BNP PARIBAS en perte après l'accord aux Etats-Unis, la banque d'investissement se distingue

31/07/2014 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - BNP Paribas a essuyé au deuxième trimestre une perte nette (part du groupe) de 4,317 milliards d'euros à comparer avec un bénéfice net de 1,765 milliard d'euros, un an plus tôt. Les résultats de la banque sont impactés par les 8,97 milliards de dollars de pénalités infligés par les autorités américaines pour violation des règles américaines d'embargo. Compte tenu des sommes déjà provisionnées, le groupe a comptabilisé ainsi ce trimestre une charge exceptionnelle pour un montant global de 5,950 milliards d'euros. Hors éléments exceptionnels, la banque a dégagé un bénéfice net de 1,9 milliard d'euros. Le produit net bancaire s'est élevé à 9,568 milliards d'euros, en baisse de 2,3% en raison de deux éléments exceptionnels représentant un total net de -353 millions d'euros. Hors éléments exceptionnels et à périmètre et change constants, le produit net bancaire a progressé de 4,8%. Son activité de banque d'investissement s'est en particulier distingué avec un produit net bancaire en progression de 5,6% (+14,6% à périmètre et change constants) à 2,232 milliards d'euros pour un résultat imposable en hausse de 31,2% à 661 millions d'euros. S'agissant de sa solvabilité, le ratio de fonds propres durs selon Bâle 3 plein s'est élevé à 10% au 30 juin 2014, en baisse de 60 points de base par rapport au 31 mars 2014 du fait principalement des coûts relatifs à l'accord global avec les autorités des Etats-Unis (-100 points de base) Le ratio de levier de Bâle 3 a, lui, atteint 3,5%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Première banque de dépôt en Europe continentale avec 4 marchés domestiques (Belgique, France, Italie et Luxembourg). Leader mondial en assurance des emprunteurs, septième asset manager européen, sixième banque privée mondiale, leader des prêts syndiqués pour la zone Europe,Moyen-Orient et Afrique, leader mondial dans l'aéronautique... ; - Parmi les groupes bancaires de taille mondiale les plus résistants à la crise ; - Diversification équilibrée des revenus entre banque de détail pour 63 % (les [-13]ó du bénéfice d'exploitation), banque d'investissement (21 % des revenus et du résultat) et gestion d'actifs (16 % et 11 %) ; - Renforcement du plan d'économies " Simple & Efficient " qui vise 2,8 MdsEUR de réduction des coûts entre2013 et 2015 ; - ROE (rendement des fonds propres) parmi les plus élevés au monde ; - Mise en conformité des capitaux propres prudentiels avec les règles bientôt exigées des banques européennes, avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 10,3% en 2013, supérieur aux 9 % requis par Bâle III, et un ratio de levier de 3,7 %, supérieur aux 3 % exigés.

Les points faibles de la valeur

- Volatilité du titre, comme toutes les valeurs financières, aux soubresauts des crises en zone euro ; - Présence encore faible dans les pays émergents ; - Rentabilité encore en retard par rapport aux niveaux d'avant crise et affectée en 2013 par des amendes aux Etats-Unis ; - Montée des coûts de transformation de la banque dans le cadre du plan d'efficacité et de transformation ; - Faiblesse persistante de la France et l'Italie, deux grands marchés pour la banque ; - Amende de 6,6 MdsUSD environ aux Etats-Unis qui amputera le bénéfice du 2nd semestre 2014 ; - Risque de baisse du cours en cas de cession de sa participation par l'Etat belge ; - Plan stratégique 2014-2016 jugé peu innovant par les investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales -Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Exécution du " Plan de développement 2014-2016 " : ROE (retour sur fonds propres) de 10 % au moins, croissance des bénéfices par action de 10 % par an, économies en année pleine de 2,8 MdsEUR , en banque de détail, croissance en Allemagne et Turquie, redimensionnement du réseau d'agences et montée de la banque privée, en financement et investissements, développement en Asie-Pacifique et Amérique du nord ; - Mesures à prendre pour compenser les revenus de la branche négoce international, à l'origine de l'amende exigée par la justice américaine ; - Valeur considérée par les gérants et analystes comme " best in class " de son secteur ; - Capital éclaté mais pratiquement non opéable en raison de la présence d'actionnaires publics, notamment l'Etat belge premier actionnaire (10,3 %), devant les salariés (6,2 %), Axa (2,9 %) et le grand duché de Luxembourg (1 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

S&P relativise la solidité financière des banques françaises. Si elle est supérieure à celle des banques d'Europe du Sud, elle demeure derrière celles des pays d'Europe du Nord. Toutes les banques sont engagées dans la bataille digitale, à travers leurs banques en ligne, pour tirer la croissance dans les années à venir. La majorité des banques françaises mise également sur les marchés émergents. La Société Générale veut poursuivre son développement en Europe de l'Est et en Afrique. BNP Paribas va accélérer son expansion en Asie-Pacifique, en particulier en Chine, mais aussi en Turquie et en Europe centrale. Quant au groupe BPCE, il souhaite se développer en Afrique subsaharienne. En revanche le Crédit Agricole, va poursuivre son recentrage sur sa banque de proximité en France suite à ses mésaventures en Grèce. FTB/ACT/