AREVA : lourdes pertes au premier semestre et perspectives revues à la baisse

01/08/2014 - 08:36 - Option Finance

(AOF) - Avant l'ouverture de la Bourse, Areva a dévoilé, au titre du premier semestre, une perte nette part du groupe de 694 millions d'euros contre un résultat à l'équilibre l'an passé à la même période, le spécialiste du nucléaire public ayant enregistré de lourdes pertes dans les énergies renouvelables ainsi que des provisions et des dépréciations d'actifs. L'excédent brut d'exploitation publié est également en recul à 226 millions d'euros contre 487 millions un an auparavant. Le résultat opérationnel publié tombe également dans le rouge à -305 millions contre 290 millions en 2013. En outre, le spécialiste du nucléaire public dévoile un chiffre d'affaires en baisse de 12,4 % à 3,88 milliards d'euros. Le cash-flow d'Areva retraité des cessions d'actifs revient, en revanche dans le vert à 98 millions d'euros contre une perte de 158 millions l'an passé à pareille époque. S'agissant des perspectives sur l'exercice en cours, Areva a revu à la baisse ses objectifs et table désormais sur une baisse organique de son chiffre d'affaires de 10% (contre -2% à -5% auparavant), ainsi que sur une marge d'excédent brut d'exploitation d'environ 7% des ventes. Le groupe vise également un cash flow opérationnel libre avant impôts " proche de l'équilibre ", alors qu'il devait être positif initialement.

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Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial du cycle nucléaire, intervenant en France (35 % du chiffre d'affaires), ailleurs en Europe (26 %), aux Amériques (19 %), en Asie-Paifique (18 %), et en Afrique-Moyen-Orient (2 %) ; - Reprise du marché mondial des centrales nucléaires, notamment en Chine, en Inde, en Russie et en Corée du sud (60 réacteurs en cours de construction pour 430 déjà en fonctionnement) ; - Modèle économique intégré, résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités mines/amont, enrichissement et recyclage), récurrent à près de 90 % grâce aux activités de maintenance et de services, le carnet de commandes étant sept fois supérieur au chiffre d'affaires ; - Déconsolidation des activités dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse), d'où une meilleure lisibilité de la stratégie ; - Signature à mi 2014 d'un accord avec le Niger (29 de la production totale d'uranium du groupe) sécurisant les approvisionnements du groupe et prévoyant l'ouverture de la mine géante d'Imouraren début 2020 ; - Renforcement de l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques avec l'accroissement du flottant depuis la cotation sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement).

Les points faibles de la valeur

- Dossier très politique, d'où des incertitudes pour les investisseurs ; - Sensibilité au débat sur la sûreté nucléaire et aux risques géopolitiques en Afrique, notamment au Niger ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Dépression des prix de l'uranium revenus à 45 la € à mi- 2014 ; - Acquisitions trop nombreuses et chèrement acquises et entre 2006 et 2012, ayant affaibli la situation financière du groupe ; - Absence de dividende depuis 2010 ; - Flottant étroit, égal à 4,02 % du capital.

Comment suivre la valeur

- Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = 1er fournisseur d'EDF ; EDF = 1er client d'Areva) ; - Poursuite de l'avancée du plan " Action 2016 " de réduction des coûts (1 md d'économies entre 2012 et 2016), de hausse du cash-flow (supérieur à 1 % d dès 2013) et d'amélioration des marges ; - Réalisation de l'objectif officiel du groupe de signer deux nouveaux projets par an, avec pour 2014 les projets Hinkley Point C, Taishan 3+4 et 4 ATMEA1 en Turquie ;

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Pénalisés par la conjoncture, les énergéticiens européens engagent des cessions d'actifs et des restructurations. En Allemagne, le développement massif des énergies renouvelables marginalise les centrales conventionnelles. Allié à une baisse de la demande, il fragilise les géants allemands. Au total, E.ON, RWE, Vattenfall Allemagne et EnBW ont annoncé environ 25.000 suppressions d'emplois ces dernières années. En Italie, la chute de la demande d'énergie a entraîné une accélération des cessions d'actifs. En Espagne, en 2013, le développement de la production hydraulique n'a, qu'en partie, compensé les mauvaises performances des centrales thermiques et nucléaires, affectées par la baisse de la demande. Iberdrola compte réduire au minimum ses investissements en Espagne et les orienter en priorité vers d'autres marchés comme le Royaume-Uni et les Etats-Unis. FTB/ACT/