EDF : les résultats semestriels séduisent malgré l'effet négatif d'un hiver doux sur l'activité

31/07/2014 - 09:35 - Option Finance

(AOF) - EDF (+3,6% à 24,33 euros) a dévoilé jeudi des résultats en hausse au titre du premier semestre 2014. Le résultat net part du groupe a progressé de 8,3% à 3,117 milliards d'euros, notamment grâce à une progression de près de 20% du résultat financier porté par la bonne performance du portefeuille financier de l'énergéticien. Son Ebitda a gagné 3,1% sur la période (+2,8% en organique) à 9,61 milliards d'euros. Le groupe explique ce chiffre par une bonne progression de la production nucléaire en France et au Royaume-Uni, et la renégociation de contrat de gaz en Italie. Enfin, le chiffre d'affaires d'Electricité de France a cédé 3,8% (-4,2% en données comparables) à 36,125 milliards d'euros. Les conditions météorologiques défavorables, à savoir un hiver doux en Europe, ont joué contre l'activité du groupe, qui a vu la demande en énergie des ménages se réduire. Le groupe s'est en outre félicité de la baisse de 2,8 milliards d'euros de son endettement net sur le premier semestre, à 30,6 milliards. En termes de perspectives, EDF a confirmé ses objectifs financiers pour 2014, annoncés le 13 février dernier, a savoir un Ebitda du groupe hors Edison en croissance organique d'au moins 3% contre 5,3% au seul premier semestre, un ratio d'endettement net rapporté à l'Ebitda compris entre 2 et 5 contre 1,9 au premier semestre, et un taux de distribution du résultat net courant post hybride de 55 à 65%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader du marché français de l'électricité et un des leaders européens de l'énergie ; - Forts besoins énergétiques dans le monde et prix de revient très compétitif grâce aux réacteurs nucléaires dont la durée en France passera de 40 à 60 ans, au prix d'investissements de 55 Mds qui seront assurés par les actifs dédiés du groupe, la part non cotée étant regroupée au sein de EDF Invest ; - Stratégie du " mix génération " renforcée avec la prise de contrôle total d'EDF Energies renouvelables, activité en forte croissance en 2013 ; - Insensibilité au risque " retraite ", les engagements étant répercutés dans les tarifs ; - Forte rentabilité de la filiale italienne Edison, désormais détenue à 97,4 % et fin de l'aventure américaine, déficitaire, dans le nucléaire ; - Fin du conflit avec Veolia, EDF reprenant les activités françaises du groupe de services à l'énergie Dalkia ; - Fin du conflit avec Veolia, EDF reprenant les activités françaises du groupe de services à l'énergie Dalkia ; - Renforcement des positions dans le nucléaire au Royaume-Uni ; - Forte réduction de l'endettement et amélioration de la rentabilité en 2013 ; - Politique généreuse de distribution des dividendes de 55 % à 65 % du résultat courant.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité en raison de la dimension " politique " de la valeur : intervention de l'Etat, notamment sur la hausse des tarifs de l'électricité, débat sur la sûreté nucléaire, interrogations sur la future formule de l'ARENH (accès régulé à l'électricité nucléaire historique) ; - Faible visibilité sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement sur le niveau des investissements nécessaires (hausse des dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - Sensibilité au réchauffement climatique sur les revenus du groupe, très partiellement compensés par la hausse des tarifs ; - En France, incertitudes liées au futur plan de transition énergétique visant à diminuer à 50 % contre 73 % en 2013 la part du nucléaire dans la production française ; - Positions à l'international encore trop faible, la France restant le plus gros contributeur à l'excédent brut d'exploitation (64 %), loin devant le Royaume-Uni (12 %) et l'Italie (6,5 %) ; - Cours très éloigné du cours d'introduction de 32 euros en 2005, malgré une des plus fortes hausses de cours en 2013.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), traditionnellement considéré comme défensif mais actuellement considéré à risque dans un environnement de pression fiscale accrue ; - Activité encadrée par la loi NOME (libre concurrence entre tous les acteurs du marché et revente du quart de la production d'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents) avec des prix de l'électricité administrés en France d'où des difficultés à faire passer le coût de maintien du réseau dans les tarifs qui devraient croître de 30 % d'ici 2017, selon la CRE ; - Corrélation positive entre la hausse des tarifs et le cours de Bourse ; - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva est le premier fournisseur d'EDF, et EDF, le premier client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats ; - Vision 2014-2018 : livraison de grands projets -terminal méthanier de Dunkerque, EPR de Flamanville 3, énergies renouvelables-, poursuite de la maîtrise des coûts, gains de synergies de 2,5 Mds en 2015 et retour à un cash-flow positif après dividendes ; - Réalisation de l'objectif 2014 d'une croissance des ventes de 3 %, d'une hausse de l'EBITDA, de " 3 % au moins " et d'un maintien du taux de distribution aux actionnaires, après 13 Mds d'investissements ; - Société publique contrôlée à hauteur de 84,49 % par l'Etat.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Pénalisés par la conjoncture, les énergéticiens européens engagent des cessions d'actifs et des restructurations. En Allemagne, le développement massif des énergies renouvelables marginalise les centrales conventionnelles. Allié à une baisse de la demande, il fragilise les géants allemands. Au total, E.ON, RWE, Vattenfall Allemagne et EnBW ont annoncé environ 25.000 suppressions d'emplois ces dernières années. En Italie, la chute de la demande d'énergie a entraîné une accélération des cessions d'actifs. En Espagne, en 2013, le développement de la production hydraulique n'a, qu'en partie, compensé les mauvaises performances des centrales thermiques et nucléaires, affectées par la baisse de la demande. Iberdrola compte réduire au minimum ses investissements en Espagne et les orienter en priorité vers d'autres marchés comme le Royaume-Uni et les Etats-Unis. FTB/ACT/