Une semaine de Bourse : tous les indices perdent leurs gains depuis le 1er janvier

01/08/2014 - 17:57 - Option Finance

(AOF) - La semaine a été douloureuse pour les marchés d'actions européens, la conjonction de publications décevantes, d'un contexte macroéconomique difficile et d'indicateurs peu favorables des deux côtés de l'Atlantique ayant pesé sur les indices. Le CAC 40 a ainsi effacé en cinq séances ses gains engrangés depuis le 1er janvier. Le principal indice parisien a terminé la semaine sur un repli hebdomadaire de 2,95% à 4 202,78 points, clôturant sous la barre des 4 300 points jeudi pour la première fois depuis le 24 mars. Vendredi, le CAC 40 a cédé 1,02%, portant sa baisse depuis le 1er janvier à 2,17%. La tendance est identique sur le Footsie 100 et le Dax 30 : l'indice londonien a cédé 1,65% sur une semaine, perdant désormais 1,04% depuis le début de l'année, et l'indice allemand a glissé de 4,50% depuis vendredi dernier et abandonne 3,58% depuis la Saint Sylvestre. Aux Etats-Unis, le Dow Jones efface là encore ses gains annuels, cédant 2,76% sur 5 jours après deux heures de cotation vendredi. Il était désormais dans le rouge depuis le 1er janvier (-0,50%). L'actualité macroéconomique a été chargée cette semaine, avec l'intensification des tensions entre la Russie et les Etats-Unis ou l'Union européenne. Ces derniers ont approuvé de nouvelles sanctions contre Moscou, perturbant encore les perspectives d'une reprise économique dans l'est de l'Europe. Mercredi soir, l'Argentine s'est déclarée en défaut de paiement, incapable de rembourser 1,33 milliard de dollars dus à deux fonds spéculatifs. Cette annonce a pénalisé les devises des pays voisins, tels que le Brésil, et a accru jeudi et vendredi l'inquiétude déjà très présente sur les marchés. Outre la croissance du PIB américain du deuxième trimestre, ressortie à 4% au lieu des 3% attendus, les indicateurs macroéconomiques n'étaient pas non plus à la fête ces derniers jours. Vendredi, les indices Markit des directeurs d'achat pour le secteur manufacturier en France, en Europe et aux Etats-Unis ont glissé sous les prévisions du consensus en juillet. Enfin, les publications semestrielles se sont poursuivies en Europe et en France. Globalement décevantes, seule une vingtaine d'entreprises du SBF 120 et une demi-douzaine de noms du CAC 40 échappent à une baisse sur cinq jours. Kering (+4,79%) a progressé sur cinq jours, ses résultats en repli publiés mercredi soir, pénalisés par Gucci, ont bien résisté dans un secteur du luxe en mauvaise posture. A l'inverse, Renault (-13,31%) et Vinci (-8,66%) ont dévissé. Le constructeur automobile a affiché des résultats inférieurs au consensus et un free cash-flow opérationnel en nette chute, tandis que l'abaissement des perspectives annuelles du groupe de BTP et ses résultats sous les attentes pour la première fois depuis 2001 ont déçu les investisseurs (E.B)

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Quatrième constructeur automobile mondial, avec 10 % du parc, présent sous les marques Renault (8/10ème des ventes), Dacia (16 %) et Renault-Samsung (3 %) ; - Stratégie de déploiement à l'international répartie entre l'Europe, la Russie, la Turquie, l'Algérie et l'Amérique latine pour Renault, l'Europe du nord et l'Asie pour Nissan ; - Croissance fondée sur l'offre de véhicules à prix d'entrée très bas, avec la gamme Entry de Dacia, et sur le gain de parts de marché hors d'Europe (50 % des ventes en Inde, en Chine, au Japon, au Brésil...) ; - Renouvellement des gammes Entry et Renault ; - Positionnement industriel en Asie, avec un doublement des capacités de production en Corée du sud ; - Mutualisation de l'outil industriel de Nissan et Renault ; - Renforcement en Russie avec la montée programmée au capital d'Avtovaz (de 25 % à mi-2013 à 67,1 % à mi-2014) qui contrôle 40 % de son marché ; - Distribution directe aux actionnaires, à partir de 2014, des dividendes issus de ses diverses participations.

Les points faibles de la valeur

- Encore une forte exposition à l'Europe où les ventes d'automobiles s'effondrent ; - Image brouillée par le succès de la gamme Entry, avec un risque de cannibalisation de Renault par Dacia dans les pays matures, et l'obligation pour le groupe d'accroître ses volumes de vente, le prix de vente unitaire moyen ayant reculé de 4 % en 2013 ; - Interrogations sur l'avenir de la position de 20 % dans le capital de Volvo, et décote implicite appliquée à la participation de 43 % dans Nissan ; - Avertissement sur résultat 2013 et 2014 de la filiale Nissan, ce qui impactera la rentabilité du groupe ; - Situation difficile en Iran (arrêt des ventes), en Argentine, Turquie et Algérie et risque géopolitique en Russie ; - Incertitudes sur le succès de la stratégie dans la voiture " toute électrique " qui sera, à terme, le catalyseur de la reprise des ventes en Europe ; - Image de la direction ternie par le manque de transparence sur la rémunération du président.

Comment suivre la valeur

- Image de constructeur " mass market " de moins en moins européen ; - Objectifs 2017 d'un chiffre d'affaires supérieur à 50 Mds avec une marge opérationnelle de plus de 5 %, à changes constants et reposant sur l'élargissement de la gamme, la montée en puissance de plateformes de 3 mds d'unité et un taux d'utilisation de 100 % des capacités de production en Europe ; - Avancée des extensions de capacités de production de la gamme Entry au Brésil, en Inde, au Maroc et en Russie ; - Montée en puissance des nouveaux modèles Clio, Captur, Sandero, Zoe et Duster, le 4x4 le plus vendu par le constructeur ; - Poursuite du redressement observé en Europe au premier trimestre 2014; - Evolution de l'accord industriel avec Mitsubishi Motors signé en novembre 2013 ; - Réalisation des objectifs 2014 de hausse des ventes et de la marge opérationnelle ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (15,01 %), devant la filiale Nissan (participation croisée de 15 %, Renault détenant 43,4 % de Nissan) puis l'allemand Daimler (3,1 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Le Parlement européen a définitivement adopté une réforme impliquant la réduction de 27% des émissions de CO2 des voitures neuves entre 2015 et 2021. Cette décision s'inscrit dans une politique qui consiste à limiter la contribution du secteur des transports au réchauffement climatique. Les véhicules particuliers représentent aujourd'hui environ 12% des émissions européennes de gaz à effet de serre. Le premier objectif de 130 g/km pour 2015, correspondant à une consommation moyenne de 5,5 l/100 km d'essence ou de 4,9 l/100 km de gazole, devrait être facilement atteint, notamment car la crise économique actuelle favorise le choix de petites voitures. En revanche, l'objectif de 95 g/km en 2021, correspondant à des consommations de 4,0 l/100 km d'essence, 3,6 l/100 km de gazole, est beaucoup plus compliqué à atteindre pour les constructeurs. FTB/MAF/500