CREDIT AGRICOLE : la situation de BES pèse sur les comptes trimestriels

05/08/2014 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole SA a publié des résultats en net repli au titre de son deuxième trimestre, notamment pénalisé par les très mauvaises performances de la banque portugaise Banco Espirito Santo dont il détient 14,6% et dont la valeur nette a été ramené à zéro dans les compte du groupe. La banque verte a affiché un résultat net part du groupe en baisse de 97,5% à 17 millions d'euros. Son résultat avant impôt a chuté de 76,4% à 244 millions d'euros. Enfin, le produit net bancaire a perdu 6,1%, à 3,93 milliards d'euros, mais s'apprécie de 4,9% hors éléments spécifiques. L'ensemble du groupe Crédit Agricole a, lui, vu son résultat net part du groupe trimestriel dévisser de 49% en un an, à 705 millions d'euros. Credit Agricole a enregistré une charge exceptionnelle de 708 millions d'euros en rapport avec la mauvaise santé de la banque Espirito Santo (BES). Cette dernière, dont l'action avait perdu plus de 70% la semaine dernière avant d'être suspendue de cotation à 0,12 euro, a été partiellement nationalisée ce week-end par le Portugal. La banque portugaise en difficulté sera scindée en deux et recapitalisée à hauteur de 4,9 milliards d'euros via un fonds de résolution bancaire. La publication la semaine dernière d'une perte semestrielle de 3,6 milliards d'euros et d'un niveau de solvabilité inférieur à la réglementation avaient fait plonger l'action et perturbé l'ensemble des marchés européens.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Fortes positions en France et en Europe. Premier banquier de détail en France, par les dépôts des ménages et premier en Europe, par les revenus bancaires, sous les marques Crédit agricole et LCL ex-Crédit Lyonnais. Numéro 1 de la gestion collective en France et en Europe sous la marque Amundi ; - Retour à une forte rentabilité en 2013, confirmé au premier trimestre 2014 ; - Amélioration de la rentabilité de la banque de détail en France (55 % des revenus et 82 % du bénéfice d'exploitation) qui sera renforcée à partir de 2014 grâce à l'unification des systèmes d'information ; - Renforcement de la solidité financière avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 11,2 % pour l'ensemble du groupe et de 10 % pour la structure cotée, au-dessus du minimum exigé de 9 % par Bâle 3 ; - Soutien explicite des caisses à la structure cotée Crédit Agricole ; - Retour au versement d'un dividende au titre de 2013.

Les points faibles de la valeur

- Complexité des comptes impactés par des éléments exceptionnels -cessions d'actifs, opérations de bilan ; - Faiblesse persistante du réseau international, malgré le nettoyage opéré en 2013 ; - Mode de gouvernance peu propice aux prises de décisions rapides ; - Risque d'amendes par la Commission européenne et par les Etats-Unis ; - Interactions complexes et difficiles à appréhender pour un investisseur entre CASA, l'entité cotée, et le groupe Crédit Agricole.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales -Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Réalisation du plan stratégique 2014-2016 qui vise à une croissance annuelle de 2,5 % ; - Rumeurs d'un retrait de la cote, récurrentes mais peu fondées en raison de son coût, insupportable pour le groupe qui doit se consacrer à l'augmentation de ses fonds propres ; - Valeur non opéable, 56,3% du capital appartenant aux caisses régionales.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

S&P relativise la solidité financière des banques françaises. Si elle est supérieure à celle des banques d'Europe du Sud, elle demeure derrière celles des pays d'Europe du Nord. Toutes les banques sont engagées dans la bataille digitale, à travers leurs banques en ligne, pour tirer la croissance dans les années à venir. La majorité des banques françaises mise également sur les marchés émergents. La Société Générale veut poursuivre son développement en Europe de l'Est et en Afrique. BNP Paribas va accélérer son expansion en Asie-Pacifique, en particulier en Chine, mais aussi en Turquie et en Europe centrale. Quant au groupe BPCE, il souhaite se développer en Afrique subsaharienne. En revanche le Crédit Agricole, va poursuivre son recentrage sur sa banque de proximité en France suite à ses mésaventures en Grèce. FTB/ACT/