BUREAU VERITAS : les changes pèsent lourdement sur les résultat semestriels

27/08/2014 - 18:17 - Option Finance

(AOF) - Au titre de son premier semestre, Bureau Veritas a publié des chiffres en repli pénalisés par des effets de devises importants (-6,5%). Le résultat net ajusté part du groupe de certification et d'audit de conformité a ainsi plié de 7,8% à 177,5 millions d'euros, mais progressé de 3,7% à taux de change constants. De même, son résultat opérationnel ajusté a perdu 0,1% à 278,5 millions d'euros, mais a bondi de 8% hors effets de devises. Enfin, son chiffre d'affaires a grappillé 0,5% en données publiées et 7,0% à taux change constants à près de 1,97 milliard d'euros. La dégradation de la parité des monnaies étrangères (real brésilien, pesos argentin, chilien et colombien, dollars australien, canadien et américain, yen japonais) face à l'euro a cependant été largement compensée par les acquisitions réalisées au cours de la période. La croissance organique de ses activités s'est ainsi élevée à "seulement" 1,8%, dont 0,9% au seul deuxième trimestre. Le climat économique est resté difficile en Europe, et notamment en France, ce qui a pesé sur le segment Industrie (croissance organique de 3,6%), Inspection & Vérification en Service (+3,5%), Construction (+1,7%) et Certification (+1,0%). Le chiffre d'affaires de l'activité Matières premières a reculé de 1,3%. En revanche, les Produits pétroliers (+8,9%) et agricoles (+11,7%) se sont bien comportés. L'activité Biens de consommation a crû de 5,4%. Celle des Services aux gouvernements & Commerce international (GSIT) a baissé de 8,4%. Enfin, la division Marine a vu sa croissance organique ressortir à 7,8%. La marge opérationnelle ajustée devrait s'établir en 2015 autour de 17%, a indiqué Didier Michaud-Daniel, Directeur Général de Bureau Veritas en guise de perspectives. De plus, la croissance moyenne du résultat net ajusté par action est attendue entre 5% et 7% par an sur la période 2012-2015, compte tenu notamment de l'augmentation du taux d'impôt et des effets de change défavorables, a-t-il ajouté.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro deux mondial (5 % du marché) sur le marché très porteur et acyclique de l'inspection et de la certification des produits, à l'activité équilibrée entre la marine (8 %), l'industrie (22 %), la construction (11 %), la certification (9 %), les matières premières (18 %), les biens de consommation (11 %) et les services aux gouvernements et inspection en service ou IVS ; - Marché bénéficiant d'une tendance structurelle au renforcement des normes et des contrôles dans tous les secteurs, d'où une croissance organique moyenne de 7 % l'an depuis 2011 ; ; - Fortes barrières à l'entrée, forte capacité à faire passer des hausses de prix et récurrence à 34 % du chiffre d'affaires grâce aux contrats pluriannuels ; - Montée en puissance des émergents dans le chiffre d'affaires (27 % Asie-Pacifique), derrière l'Europe-Moyen-Orient-Afrique (49 %) et devant les Amérique (24 %) ; - Positions fortes et historiques en Chine, premier pays du groupe par les effectifs, second par le chiffre d'affaires ; - Stratégie fondée sur 3 moteurs de croissance, les activités industrie, les biens de consommation et les analyses de produits pétroliers; - Hausse régulière du dividende.

Les points faibles de la valeur

- Valorisation en Bourse élevée : prix à payer pour la bonne visibilité du modèle de croissance du groupe ; - Faiblesse persistance de la France ; - Incertitudes sur les commandes du brésilien Petrogras, premier client du groupe ; - Sensibilité à la cherté de l'euro tant par rapport aux émergents qu'au Japon ou l'Australie ; - Présence plus importante dans des secteurs cycliques -marine et construction- que ses concurrents SGS et Intertek ; - Difficultés persistantes dans la division mines et repli de l'activité des divisions marine et IVS.

Comment suivre la valeur

- Statut de valeur de croissance et profil défensif ; - Avancées des objectifs financiers 2012-2015 du plan stratégique " BV2015 " d'une hausse annuelle de 9 à 12 % des facturations et de 10 à 15 % du bénéfice par action ; - Vote par le Congrès américain du FSMA, loi imposant des tests sur les produits alimentaires importés aux Etats-Unis ; - Poursuite des acquisitions, dans l'alimentaire et l'industrie aux Etats-Unis, dans la construction et les biens de consommation en Chine ; - Réalisation de l'anticipation d'une accélération de la croissance sur le second semestre 2014 ; - Dossier spéculatif lié à une cession de sa participation de 50,89% par Wendel, le concurrent SGS pouvant être intéressé par le dossier, selon certains analystes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux entreprises

Depuis 2009 un transporteur européen peut livrer des marchandises entre deux villes d'un autre pays pour limiter le nombre de trajets à vide. Selon la Fédération Nationale des Transports Routiers et les autorités, cette pratique (le cabotage) favorise le dumping tarifaire. Or les camionneurs français pratiquent vingt fois moins le cabotage à l'étranger que ne le font leurs homologues européens en France. La Fédération propose la création d'un statut commun de conducteur européen dans les cinq ans à venir. Le secteur de l'intérim est soumis à une évolution importante avec la création du statut du CDI intérimaire, existant déjà en Italie, Allemagne, Suède, et aux Pays-Bas. Ce nouveau contrat de travail assure une garantie minimale mensuelle de rémunération entre deux missions, non travaillées. La profession en annonce 20.000 sur trois ans. FTB/ACT/