SOLVAY poursuit son repli après ses résultats du deuxième trimestre

01/08/2014 - 11:19 - Option Finance

(AOF) - Solvay (-1,86% à 118,60 euros) continue de se replier au lendemain de la publication de ses résultats du deuxième trimestre. Sur cette période, le groupe chimique a essuyé une perte nette (part du groupe) de 292 millions d'euros après avoir enregistré des charges de dépréciation après minoritaires de 422 millions liés à la coentreprise dans le PVC créée avec Ineos, Inovyn. Il avait dégagé un bénéfice de 148 millions d'euros au deuxième trimestre 2013. Le Rebitda (Résultat opérationnel avant dépréciation et amortissement, éléments non-récurrents) a, lui, progressé de 10% à 485 millions d'euros grâce aux volumes (croissance organique et externe) et aux très bons résultats des programmes d'excellence. Les taux de change défavorables et l'arrêt des ventes de crédits carbone ont continué à peser à hauteur de 60 millions d'euros. La marge de Rebitda atteint 18,4% du chiffre d'affaires net, soit 140 points de base de plus par rapport à l'année dernière Le chiffre d'affaires a atteint 2,64 milliards d'euros, en hausse de 2% grâce notamment à une hausse des volumes de 3% et un effet périmètre de +3%. Solvay a en revanche été pénalisé par des effets de change de -4%. A propos de ses perspectives, Solvay reste convaincu qu'il réalisera une bonne performance opérationnelle en 2014. Le groupe confirme ses objectifs et prévoit une croissance de son Rebitda comprise entre 5% et 10% comparé à 2013, avec les taux de change actuels. Cet objectif prend en compte le retraitement des comptes 2013 et 2014 après la cession de l'activité Eco Services.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe franco-belge " pure player " de la chimie de spécialités après la vente des activités pharmaceutiques à Abbott et le rachat de Rhodia en 2011, numéro un en France devant Arkema ; - Forte présence à l'international -42 % en Europe, 20 % en Amérique du Nord, 10 % en Amérique du sud (présent au Brésil depuis 90 ans) et 26 % ailleurs (depuis 30 ans en Chine)- qui sera renforcée par l'acquisition, pour 1 Md, de l'américain Chemlogics, spécialiste de la chimie pour extraction de pétrole/gaz ; - Très large palette de produits dans la chimie et les plastiques, destinés à des marchés variés, comme les biens de consommation, la construction, l'automobile, l'énergie, l'eau, l'environnement ou l'électronique ; - 90 % du CA réalisé dans des activités où le groupe est parmi les trois leaders mondiaux du secteur ; - Capacité à répercuter la hausse des matières premières et du dollar sur ses prix, et donc à préserver ses marges ; - Création de valeur fondée sur l'innovation qui contribuera à 30 % de la croissance de la rentabilité opérationnelle sur la période 2012-2016 ; - Management reconnu pour sa qualité ; - Structure financière très saine destinée prioritairement aux investissements.

Les points faibles de la valeur

- Groupe belge encore peu connu des investisseurs français, notamment particuliers, malgré le rachat de Rhodia ; - Sensibilité à la conjoncture européenne, notamment dans la construction et l'automobile, débouchés des polymères et des " essential chemicals " ; - Forte dépendance au prix des matières premières, et plus particulièrement à celui des dérivés du pétrole (benzène...) ; - Extinction progressive de l'activité de vente de crédits carbone avec l'arrêt du protocole de Kyoto qui a pesé sur l'activité énergie ; - Alourdissement de la dette début 2013 en raison du gonflement des stocks.

Comment suivre la valeur

- Valeur cyclique et volatile ; - Probables acquisitions, dans les pays émergents ou en Amérique du nord ; - Risques de concurrence des dérivés des gaz de schiste sur le polyamide et le PVC en Europe et des pays émergents dans le domaine des polymères de spécialité ; - Retombées en termes de synergies et d'économies du partenariat dans le PVC avec INEOS, sous forme de joint-venture à parts égales et attente du feu vert de la Commission européenne ; - Croissance externe à venir, avec 700 à 800 M investis annuellement, dont les 2/3 dans les " advanced materials " et les " consumer chemicals " ; - Vers une cession de Eco Services ; - Réalisation de l'objectif d'un niveau de marge de 18 % en 2016 et d'un excédent brut d'exploitation de 2,3 à 2,5 Mds, grâce au déploiement des " programmes d'excellence " ; - Tenue des objectifs 2014, d'une amélioration de la rentabilité opérationnelle entre 6 et 9 % ; - Valeur cotée sur Euronext Paris et Bruxelles, non opéable car détenue à 30 % par la société de portefeuille belge Solvac.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

L'UIC table sur une croissance de 1,3% de l'activité de la chimie française cette année, soit un taux identique à celui de 2013. L'organisation prévoit des disparités amoindries entre les différents secteurs. Néanmoins l'industrie, qui emploie près de 160.000 personnes, est soumise à la concurrence de pays disposant d'une énergie plus avantageuse, comme les Etats-Unis avec le gaz de schiste, ou l'Allemagne avec un prix de l'électricité plus attractif. L'UIC appelle les autorités à explorer le potentiel du gaz de schiste, en France et prône la création d'une commission chargée d'étudier cette question. L'organisation estime qu'il est essentiel que la future loi sur la transition énergétique ne se traduise pas par une augmentation du prix de l'énergie pour les industriels.

Pharmacie - Santé

Moody's a renouvelé la perspective "stable" pour le secteur pharmaceutique dans le cadre d'une étude sectorielle sur les douze à dix-huit prochains mois. L'introduction de nouveaux produits devraient assurer la poursuite de la croissance de l'industrie, qui semble avoir résolu la perte de brevets majeurs. Le bénéfice brut d'exploitation (EBITDA) moyen devrait croître de 2 à 3%, grâce à plusieurs facteurs : l'augmentation de la proportion de médicaments sous ordonnances, l'accroissement des ventes sur les marchés émergents et les hausses de tarifs aux Etats-Unis. L'agence de notation considère que le secteur devrait être soumis à un ralentissement des mises sur le marché de médicaments à fort potentiel de chiffre d'affaires (blockbusters) cette année et l'année prochaine. En France le contexte se durcit avec l'annonce par les autorités d'un nouveau plan d'économies de 3,5 milliards d'euros sur les trois prochaines années. FTB/ACT/