CGG : accélération du plan de restructuration, les résultats pâtissent

01/08/2014 - 08:55 - Option Finance

(AOF) - Les résultats de CGG pour le deuxième trimestre 2014 affichent un net repli sur un an, notamment du fait de lourdes charges non-récurrentes pour un montant de 230 millions d'euros, liées au plan de restructuration et à des dépréciations. Le groupe de géophysique pour l'industrie pétrolière et gazière a affiché ainsi une perte nette de 325 millions d'euros, contre un bénéfice de 36 millions un an auparavant. Le résultat opérationnel a, lui, plongé en territoire négatif. CGG enregistre ainsi une perte opérationnelle de 186 millions d'euros contre un résultat de 122 millions à fin juin 2013. L'Ebitda reste positif, à 98 millions d'euros mais est presque quatre fois inférieur à celui d'il y a un an, ressorti alors à 324 millions. Enfin, le chiffre d'affaires de CGG a dévissé de 33,3% à 689 millions d'euros. Le groupe rappelle la mise en oeuvre du plan de transformation 2014-2016 de ses activités, passant notamment par la réduction de sa flotte, réduite à 13 navires d'ici la fin de l'année contre 18 en début d'exercice. Les effectifs du groupe seront réduit de 10% d'ici à 2016, tout comme les coûts et les investissements industriels. Plusieurs sites, en Norvège, au Nigéria et au Vénézuela seront fermés et l'activité contractuelle terrestre de CGG en Amérique du Nord est cédée à Geokinetics. " Au vu de la faiblesse des conditions de marchés, caractérisées notamment par des incertitudes sur les investissements de nos clients, un allongement des délais dans l'attribution des projets et une pression sur les prix, l'ensemble de l'année restera difficile ", a déclaré Jean-Georges Malcor, Directeur Général de CGG. " Dans ce contexte de marché, le groupe CGG a décidé d'accélérer et d'intensifier ses mesures de restructuration sur l'exercice 2014, avec notamment l'ajustement de la flotte de 18 à 13 navires dès la fin de cette année et la cession des activités contractuelles terrestres en Amérique du Nord. La bonne résistance du résultat opérationnel du groupe ce trimestre traduit la pleine mobilisation de nos équipes ". En conséquence, le groupe table sur une amélioration de ses résultats au second semestre, invoquant une saisonnalité habituellement favorable au quatrième trimestre. CGG confirme aussi ses objectifs d'amélioration de marge d'EBIT de 400 points de base en 2016.

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Les points forts de la valeur

- Un des leaders des services géophysiques et sismiques intégrés (30 % du marché mondial devant Western Geco, filiale de Schlumberger) et leader mondial des équipements géophysiques à travers sa filiale Sercel (60 % du marché mondial) ; - Taille critique dans chacun de ses métiers (43 % du chiffre d'affaires dans l'acquisition sismique, 22 % dans l'équipement sous la marque Sercel et 34 % dans la géosciences) ; - Stratégie de différenciation technologique via l'innovation et la modernisation de la flotte ; - Rationalisation du nombre de partenaires maritimes par la création de joint-ventures pour la gestion des navires sismiques, avec Eidesvik en 2011, Louis Dreyfus Armateurs début 2013 ; - Taux élevé - 93 % - de l'utilisation des navires en début d'année, la flotte étant répartie entre les contrats exclusifs (79 %) et les multi-clients (21 %) ; - Retombées positives du rachat des actifs Géoscience de Fugro, avec l'obtention d'un contrat majeur et de long terme de gestion de bases de données ; - Bonne flexibilité financière.

Les points faibles de la valeur

- Activité soumise au risque géopolitique ; - Secteur ultra-cyclique situé au début de la chaîne des services pétroliers et donc très sensible aux réductions d'investissement ; - Importantes surcapacités en bas de cycle et fortes pressions concurrentielles, notamment dans l'activité terrestre ; - Dépréciations d'actifs dans la branche Acquisitions ; - Méfiance des investisseurs après deux avertissements sur résultats en 2013 ; - Perte historique en 2013 et forte chute en Bourse en 2013.

Comment suivre la valeur

- Forte dépendance aux investissements des compagnies pétrolières ; - Retombées du plan de rééquilibrage du portefeuille d'activités, de génération de liquidités et d'une meilleure efficacité devant aboutir à une hausse de la marge opérationnelle de 4 % d'ici 2016 ; - Retombée de contrats dans l'offshore brésilien, après la mise aux enchères du gisement de Libra ; - Réduction de l'exposition à la branche acquisition, peu rentable, par la cession de 5 navires sur 18 ; - Résultats de la joint-venture créée avec le russe Sovcomflot spécialisée dans les données sismiques des eaux arctiques ; - Rumeurs d'intérêt de l'américain Baker Hughes mais éventualité d'une OPA limitée en raison de la présence du FSI (6,5 % des actions et 11,3 % des droits de vote) et de l'Institut français du pétrole (4,2 % et 8 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de consommation pour 2014. La demande mondiale devrait atteindre 92,8 millions de barils par jour (Mb/j) cette année (1,32 million de plus qu'en 2013), un nouveau record historique. Pour satisfaire cette demande en hausse, l'AIE estime que l'Opep devra augmenter sa production en moyenne à 30 millions de barils par jour sur l'année, le niveau de son plafond actuel. La plupart des compagnies pétrolières vont réduire leurs investissements en 2014, après avoir lourdement investi dans l'exploration-production. Les investissements de Total vont diminuer de 28,3 à 26 milliards de dollars entre 2013 et 2014. Shell devrait réduire ses dépenses de 44,3 à 35 milliards de dollars en 2014, ExxonMobil de 42,5 à 38 milliards, et BP devrait les stabiliser à moins de 25 milliards. FTB/ACT/