CARREFOUR : nette croissance de la rentabilité sur la plupart des marchés au premier semestre

31/07/2014 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Carrefour a vu sa rentabilité croître au cours du premier semestre 2014. Le groupe de distribution a affiché ce jeudi un résultat net ajusté part du groupe en hausse de 16,7% à 274 millions d'euros et un résultat opérationnel courant en progression de 7,9%, à 833 millions. Ce dernier a grimpé dans l'ensemble des zones d'activité du groupe à l'exception de l'Asie (-15,2%), son plus petit marché, et a bondi de 13,8% à l'échelle globale hors effets de change. Enfin, le chiffre d'affaires hors taxe et essence a cédé 1,1% en données publiées, mais a crû de 4,3% à changes constants à 32,12 milliards. La situation de l'activité et de la rentabilité de Carrefour s'est améliorée dans de nombreux pays sur les six premier mois de l'année. En France, premier marché national du groupe, la croissance organique des ventes a grimpé de 1,9% à 17 milliards d'euros. Dans le même temps, le résultat opérationnel courant s'est apprécié de 6,9% à changes constants, à 515 millions d'euros. La tendance est identique dans le reste de l'Europe, en Amérique latine et dans les pays émergents. En Asie cependant, la croissance organique du chiffre d'affaires a grappillé 0,2% tandis que le résultat opérationnel courant a dévissé de près de 12%. La capacité d'autofinancement de Carrefour a, elle, décollé de 41,6% sur la période, à 1,3 milliard d'euros, dopée en grande partie par des produits exceptionnels. Carrefour a rappelé ses efforts d'investissement, marqués notamment par le rachat des enseignes françaises de son concurrent espagnol Dia courant juin pour 600 millions d'euros, et par l'acquisition de 53 magasins Billa en Espagne à la fin du mois dernier. Il n'est en revanche pas revenu, dans son communiqué, sur sa stratégie en Inde, marché qu'il souhaite quitter, comme annoncé le 8 juillet dernier. Carrefour poursuit par ailleurs son plan d'action caractérisé par l'amélioration de son image en France, au Brésil, en Espagne et en Italie, ainsi que la restructuration de son activité dans l'Hexagone. Le groupe n'a en revanche pas livré d'objectifs chiffrés pour 2014.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Premier distributeur européen et deuxième mondial avec quatre grands marchés, France pour 48 % des ventes, le reste de l'Europe pour 26 %, l'Amérique latine pour 18 %, puis l'Asie ; - Retour positif depuis 2012 à la stratégie historique de prix bas toute l'année sous l'impulsion de Georges Plassat à la présidence et Noël Prioux en charge des activités France ; - En 2013, reconquête des parts de marché en France (20,3 %), après 10 ans de recul face à Leclerc ; - 3 grands axes stratégiques : décentralisation (redonner du pouvoir au directeur de magasin) et différenciation (disparition possible du nom Carrefour des magasins de proximité), puis focalisation des investissements sur un nombre plus limité de pays, enfin, valorisation de l'immobilier en exploitant les réserves foncières ; - Lancement d'une stratégie immobilière après le rachat à Klépierre des 127 galeries marchandes jouxtant les hypermarchés Carrefour en France, Espagne et Italie : création d'une société dédiée, Carmila, relance des investissements, en rénovation et en extension pour les galeries commerciales en Europe et en expansion au Brésil, et mise en place de revenus locatifs récurrents ; - Forte diminution de l'endettement en 2013.

Les points faibles de la valeur

- Des parts de marché en France encore inférieures au passé ; - Sensibilité aux monnaies brésilienne et argentine ; - Difficultés à tenir les marges en Italie et en Chine où la consommation s'est repliée ; - Conditions de marché défavorables à l'introduction de l'enseigne brésilienne Atacadao et manque de visibilité sur une alliance stratégique avec la Chine ; - Absence de stratégie Internet ; - Relative cherté de la valeur par rapport à ses pairs britanniques ou américains.

Comment suivre la valeur

- Baisse du pouvoir d'achat des consommateurs dans les pays européens où Carrefour est présent (Belgique, Espagne, France et Italie) et ralentissement de la croissance des pays émergents ; - Sensibilité aux parités euro/monnaies d'Amérique latine et d'Asie ; - Spéculations sur la relance en Chine et à Taïwan, éventuellement par une introduction en Bourse ou un partenariat ; - Poursuite du redressement des enseignes françaises ; - Impact positif des activités immobilières à partir de 2015 ; - Renforcement de l'actionnariat du groupe avec l'entrée de la famille Moulin, propriétaire des Galeries Lafayette, à hauteur de 6,1 % du capital, aux côtés des actionnaires de concert Groupe Arnault et du fonds Colony (14,48% du capital et 19,98% des droits de vote à eux deux).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

Même si l'année 2014 est jugée comme étant difficile, les trois distributeurs indépendants attendent une croissance de leur activité cette année. Leclerc table ainsi sur une progression de 3,5% à 4% de son chiffre d'affaires, Intermarché entre 3 à 3,5 % et Système U de 2,5%. Pour résister les acteurs du hard-discount ont deux solutions. Ils peuvent proposer une offre minimale mais imbattable sur les prix, et revenir ainsi aux fondamentaux du hard-discount. Aldi a opté pour cette stratégie. Ils peuvent également se rapprocher des magasins de proximité, comme Lidl, qui a choisi de renoncer au hard discount. Cette stratégie est néanmoins risquée car la concurrence est très vive dans le " soft discount ". FTB/ACT/