marché du papier avec la cession de 4 sites de carbonate de calcium ; - Croissance tirée par l'innovation et la R&D qui génèreront 700 M de chiffre d'affaires additionnel d'ici 2015, les produits nouveaux représentant près de 10 % des ventes annuelles en 2013 ; - Importantes réserves de minéraux rares et de très bonne qualité (ex : kaolin) ; - Innovation au coeur de la stratégie avec notamment un fond dédié géré par le top management ; - Sélectivité dans la croissance externe, comme en témoigne l'abandon de l'OPA sur Amcol ; - Situation financière assainie.

Les points faibles de la valeur

- Exposition à certains marchés cycliques (sidérurgie et construction) ; - Recul des ventes en 2013, dû à la baisse du marché de la construction ; - Sensibilité à la cherté de l'euro ; - Incertitudes sur la stratégie de croissance aux Etats-Unis, après l'abandon de l'OPA sur Amcol ; - Structure de coûts fixes importante : fort effet de levier de la hausse des volumes sur le résultat opérationnel et inversement.

Comment suivre la valeur

- Valeur soumise à la cherté de l'euro, du prix de l'énergie, et plus particulièrement à celui du gaz ; - Retombée des investissements aux Etats-Unis, dans la fracturation hydraulique pour gaz de schiste, et de la montée en puissance en 2014 des 3 usines de chaux au Brésil, de graphite pour batteries LI-on en Belgique et d'alumine à Bahreïn ; - Accroissement des parts de marché au Brésil, en Chine et en Inde, pays prioritaires pour le groupe, devant l'Indonésie, la Malaisie, la Russie, la Thaïlande et la Turquie ; - Attente pour 2014 d'un retour à la croissance des ventes et, pour 2015, d'une accélération portée par les nouveaux produits ; - Flottant et liquidité limités, Belgian Securities, holding des familles Desmarais et Frère, détenant 57 % des actions et 72 % des droits de vote.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Le SFIC anticipe une nouvelle baisse de la consommation de ciment en 2014 (de 2,5%). Les volumes atteindraient ainsi 18,7 millions de tonnes, un niveau historiquement bas depuis trente ans. Du côté des travaux publics (un tiers des débouchés des cimentiers), les financements sont fragilisés par la baisse des dotations et la remise en cause de l'écotaxe. Pour le bâtiment, le SFIC anticipe une nouvelle baisse de la consommation. A ce contexte peu favorable, s'ajoutent deux menaces selon le SFIC : les importations de clinker (un constituant du ciment artificiel) qui pourraient croître à court terme et le coût de l'électricité. Les industriels estiment que la suppression du plafonnement de la contribution au service public d'électricité (CSPE), et la hausse du prix régulé de l'électricité (dispositif ANREH) va dégrader les marges opérationnelles de la profession. FTB/ACT/