AEROPORTS DE PARIS relève ses objectifs

31/07/2014 - 11:12 - Option Finance

(AOF) - Aéroports de Paris a annoncé ce matin un bond de son bénéfice net de 45,7% au titre du premier semestre à 182 millions d'euros. Une performance essentiellement due, selon le groupe à la maîtrise de ses charges. L'exploitant des aéroports Roissy Charles de Gaulle et Orly a également dévoilé un résultat opérationnel courant en progression de 19,9% à 343 millions d'euros. L'EBITDA s'apprécie également de 8,4% à 528 millions d'euros grâce également à la baisse des charges courantes (-1,8%) due à l'absence d'épisodes neigeux. ADP profite également d'une excellente dynamique à Paris (+4,2%) mais également dans le groupe (+7,1%). En outre, le chiffre d'affaires du groupe progresse légèrement de 0,1% à 1,34 milliard d'euros, à cause de la baisse des activités dégivrages et l'arrêt de la cogénération. Le consensus Reuters tablait sur un chiffre d'affaires de 1,57 milliard. S'agissant des perspectives sur l'exercice en cours, Aéroports de Paris vise désormais une croissance comprise entre 2,7% et 3,2% de son trafic et d'au moins 2,3% de son Ebitda, à plus de 1,1 milliard d'euros. ADP avait indiqué en début d'année tabler pour 2014 sur une progression de l'Ebitda supérieure à la croissance de son trafic, attendue en hausse de 2% Le groupe a par ailleurs confirmé son intérêt dans le dossier de l'aéroport de Toulouse-Blagnac pour lequel le ministère de l'Economie a engagé une procédure de cession de la participation de l'Etat. "Nous regardons le dossier de Toulouse et nous pourrions être intéressés par le dossier de Toulouse", a déclaré lors d'une conférence téléphonique Edward Arkwright, directeur général adjoint en charge des finances et de la stratégie chez ADP.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Deuxième groupe aéroportuaire européen après British Airports, cinquième par le nombre de passagers premier européen pour le fret et le courrier, propriétaire et opérateur de Paris-Charles-de Gaulle, Paris-Orly and Paris-Le Bourget ; - Modèle économique résilient basé sur la première destination touristique mondiale, la France, et le hub aérien (plate-forme de correspondances) le plus puissant d'Europe, les commerces étant les plus forts contributeurs au bénéfice ; - Bonne diversification des activités dans les commerces, l'immobilier, notamment avec Aéroville, et l'ingénierie ; - Après la modernisation de Roissy, lancement des investissements à Paris-Orly ; - Partenariats importants avec Air France-KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex, Schiphol Group (Aéroport d'Amsterdam) et La Poste pour le fret ; - Contribution élevée, de l'ordre de 20 %, des sociétés mises en équivalence, notamment le turc TAV Airports, dont ADP détient 38% du capital ; - Situation financière assainie laissant anticiper un taux de distribution de 60 % jusqu'en 2015.

Les points faibles de la valeur

- Forte dépendance au trafic aérien, lui-même lié à la conjoncture économique (actuellement défavorable), aux grèves, aux intempéries ou phénomènes naturels ; - Environnement réglementaire et fiscal jugé de plus en plus contraignant par les analystes ; - Révisions à la baisse des perspectives de trafic aérien sur la période 2011-2015 ; - Risques de contentieux tarifaires avec les compagnies aériennes ; - Appétit de l'actionnaire principal - l'Etat français - pour les liquidités, d'où un taux de distribution élevé de 60 % pouvant entraver les programmes d'investissement.

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation au PIB français et à la santé financière des compagnies aériennes ; - Evolution du cadre réglementaire, avec notamment le projet " d'association des collectivités locales à la gouvernance des aéroports d'intérêt national " et relance du projet CDG Express de liaison rapide entre Paris et Roissy ; - Plan 2015 de maintien de la croissance des charges à moins de 3 % par an grâce à un plan d'économies cumulées et à un programme de départs volontaires ainsi que d'une hausse du chiffre d'affaires par passager ; - Volonté, à terme, de faire d'ADP le numéro un mondial de l'exploitation d'aéroports, ce qui passe par l'amélioration des performances opérationnelles des aéroports parisiens, par l'intégration de TAV et par le renforcement des filiales ADPI et ADPM qui va rénover l'aéroport de Zagreb ; - Participation à terme à la construction du nouvel aéroport d'Istambul à laquelle TAV n'est aujourd'hui pas associé ; - Réponse, à l'automne, à l'appel d'offres pour la rénovation de l'aéroport new-yorkais LaGuardia ; - Réalisation de l'objectif 2014 d'une hausse du bénéfice d'exploitation supérieure à celle du trafic et d'un " ressaut marqué " du résultat net ; - Diminution de la position directe de l'Etat, ramenée à 50,6 % du capital fin juin 2013, le groupe Vinci s'étant renforcé à 8 %, soit le même niveau que Schipol Group, exploitant de l'aéroport d'Amsterdam.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association internationale du transport aérien (IATA) estime qu'en 2014 l'industrie aérienne devrait améliorer ses profits pour une deuxième année consécutive. Elle a néanmoins révisé légèrement à la baisse les perspectives de l'industrie, avec des profits de 18,7 milliards de dollars plutôt que les 19,7 milliards prévus auparavant. Cette révision tient à la hausse du prix du pétrole. L'IATA considère que dans l'ensemble le rendement de l'industrie demeure insuffisant, la marge bénéficiaire nette étant limitée à 2,5%. Si les transporteurs d'Amérique du Nord devraient générer la plus importante contribution aux bénéfices de l'industrie cette année, avec des bénéfices de 8,6 milliards de dollars, la situation demeure compliquée pour les compagnies européennes, confrontées à des problèmes structurels importants (fiscalité élevée, réglementations onéreuses, échec du Ciel unique européen). FTB/ACT/